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Governo Valdostano | 03 dicembre 2025, 14:03

Rencontre Testolin–Briens : francophonie, tunnels et futur de la montagne au cœur du dialogue

Testolin: "Le Traité du Quirinal confère à notre région un rôle central. La promotion de la francophonie va bien au-delà de l’aspect linguistique"

Martin Briens et Renzo Testolin

Martin Briens et Renzo Testolin

La politique extérieure n’est pas qu’une affaire nationale : c’est le message implicite envoyé ce matin depuis la Salle du Gouvernement du Palais régional, où le Président Renzo Testolin a accueilli l’Ambassadeur de France en Italie, Martin Briens. Une visite qui ne doit rien au hasard mais s’inscrit dans un contexte où la Vallée d’Aoste revendique pleinement son rôle de carrefour culturel, linguistique et géopolitique.

L’Ambassadeur séjourne en Vallée d’Aoste à l’occasion du Sommet Grand Continent. « Sa participation au débat Le défi de l’autonomie : entre géopolitique et économie à l’Université » a donné le ton d’un déplacement orienté autant vers la réflexion que vers le terrain. Il a d’ailleurs « exprimé son appréciation pour le nouveau siège de l’Université et son vif intérêt pour le site du MégaMusée », soulignant l’importance stratégique de l’innovation culturelle dans la diplomatie contemporaine.

Sur le dossier des infrastructures, les positions ont été claires. Les deux responsables ont abordé « la question des communications transfrontalières et notamment la fermeture du Tunnel du Mont-Blanc et ses conséquentes retombées économiques et touristiques ». Le Président Testolin a remis sur la table le projet du doublement, expliquant que « la perspective visée est celle d’accroître la sécurité de la circulation dans les deux sens en plus que l’amélioration de la situation environnementale ». Une manière de dire que l’écologie ne s’oppose pas forcément au développement lorsque la technologie sert à sécuriser, rationaliser et réduire l’impact.

Cette rencontre avait cependant une dimension diplomatique bien plus vaste. Le Président a rappelé que les prochaines réunions prévues en Vallée dans le cadre du Traité du Quirinal permettront d’aborder ces questions dans un cadre bilatéral structuré, car « le Traité du Quirinal confère à notre région un rôle central même dans les rapports entre la France et l’Italie ». Une phrase lourde de sens politique : la Vallée d’Aoste n’entend pas rester un simple spectateur, mais un interlocuteur légitime.

La francophonie a occupé une grande partie de l’entrevue. Le Gouvernement régional « est en train de dialoguer avec l’Organisation Internationale de la Francophonie afin d’acquérir le statut de Pays observateur », une reconnaissance qui ouvrirait les portes à de nouvelles synergies institutionnelles. L’Alliance Française de la Vallée d’Aoste a été citée comme acteur pivot, notamment pour « de nouveaux projets de collaboration pour la formation professionnelle des jeunes et l’échange entre professeurs et étudiants ».

De gauche à droite : Renzo Testolin, Président de la Région ; Nicolas Vierin, Consul honoraire de France en Vallée d’Aoste ; l’Ambassadeur de France en Italie, Martin Briens

L’avenir des jeunes a ensuite été placé au cœur du raisonnement politique. Testolin a souligné la volonté « de retenir et faire revenir les nouvelles générations grâce à un parcours de renforcement des activités de recherche en Vallée d’Aoste », avec un accent particulier sur la médecine, la montagne et les modèles de développement adaptés aux territoires alpins. Un message qui vise à transformer une faiblesse chronique — l’exode des jeunes diplômés — en opportunité territoriale.

D’autres enjeux structurants ont ponctué la discussion, de « la valorisation de la montagne par des parcours de développement durable des remontées mécaniques » aux mesures de lutte contre l’abandon des villages d’altitude, en passant par la protection d’un environnement considéré comme fragile mais porteur d’avenir.

Parce que diplomatie rime aussi avec culture, les interlocuteurs ont enfin convenu que « la promotion de la francophonie va bien au-delà de l’aspect linguistique » et touche également « des thèmes économiques, sociaux et culturels ». C’est donc sur la perspective d’initiatives communes de valorisation des manifestations et de l’identité locale que s’est conclue cette rencontre, où l’Autonomie n’a pas été un slogan, mais un sujet de dialogue international.

pi.mi.

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