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NOUVELLES EN FRANCAIS | 20 maggio 2025, 12:00

FERMETURE TOTALE DU TUNNEL DU MONT-BLANC : L'AUTOMNE 2025 MARQUÉ PAR UN CHANTIER SANS PRÉCÉDENT

Fermeture du 1er septembre au 12 décembre pour la rénovation de la voûte — un test crucial pour l’avenir de l’infrastructure transalpine

FERMETURE TOTALE DU TUNNEL DU MONT-BLANC : L'AUTOMNE 2025 MARQUÉ PAR UN CHANTIER SANS PRÉCÉDENT

Chamonix – Courmayeur. À partir du 1er septembre 2025, le Tunnel du Mont-Blanc sera totalement fermé à la circulation pendant plus de trois mois, jusqu’au 12 décembre. En cause : la deuxième phase-test de rénovation structurelle de la voûte, un chantier expérimental de 254 mètres visant à garantir la pérennité de cette artère vitale entre la France et l’Italie. L’annonce, aussi attendue que redoutée, fait déjà grincer des dents du côté des transporteurs, des élus locaux et des milieux économiques transfrontaliers.

Les autorités françaises et italiennes, en accord avec le TMB-GEIE, gestionnaire du tunnel, ont choisi la période automnale — traditionnellement moins fréquentée par les touristes et caractérisée par une baisse du trafic des véhicules légers — afin de minimiser l’impact. En 2024, ces derniers représentaient 75 % du trafic total.

Mais l’impact, s’il est maîtrisé, n’en reste pas moins considérable : aucun passage ne sera possible, même temporairement, le temps des travaux. « La nature du chantier, la complexité technique et les impératifs de sécurité rendent toute circulation impossible », indique le communiqué officiel.

Inauguré en 1965, le Tunnel du Mont-Blanc approche des 60 ans d’activité. Malgré les interventions d’entretien nocturnes régulières, l’ouvrage nécessite désormais une rénovation en profondeur, notamment au niveau de la voûte et de la dalle supportant la chaussée. Ce deuxième chantier expérimental, qui fait suite à celui de l’automne 2024, s’inscrit dans une démarche d’analyse structurelle poussée : démontage des équipements de sécurité, étude des contraintes, tests technologiques.

Les installations concernées (ventilation, caméras, capteurs thermiques, câblage de sécurité) constituent le cœur du système de surveillance du tunnel. Leur retrait et leur réinstallation quotidienne étant irréalisables, une fermeture intégrale s’impose.

Ce double chantier (2024-2025) représente un investissement global de 50 millions d’euros. Mais au-delà du coût, l’enjeu est de déterminer le meilleur protocole pour une rénovation complète à venir : technologie à employer, durée idéale des travaux, impact sur les flux économiques, et surtout sur les itinéraires alternatifs.

En clair, ces tests conditionnent l’avenir du tunnel pour les prochaines décennies. Un échec ou un retard aurait des conséquences majeures sur la mobilité entre le Piémont, la Vallée d’Aoste, la Haute-Savoie et au-delà.

Dans l’attente d’une communication détaillée, les gestionnaires ATMB et SITMB assurent qu’ils travaillent avec les autorités des deux pays pour optimiser les déviations, notamment via le Tunnel du Fréjus, mais ce dernier est déjà saturé par le trafic poids-lourds, surtout depuis l’incendie de juin 2023.

Du côté valdôtain, certains acteurs économiques demandent la création temporaire de corridors logistiques dédiés ou de subventions pour les secteurs pénalisés, notamment le commerce frontalier et le transport de marchandises.

Ce chantier relance une réflexion plus large sur la vulnérabilité des grands axes transalpins. La fermeture simultanée ou prolongée de plusieurs infrastructures critiques (comme lors des intempéries de 2023 en Savoie) expose les régions alpines à un risque d’isolement préoccupant. La coordination transfrontalière, bien qu'améliorée, reste lacunaire sur le plan logistique et environnemental.

Le Tunnel du Mont-Blanc entre dans une phase délicate de son histoire. La fermeture prévue à l’automne 2025, bien que justifiée techniquement, mettra à l’épreuve la patience des usagers, la résilience des territoires alpins et l’efficacité des coopérations franco-italiennes. Mais elle pourrait aussi marquer le début d’un nouveau chapitre pour cette infrastructure stratégique, si les enseignements tirés des phases-tests permettent de construire un tunnel plus sûr, plus durable… et à la hauteur des défis climatiques et économiques de demain.

Jean-Pierre Savourel

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