Ci sono numeri che non fanno rumore. Numeri che non trovano spazio nei consigli comunali, nei palazzi dell’Autonomia, nei comunicati stampa dei partiti locali. Numeri che non riescono nemmeno a scuotere la palude della politica valdostana, così solerte a produrre interpellanze sulla pipì dei polli, ma muta di fronte al sangue dei bambini.
Sono oltre 15.000 i minori uccisi a Gaza da ottobre 2023. Quindicimila. E no, non è un errore di battitura. È una strage sistematica e quotidiana, che avviene con la benedizione dell’Occidente, con la retorica dell’autodifesa, con la criminale indifferenza della nostra classe politica. Anche di quella valdostana.
Nessun ordine del giorno. Nessuna mozione. Nessuna parola nei verbali dei Consigli comunali, nessuna voce che si alzi dal Consiglio Valle. Dove siete, voi amministratori? Dove siete, voi paladini dell’umanesimo a corrente alternata? Dove sono finiti i vostri post indignati, le fiaccolate da salotto, le parole da cerimonia?
Non serve il coraggio per denunciare Netanyahu e il suo governo: basta un minimo di decenza. Eppure nemmeno quella. Eppure nemmeno un rigo. Solo silenzi complici, solo sguardi bassi. Solo la vergogna di chi preferisce discutere del regolamento per le casette dell’acqua, mentre si stermina un popolo intero. E poi magari vi commuovete davanti al cartone animato della Pixar.
Il movimento BDS Valle d’Aosta, questa sera, sarà in marcia. Una marcia che vale più di mille mozioni mai presentate. Un appello lanciato al cuore ancora pulsante della società: alle associazioni, ai sindacati, ai movimenti, ai cittadini. A chi non si rassegna a vivere con la coscienza insanguinata.
Perché qui non si tratta di essere pro Palestina o pro Israele. Si tratta di essere pro umanità. E chi tace, chi non prende posizione, chi gira lo sguardo altrove mentre si bombardano ospedali, scuole, campi profughi e bambini, è complice. Non esistono giustificazioni. Non esistono mediazioni. Non esistono mezze coscienze: esistono coscienze insanguinate.
E se oggi la politica valdostana non trova la forza di pronunciare nemmeno un “basta”, allora questa politica non è solo piccola, è miserabile. È più preoccupata del proprio orticello che della dignità dell’essere umano. È il riflesso codardo di una generazione che ha perso il senso della giustizia.
Questa sera si marcia. Ma domani si giudica. La storia non assolve chi tace di fronte al genocidio. E voi, amministratori e politici valdostani, siete già scolpiti nella vergogna.
Coscienze insanguinate
Il y a des chiffres qui ne font pas de bruit. Des chiffres qui ne trouvent pas leur place dans les conseils communaux, ni dans les palais de l’Autonomie, ni dans les communiqués des partis locaux. Des chiffres incapables d’ébranler la torpeur de la politique valdôtaine, si prompte à produire des interpellations sur l’œuf ou la poule, mais muette face au sang des enfants.
Ils sont plus de 15 000 enfants tués à Gaza depuis octobre 2023. Quinze mille. Non, ce n’est pas une faute de frappe. C’est un massacre systématique et quotidien, perpétré avec la bénédiction de l’Occident, sous le couvert de la rhétorique de la légitime défense, avec l’indifférence criminelle de notre classe politique. Y compris celle de la Vallée d’Aoste.
Aucun ordre du jour. Aucune motion. Aucune parole dans les procès-verbaux des conseils municipaux, aucune voix qui s’élève du Conseil de la Vallée. Où êtes-vous, administrateurs ? Où êtes-vous, champions de l’humanisme à géométrie variable ? Où sont passés vos posts indignés, vos veillées aux chandelles de salon, vos discours de circonstance ?
Il ne faut pas du courage pour dénoncer Netanyahou et son gouvernement : il suffit d’un minimum de décence. Et pourtant, même cela manque. Même pas une ligne. Juste des silences complices, des regards fuyants. La honte de ceux qui préfèrent discuter des fontaines à eau pendant qu’un peuple est anéanti. Et qui ensuite versent une larme devant un dessin animé de Pixar.
Le mouvement BDS Vallée d’Aoste organise une marche ce soir. Une marche qui vaut plus que mille motions jamais déposées. Un appel lancé au cœur encore vivant de la société : aux associations, aux syndicats, aux mouvements, aux citoyens. À ceux qui refusent de vivre avec une conscience ensanglantée.
Parce qu’il ne s’agit pas d’être pro-Palestine ou pro-Israël. Il s’agit d’être pro-humanité. Et ceux qui se taisent, qui ne prennent pas position, qui détournent le regard pendant qu’on bombarde des hôpitaux, des écoles, des camps de réfugiés et des enfants, sont complices. Il n’y a pas d’excuse. Il n’y a pas de demi-mesure. Il n’y a pas de demi-conscience : il n’y a que des consciences ensanglantées.
Et si aujourd’hui la politique valdôtaine ne trouve même pas la force de dire « ça suffit », alors cette politique n’est pas seulement petite, elle est misérable. Elle est plus soucieuse de ses petits intérêts que de la dignité humaine. Elle est le reflet lâche d’une génération qui a perdu le sens de la justice.
Ce soir on marche. Mais demain viendra le jugement. L’histoire n’absout pas ceux qui se taisent face à un génocide. Et vous, politiciens et administrateurs valdôtains, êtes déjà gravés dans la honte.