Le immagini che ci hanno raggiunto da Pechino nei giorni scorsi hanno il sapore di un ritorno al passato che speravamo sepolto: parate militari infinite, carri armati e missili intercontinentali sfilati davanti a Vladimir Putin e Kim Jong-un, due dittatori che hanno fatto del disprezzo per la vita umana la loro bandiera. C’erano più armi e soldati che spettatori: un teatro dell’orrore, costruito per mostrare i muscoli e alimentare la paura, mentre nel mondo si moltiplicano guerre e violenze.
Domenica, poche ore dopo quelle immagini, la televisione ci ha regalato uno spettacolo di tutt’altro segno: la proclamazione a santi di Carlo Acutis e Pier Giorgio Frassati. Ottantamila fedeli a San Pietro, e milioni davanti agli schermi, hanno accolto non due eroi di guerra, ma due ragazzi morti giovanissimi, non per mano d’uomo ma per malattie fulminanti. Acutis a 15 anni nel 2006, Frassati a 24 nel 1925. Due vite brevi, ma capaci di lasciare un’impronta più forte di qualsiasi esercito.
Non le immaginette stereotipate dai volti raccolti e le mani giunte: la Chiesa ha presentato i nuovi santi nel pieno della loro giovinezza. Carlo Acutis con la felpa e le scarpe da ginnastica, il primo santo “millennial”, che usava internet non per distruggere, diffondere odio o manipolare, ma per testimoniare la bellezza della fede e costruire reti di bene. Pier Giorgio Frassati con lo zaino e la corda da alpinista, capace di scalare le montagne e nello stesso tempo di battersi contro le ingiustizie, impegnato nel sociale e apertamente antifascista. Non un dettaglio: morì esattamente cento anni fa, nel 1925, mentre l’Italia scivolava sotto il tallone del regime.
L’esempio di Frassati dovrebbe essere un monito oggi, quando i nuovi fascismi, i sovranismi e i negazionismi rialzano la testa, spesso ammantandosi di slogan accattivanti e facili consensi. Il suo coraggio civile ricorda che la libertà non è mai acquisita una volta per tutte, ma va difesa giorno per giorno, con responsabilità e scelte concrete. Allo stesso modo Carlo Acutis mostra che anche le nuove tecnologie, troppo spesso usate come strumenti di manipolazione, disinformazione e violenza verbale, possono diventare vie di incontro e di solidarietà, se affidate a mani e cuori limpidi.
Due esempi giovani, vicini, credibili, contrapposti all’immagine vecchia, stanca e minacciosa delle parate militari. Due “armi” ben più potenti: la forza della fede vissuta e la coerenza dell’impegno sociale.
E se allarghiamo lo sguardo alla nostra Valle d’Aosta, non è difficile cogliere la lezione. La piccola comunità alpina rischia talvolta di restare schiacciata tra le grandi tensioni politiche e ideologiche che attraversano l’Europa. Anche qui, negli ultimi mesi, non sono mancati slogan sovranisti e atteggiamenti di chiusura, come se bastasse un po’ di orgoglio identitario mal riposto a risolvere problemi complessi. Ma l’autonomia non è mai stata figlia della paura o della forza muscolare: è stata invece frutto di coraggio, solidarietà e visione, proprio come quelle che Frassati e Acutis ci ricordano.
In un’epoca di parate belliche e di guerre di algoritmi, la Valle d’Aosta ha bisogno di “santi civili”: giovani capaci di guardare oltre i muri, cittadini pronti a dire no alle derive autoritarie, comunità che scelga di usare la propria autonomia come spazio di responsabilità condivisa. Perché, alla fine, tra armi e santi, il futuro si costruisce sempre con chi sa donare speranza, non con chi semina paura.
Les images venues de Pékin ces derniers jours ont le goût d’un retour au passé que nous espérions révolu : des parades militaires interminables, des chars et des missiles intercontinentaux défilant devant Vladimir Poutine et Kim Jong-un, deux dictateurs qui ont fait du mépris de la vie humaine leur drapeau. Il y avait plus d’armes et de soldats que de spectateurs : un théâtre de l’horreur, construit pour exhiber des muscles et nourrir la peur, tandis que dans le monde se multiplient guerres et violences.
Dimanche, quelques heures après ces images, la télévision nous a offert un spectacle d’un tout autre ordre : la proclamation comme saints de Carlo Acutis et Pier Giorgio Frassati. Quatre-vingt mille fidèles à Saint-Pierre, et des millions devant les écrans, ont accueilli non pas deux héros de guerre, mais deux jeunes morts très tôt, non par la main de l’homme mais de maladies foudroyantes. Acutis à 15 ans en 2006, Frassati à 24 ans en 1925. Deux vies brèves, mais capables de laisser une empreinte plus forte que n’importe quelle armée.
Pas de saintes images stéréotypées avec les mains jointes : l’Église a présenté les nouveaux saints dans la plénitude de leur jeunesse. Carlo Acutis avec son sweat-shirt et ses baskets, le premier saint « millennial », qui utilisait Internet non pour détruire, répandre la haine ou manipuler, mais pour témoigner de la beauté de la foi et construire des réseaux de bien. Pier Giorgio Frassati avec son sac à dos et sa corde d’alpiniste, capable de gravir les montagnes et en même temps de lutter contre les injustices, engagé dans le social et ouvertement antifasciste. Ce n’est pas un détail : il est mort exactement il y a cent ans, en 1925, alors que l’Italie glissait sous le joug du régime.
L’exemple de Frassati devrait être un avertissement aujourd’hui, alors que les nouveaux fascismes, les souverainismes et les négationnismes relèvent la tête, souvent drapés de slogans séduisants et de consensus faciles. Son courage civique rappelle que la liberté n’est jamais acquise une fois pour toutes, mais doit être défendue jour après jour, avec responsabilité et choix concrets. De la même manière, Carlo Acutis montre que les nouvelles technologies, trop souvent utilisées comme instruments de manipulation, de désinformation et de violence verbale, peuvent devenir des chemins de rencontre et de solidarité, si elles sont confiées à des mains et des cœurs limpides.
Deux exemples jeunes, proches, crédibles, opposés à l’image vieille, fatiguée et menaçante des parades militaires. Deux « armes » bien plus puissantes : la force de la foi vécue et la cohérence de l’engagement social.
Et si nous élargissons le regard à notre Vallée d’Aoste, il n’est pas difficile d’en tirer la leçon. La petite communauté alpine risque parfois d’être écrasée entre les grandes tensions politiques et idéologiques qui traversent l’Europe. Ici aussi, ces derniers mois, on n’a pas manqué de slogans souverainistes et d’attitudes de fermeture, comme s’il suffisait d’un peu d’orgueil identitaire mal placé pour résoudre des problèmes complexes. Mais l’autonomie n’a jamais été fille de la peur ou de la force musculaire : elle a été au contraire le fruit du courage, de la solidarité et de la vision, exactement comme ceux que nous rappellent Frassati et Acutis.
À l’époque des parades guerrières et des guerres d’algorithmes, la Vallée d’Aoste a besoin de « saints civils » : des jeunes capables de regarder au-delà des murs, des citoyens prêts à dire non aux dérives autoritaires, une communauté qui choisit d’utiliser sa propre autonomie comme un espace de responsabilité partagée. Car, au bout du compte, entre armes et saints, l’avenir se construit toujours avec ceux qui savent donner de l’espérance, et non avec ceux qui sèment la peur.




