In Italia la libertà di stampa è garantita dalla Costituzione. Sulla carta. Poi, nella pratica, c’è sempre qualcuno pronto a brandire il codice civile come una clava e il proprio avvocato come un mastro di cerimonie. È un fenomeno trasversale: dalla Sicilia alle Alpi, passando per Roma, ogni volta che un giornalista osa fare una domanda scomoda, raccontare un retroscena o – peggio ancora – usare la satira, ecco comparire la frase magica: “Ci vediamo in tribunale”.
Non importa se l’articolo è documentato, se le fonti sono solide, se la penna è affilata ma corretta: il problema è che la penna punge, e a certi politici le punture di realtà provocano un’allergia immediata. Così, invece di rispondere nel merito, preferiscono gonfiare il petto, annunciare querele in conferenza stampa o far trapelare che “si stanno muovendo con il legale”. L’obiettivo è chiaro: intimorire, spaventare, far passare la voglia di raccontare.
La Valle d’Aosta non fa eccezione. Anzi, in un contesto piccolo, dove tutti si conoscono e i palazzi del potere sono a misura d’uomo, la minaccia di una causa ha un peso ancora maggiore. Qui non serve gridare: basta un sopracciglio alzato in Consiglio regionale, una telefonata dal “piano nobile” o un messaggio recapitato attraverso un conoscente “preoccupato per te”. È un clima soffocante, in cui il diritto di cronaca diventa un percorso a ostacoli e la satira un numero da equilibristi senza rete.
La cosa più paradossale è che proprio i politici – che dovrebbero essere i primi a difendere il confronto libero e anche ruvido – sembrano incapaci di accettare l’ironia come forma di critica. Come se ridere di un’uscita infelice o di una scelta discutibile fosse un reato di lesa maestà. Eppure, l’ironia è il termometro della democrazia: quando il potere non sopporta di essere preso in giro, vuol dire che la febbre è alta. Qui da noi, certi “febbroni” si notano eccome: basta una vignetta un po’ graffiante o una riga di cronaca ironica per scatenare il tam-tam degli uffici legali, che non si sa mai, “magari passa la voglia a chi scrive”.
Si dirà: “Ma non è vietato querelare”. Certo che no. Ma il ricorso sistematico alla minaccia legale per imbavagliare la stampa libera non è difesa della propria reputazione: è un attacco alla possibilità stessa di informare, di commentare, di fare satira. È la strategia del silenzio per via giudiziaria, una censura in giacca e cravatta. Da queste parti, dove i corridoi del potere sono stretti e l’aria è già rarefatta, basta poco perché il messaggio arrivi: “Attento, ti stiamo guardando”.
E allora la domanda è: chi difende i difensori della verità? Chi tutela il diritto dei cittadini a essere informati senza filtri dettati dalla paura? Perché se ogni parola rischia di trasformarsi in un fascicolo legale, alla fine l’unica voce che resta è quella del comunicato stampa. E la democrazia, a quel punto, diventa come certa politica: gonfia di formalità, vuota di sostanza.
Post scriptum per i signori del potere: fate pure la fila dal vostro avvocato, ma ricordatevi che la penna non ha paura dei timbri. E che la satira – a differenza di certi mandati – non scade mai.
Sotto attacco
En Italie, la liberté de la presse est garantie par la Constitution. Sur le papier. Puis, dans la pratique, il y a toujours quelqu’un prêt à brandir le code civil comme une massue et son avocat comme maître de cérémonie. C’est un phénomène transversal : de la Sicile aux Alpes, en passant par Rome, chaque fois qu’un journaliste ose poser une question qui dérange, raconter les coulisses ou – pire encore – recourir à la satire, la phrase magique apparaît : « On se voit au tribunal. »
Peu importe si l’article est documenté, si les sources sont solides, si la plume est affûtée mais correcte : le problème, c’est que la plume pique, et que certaines piqûres de réalité provoquent chez certains politiques une allergie immédiate. Alors, au lieu de répondre sur le fond, ils préfèrent bomber le torse, annoncer des plaintes en conférence de presse ou laisser filtrer qu’« ils se sont mis en mouvement avec leur avocat ». L’objectif est clair : intimider, effrayer, donner envie de se taire.
La Vallée d’Aoste ne fait pas exception. Bien au contraire : dans un contexte réduit, où tout le monde se connaît et où les palais du pouvoir sont à taille humaine, la menace d’un procès pèse encore plus lourd. Ici, nul besoin de crier : un simple sourcil levé au Conseil régional, un coup de fil depuis « l’étage noble » ou un message transmis par un ami « inquiet pour toi » suffit. C’est un climat étouffant, où le droit d’informer devient un parcours d’obstacles et la satire un numéro d’équilibriste sans filet.
Le plus paradoxal, c’est que ce sont précisément les responsables politiques – qui devraient être les premiers à défendre le débat libre et même rugueux – qui semblent incapables d’accepter l’ironie comme forme de critique. Comme si rire d’une sortie malheureuse ou d’un choix discutable relevait du crime de lèse-majesté. Et pourtant, l’ironie est le thermomètre de la démocratie : quand le pouvoir ne supporte plus d’être tourné en dérision, c’est que la fièvre est haute. Ici, certains « fortes fièvres » se remarquent très bien : il suffit d’une caricature un peu mordante ou d’une ligne de chronique ironique pour déclencher le tam-tam des cabinets juridiques. On ne sait jamais : « ça pourrait bien couper l’envie à celui qui écrit ».
On dira : « Mais il n’est pas interdit de porter plainte. » Bien sûr que non. Mais le recours systématique à la menace judiciaire pour museler la presse libre n’est pas la défense de sa réputation : c’est une attaque contre la possibilité même d’informer, de commenter, de pratiquer la satire. C’est la stratégie du silence par voie judiciaire, une censure en costume-cravate. Par ici, où les couloirs du pouvoir sont étroits et l’air déjà raréfié, il faut peu de chose pour que le message passe : « Attention, on t’observe. »
Alors la question est : qui défend les défenseurs de la vérité ? Qui protège le droit des citoyens à être informés sans filtres dictés par la peur ? Car si chaque mot risque de se transformer en dossier judiciaire, à la fin, la seule voix qui reste est celle du communiqué de presse. Et la démocratie, à ce moment-là, devient comme une certaine politique : gonflée de formalités, vide de substance.
Post-scriptum pour les messieurs du pouvoir : faites donc la queue chez votre avocat, mais souvenez-vous que la plume n’a pas peur des tampons officiels. Et que la satire – contrairement à certains mandats – n’expire jamais.




