En Suisse, la justice prend très au sérieux la souffrance féline. À preuve: l’histoire d’une septuagénaire du nord du canton de Zurich, aujourd’hui coupable d’avoir effarouché deux chats du voisinage. Son crime? Avoir lancé, en plein mois de juillet 2024, deux petits cailloux – soigneusement décrits comme pesant 78 et 84 grammes – pour éloigner les félins d’un oisillon en danger. Les pierres n’ont touché personne, mais les moustaches des deux matous, elles, auraient tremblé de frayeur.
Résultat: plainte pénale du propriétaire des chats et ordonnance du Ministère public zurichois. La dame, désormais estampillée «cruelle envers les animaux», a été condamnée à une peine pécuniaire avec sursis de 400 francs, assortie de 300 francs d’amende et 800 francs de frais. Sans oublier la sentence la plus cocasse: les deux cailloux, armes du crime, ont été confisqués et «seront détruits», bien entendu aux frais de la condamnée. Une fin tragique pour des minéraux jusque-là parfaitement innocents.
Le contraste devient franchement surréaliste lorsqu’on découvre qu’au même moment, un jeune chasseur de 29 ans, sans permis et sans états d’âme, a abattu cinq blaireaux, douze chevreuils, deux renards, un sanglier (laissé souffrir inutilement) et un oiseau non identifié. Son carnage? Deux mille francs d’amende et de frais. L’équivalent de quelques cailloux supplémentaires, peut-être, mais certainement pas la même indignation.
Moralité zurichoise: mieux vaut viser les blaireaux que stresser des chats. Les pierres, elles, n’ont plus qu’à méditer leur destin au fond d’un sac de preuves en attente d’incinération.













