C’è un momento, nei dibattiti di bilancio, in cui capisci che non stai ascoltando una visione ma un esercizio di sopravvivenza politica. Tra ieri e oggi, in Consiglio Valle, quel momento è arrivato presto. E si è trascinato a lungo, lasciando addosso una sensazione di vuoto, di stanchezza istituzionale, di tristezza civile. Un bilancio discusso come se fosse un rito obbligato, non come l’atto politico più alto di una legislatura che sta arrivando al capolinea.
Si parla molto, si dice pochissimo. Si elencano parole rassicuranti – responsabilità, continuità, risorse, riforme – ma senza mai entrare davvero nel merito delle scelte, delle priorità, dei nodi irrisolti di questa autonomia stanca. Il bilancio diventa così una narrazione autoreferenziale, dove tutto va bene perché deve andare bene, dove ogni decisione è “necessaria” e ogni contraddizione viene coperta da formule tecniche buone per tutte le stagioni.
Il racconto è quello di una politica che si autoassolve: prima si rivendica la moderazione, poi la responsabilità, poi la vocazione autonomista, poi quella liberale, come se le etichette bastassero a sostituire il pensiero. Si rivendica di esserci “quando ci sono risorse”, che è un po’ come dire che si governa quando non bisogna scegliere. Perché il problema vero non è distribuire ciò che c’è, ma decidere cosa fare quando non basta, quando bisogna scontentare qualcuno, quando servirebbe una direzione chiara.
Si insiste sulla solidità del bilancio, sulla continuità, sulle basi poste per il futuro. Ma quale futuro, esattamente? Quello rinviato di variazione in variazione? Quello affidato a riforme annunciate sempre al domani? Quello in cui la pubblica amministrazione “finalmente” scopre una logica aziendale come se fosse una novità salvifica, senza interrogarsi su cosa questo significhi davvero per una Regione autonoma e per i suoi servizi?
Il punto è che questo dibattito non restituisce alcuna tensione ideale. Nessuna idea di Valle d’Aosta. Nessuna visione sociale. Nessuna risposta alle fratture evidenti: sanità in affanno, lavoro povero, giovani che se ne vanno, territori che resistono più per inerzia che per progetto. Tutto viene appiattito in un linguaggio tecnico-politico che anestetizza, che rende tutto uguale, che spegne il conflitto invece di governarlo.
Ed è qui che subentra la tristezza. Perché non siamo davanti a un bilancio sbagliato o giusto: siamo davanti a un bilancio che non dice nulla. Un bilancio che non emoziona, non indigna, non mobilita. Un bilancio che non ha il coraggio di essere politico fino in fondo. Solo un lungo esercizio di autolegittimazione.
La Petite Patrie, quella evocata nei discorsi solenni e nei richiami identitari, qui non c’è. C’è una sua versione burocratica, stanca, ripiegata su sé stessa. Una Valle d’Aosta amministrata più che governata, gestita più che immaginata.
E allora sì, povera Petite Patrie. Non perché manchino i soldi o le competenze, ma perché manca il coraggio delle parole vere. Quelle che pesano, che dividono, che indicano una strada. Tutto il resto è rumore di fondo. Parole vacue.
Parole vacue
Il y a un moment, dans les débats budgétaires, où l’on comprend que l’on n’écoute plus une vision mais un exercice de survie politique. Entre hier et aujourd’hui, au Conseil de la Vallée, ce moment est arrivé très vite. Et il s’est prolongé, laissant une sensation de vide, de fatigue institutionnelle, de tristesse civique. Un budget discuté comme un rite obligé, et non comme l’acte politique le plus élevé d’une législature arrivée à son terme.
On parle beaucoup, on dit très peu. On empile des mots rassurants – responsabilité, continuité, ressources, réformes – sans jamais entrer réellement dans le fond des choix, des priorités, des nœuds non résolus de cette autonomie fatiguée. Le budget devient ainsi un récit autoréférentiel, où tout va bien parce que tout doit aller bien, où chaque décision est « nécessaire » et chaque contradiction est recouverte par des formules technico-politiques valables en toute saison.
Le récit est celui d’une politique qui s’autoabsout : on revendique d’abord la modération, puis la responsabilité, puis la vocation autonomiste, puis la vocation libérale, comme si les étiquettes pouvaient remplacer la pensée. On affirme être présent « quand il y a des ressources », ce qui revient à dire que l’on gouverne quand il n’y a pas à choisir. Car le vrai problème n’est pas de répartir ce qui existe, mais de décider quand cela ne suffit pas, quand il faut déplaire, quand une direction claire serait nécessaire.
On insiste sur la solidité du budget, sur la continuité, sur les bases posées pour l’avenir. Mais de quel avenir parle-t-on exactement ? Celui sans cesse renvoyé aux prochaines variations budgétaires ? Celui confié à des réformes annoncées pour demain ? Celui où l’administration publique découvre « enfin » une logique de gestion d’entreprise, présentée comme une révélation salvatrice, sans jamais s’interroger sur ce que cela signifie réellement pour une Région autonome et pour ses services.
Le fait est que ce débat ne restitue aucune tension idéale. Aucune idée de la Vallée d’Aoste. Aucune vision sociale. Aucune réponse aux fractures évidentes : une santé publique en difficulté, un travail de plus en plus précaire, des jeunes qui partent, des territoires qui résistent plus par inertie que par projet. Tout est aplati dans un langage technico-politique qui anesthésie, qui rend tout interchangeable, qui éteint le conflit au lieu de le gouverner.
Et c’est là que s’installe la tristesse. Car il ne s’agit pas d’un budget juste ou injuste : il s’agit d’un budget qui ne dit rien. Un budget qui n’émeut pas, n’indigne pas, ne mobilise pas. Un budget qui n’a pas le courage d’être pleinement politique. Un long exercice d’auto-légitimation, rien de plus.
La Petite Patrie, celle que l’on invoque dans les discours solennels et les rappels identitaires, est absente ici. Il n’en reste qu’une version bureaucratique, fatiguée, repliée sur elle-même. Une Vallée d’Aoste administrée plutôt que gouvernée, gérée plutôt qu’imaginée.
Alors oui, pauvre Petite Patrie. Non parce qu’il manque de l’argent ou des compétences, mais parce qu’il manque le courage des mots vrais. Ceux qui pèsent, qui divisent, qui indiquent une direction. Tout le reste n’est que bruit de fond. Des paroles creuses.




