Il 7 settembre 1945, con due decreti luogotenenziali, Umberto di Savoia mise nero su bianco l’ordinamento amministrativo e le agevolazioni economiche per la Valle d’Aosta. C’è chi ancora li definisce un dono dall’alto, un’autonomie octroyée, c’è chi li considera la pietra angolare della nostra specialità. In ogni caso, senza quei testi asciutti e freddi, oggi non parleremmo di Regione autonoma.
Ottant’anni dopo, ci prepariamo a celebrare l’anniversario con convegni, ricordi e parole solenni. Ma la domanda è: celebriamo davvero l’autonomia o celebriamo un’illusione? Perché mentre il Comitato organizza conferenze, il Governo continua a impugnare leggi regionali come se fossimo degli scolari discoli da correggere. E ogni impugnativa pesa più di cento discorsi celebrativi, ricordandoci che la nostra autonomia è fragile, incerta, spesso più di facciata che di sostanza.
Si può sventolare la bandiera dell’autonomismo, ma se le leggi vengono scritte in modo frettoloso, se le competenze non vengono difese con rigore giuridico e politico, la bandiera resta solo un drappo da parata. È questo il punto: l’autonomia non si conserva con le ricorrenze, si esercita ogni giorno. E oggi non la stiamo esercitando bene.
Il paradosso è che mentre ci commuoviamo davanti ai simboli del 1945, rischiamo di smarrire la sostanza del 2025. Allora si trattava di sopravvivere e di affermare un’identità dentro un’Italia lacerata. Oggi basterebbe un po’ di competenza legislativa, un po’ di lungimiranza politica, e soprattutto la volontà di essere comunità autonoma, non club privato di partiti in lotta.
La celebrazione, così com’è, rischia di essere un alibi. Una vetrina di discorsi retorici che ci evita di guardare in faccia la realtà: che l’autonomia è in crisi, che lo Stato centrale non ci risparmia i colpi, e che la classe dirigente valdostana troppo spesso offre il fianco a queste intrusioni con leggerezza e improvvisazione.
Forse è questo il vero nodo: non tanto che Roma ci impugni le leggi, ma che noi valdostani sembriamo ormai rassegnati a vivere l’autonomia come un rituale da cartolina. E allora la domanda non è più se l’autonomia esista, ma se siamo ancora capaci di pretenderla, difenderla e viverla. Perché a furia di accontentarci delle celebrazioni, rischiamo di scoprire che l’unica autonomia rimasta è quella della nostra indifferenza.
Celebrazione o presa di coscienza
Le 7 septembre 1945, avec deux décrets-lieutenance, Umberto de Savoie fixait noir sur blanc l’organisation administrative et les avantages économiques pour la Vallée d’Aoste. Certains y voient encore un cadeau venu d’en haut, une autonomie octroyée, d’autres la considèrent comme la pierre angulaire de notre spécificité. Quoi qu’il en soit, sans ces textes secs et austères, aujourd’hui nous ne parlerions pas de Région autonome.
Quatre-vingts ans plus tard, nous nous apprêtons à célébrer cet anniversaire avec conférences, souvenirs et paroles solennelles. Mais la vraie question est la suivante : célébrons-nous réellement l’autonomie ou bien une illusion ? Car pendant que le Comité organise des événements culturels, l’État continue d’attaquer nos lois régionales comme si nous étions de simples élèves turbulents. Et chaque recours devant la Cour constitutionnelle pèse bien plus lourd que cent discours commémoratifs, rappelant combien notre autonomie reste fragile, incertaine, souvent plus décorative que réelle.
On peut brandir le drapeau de l’autonomisme, mais si les lois sont rédigées à la légère, si les compétences ne sont pas défendues avec rigueur juridique et politique, ce drapeau n’est qu’un chiffon de parade. Voilà le cœur du problème : l’autonomie ne se conserve pas par des anniversaires, elle s’exerce au quotidien. Et aujourd’hui, nous ne l’exerçons pas comme il faudrait.
Le paradoxe est cruel : alors que nous nous émouvons devant les symboles de 1945, nous risquons d’oublier la substance de 2025. À l’époque, il s’agissait de survivre et d’affirmer une identité dans une Italie déchirée. Aujourd’hui, il suffirait d’un peu de compétence législative, d’un minimum de clairvoyance politique, et surtout de la volonté de se comporter comme une communauté autonome, et non comme un club privé de partis en guerre.
La célébration, telle qu’elle est conçue, risque donc de n’être qu’un alibi. Une vitrine de rhétorique qui nous évite d’affronter la réalité : notre autonomie est en crise, l’État central ne nous épargne aucun coup, et la classe dirigeante valdôtaine offre trop souvent le flanc à ces intrusions par légèreté et improvisation.
Peut-être est-ce là le vrai nœud : non pas que Rome attaque nos lois, mais que nous, Valdôtains, semblons résignés à vivre l’autonomie comme un rituel de carte postale. La question n’est plus de savoir si l’autonomie existe, mais si nous sommes encore capables de l’exiger, de la défendre et de la vivre. Car à force de nous contenter de commémorations, nous risquons de découvrir que la seule autonomie qui nous reste est celle de notre indifférence.




