Partecipare a un festival militare in Russia senza i propri colori è una resa culturale che sa tanto di autogol morale. Gli Sbandieratori delle Contrade di Cori hanno deposto i loro giallo-azzurri — sì, proprio gli stessi colori della bandiera ucraina — per non offendere gli sponsor in giacca militare del regime di Putin. Una scelta che non è diplomazia, ma silenziosa complicità. Una fuga dal principio, un tradimento alla memoria. Nessuna parola può ammorbidire l’atto: è una vera vergogna.
Ma dove erano, in quel momento, i paladini del patriottismo a Roma? Il governo centrale, così pronto a suonare inni e citare la Costituzione, dov’era? Quando l’arte si inchina al potere violento, e una bandiera storica si ripiega per “ragioni di sicurezza”, allora la patria diventa un borghese tremante più che un faro di democrazia. Questa non è difesa dell’identità: è bigiotteria per signori tempestosi.
Se si rinunciano ai propri simboli per paura o per comodo, allora non si difende una cultura: la si svende. La si depenna. E niente più di questo gesto ha il sapore della vigliaccheria. Quando scompare il colore, scompare l’anima. Quando tace il simbolo, tace anche la dignità.
Senza colori senza anima
Il y a des choix qui laissent sans voix, mais non sans colère. Les Porte-drapeaux des Contrade de Cori, en participant au Festival russe des fanfares militaires, ont renoncé à leurs couleurs parce qu’elles rappelaient trop le drapeau ukrainien. Ils ont plié le rouge, le jaune et le bleu devant Moscou, comme si une tradition séculaire n’était qu’un chiffon à jeter au vent. Au lieu d’élever l’étendard de leur identité, ils ont préféré la prudence de ceux qui baissent les yeux pour ne pas déranger. Ce n’est pas de la diplomatie : c’est de l’obéissance servile.
Le résultat est une image grotesque : des drapeaux sans couleurs, comme des corps sans sang, comme des voix sans chant. On a effacé le signe le plus profond du particularisme, ce lien qui rend une communauté unique, et on l’a fait au mauvais endroit et au pire moment. Car tandis qu’en Ukraine des milliers d’enfants, de femmes, d’hommes et de soldats sont assassinés par la guerre voulue par Poutine, à Cori on a choisi d’ôter les couleurs pour ne pas offenser le dictateur. Ce n’est pas seulement un manque de courage : c’est un manque d’âme.
Et que dire du gouvernement central des « patriotes », toujours prompt à brandir le drapeau et à crier l’orgueil national ? Face à un geste qui humilie la dignité même de la culture italienne, il garde le silence. Les gardiens autoproclamés de la Patrie, ceux qui agitent les drapeaux à chaque meeting, se taisent quand un groupe italien vend sa propre tradition pour un applaudissement à Moscou. Voilà donc le patriotisme dont ils parlent ? Défendre le drapeau en paroles et abandonner les couleurs à la première occasion ? Il est facile d’être « patriote » lorsqu’il s’agit de frontières et d’interdictions ; il est plus difficile de l’être lorsque la dignité exige de hausser le ton.
La culture, la vraie, ne se plie pas. Elle n’accepte ni compromis ni courbettes, car elle sait que l’identité n’est pas un folklore de carte postale, mais une résistance quotidienne. Ôter les couleurs pour ne pas paraître ukrainien, c’est n’avoir rien compris à la valeur de ces couleurs. C’est dire que les symboles ne valent pas plus que la peur. C’est choisir la marche à la place de la danse, l’ordre imposé à la place de la liberté.
Sans couleurs, il ne reste qu’un chiffon. Sans mémoire, il ne reste que l’oubli. Sans courage, il ne reste que la complicité. Il n’y a ni fête, ni tradition, ni bannière possible si manque le cœur de celui qui la porte. Et ce geste, que certains voudront présenter comme un choix neutre, est en réalité la preuve que sans identité, sans fierté et sans dignité, il ne reste rien.
Comme dit le proverbe : « Qui perd son nom, perd son honneur ». Et ici, ce n’est pas seulement un nom que l’on a perdu, mais une âme entière.




