Samedi 10 janvier 2026 marque une étape symbolique pour la Vallée d’Aoste et pour tous ceux qui croient à la valeur de la Petite Patrie. Il y a 80 ans, le Conseil de la Vallée, nommé par décret du Président du Conseil des Ministres sur indication du Comité de libération nationale (CLN), se réunissait pour la première fois à Aoste. Ce Conseil, composé de figures emblématiques comme Severino Caveri, Federico Chabod et Alessandro Passerin D’Entrèves, a posé les fondations de l’autonomie valdôtaine, en conjuguant gouvernance locale, engagement civique et préservation de l’identité culturelle et linguistique.
La journée « Sur les traces de l’histoire » est bien plus qu’une commémoration. Elle rappelle que l’autonomie valdôtaine est le fruit d’un combat historique, d’un choix politique et culturel qui a permis à une région alpine de se doter d’institutions capables de défendre ses spécificités tout en s’insérant dans l’Italie et en dialoguant avec l’Europe. La Petite Patrie, dans ce cadre, n’est pas un simple territoire : c’est un espace de citoyenneté active, un laboratoire de démocratie participative où chaque commune et chaque citoyen joue un rôle dans la vie collective.
L’importance du français et de l’identité francophone n’est pas un détail. La présence d’invités internationaux, comme Benoît Dispa et Patrick Chapuis, souligne la dimension transfrontalière et européenne de l’autonomie valdôtaine. Elle rappelle que la Petite Patrie n’est pas fermée sur elle-même, mais qu’elle s’inscrit dans un réseau de régions alpines qui partagent la même histoire de résistances, de langues et de droits spécifiques.
Les visites guidées organisées dans l’après-midi par FAI Giovani Aosta permettent de redécouvrir les lieux où s’est construite cette autonomie. Chaque salle, chaque document et chaque portrait de conseiller est un rappel concret que l’autonomie est d’abord le fruit d’engagements humains et d’un sens du devoir civique. C’est cette leçon que la Vallée d’Aoste veut transmettre aux jeunes générations : l’identité régionale et l’autonomie ne sont pas des acquis, mais un héritage à entretenir, à défendre et à faire vivre.
Comme le souligne Stefano Aggravi, Président du Conseil de la Vallée : « L’autonomie n’est pas un privilège administratif : c’est un projet politique, culturel et social. La Petite Patrie est un patrimoine vivant qui engage toutes les générations. Les jeunes doivent comprendre que l’autonomie se construit chaque jour, par l’action collective et la responsabilité citoyenne. »
En ce sens, le 10 janvier 2026 est une célébration mais aussi un appel à poursuivre l’œuvre commencée il y a huit décennies. La Vallée d’Aoste se positionne ainsi comme un exemple de région alpine où le régionalisme, la protection des identités et la participation citoyenne s’articulent pour construire un modèle durable, capable d’inspirer d’autres territoires en Europe et de renforcer le sentiment d’appartenance à la Petite Patrie, véritable socle de l’autonomie et de la démocratie locale.













