C’è un’immagine che dovrebbe ossessionare chiunque osi candidarsi alle prossime elezioni: uno stormo di anatre in volo. Ma non per la bellezza del paesaggio o la grazia del movimento: per la lezione che ogni singolo battito d’ali racchiude.
La neuroscienziata Daniela Lucangeli ha spiegato come le anatre, animali che noi umani spesso recludiamo a metafora della stupidità, abbiano in realtà comportamenti comunitari che fanno impallidire anche il più ispirato dei manifesti elettorali. Quando una si alza in volo, le altre la seguono in formazione a V, non per moda o per protocollo, ma per ridurre la fatica dell’intero gruppo. Se una resta indietro, rallentano tutte. Non la abbandonano. La affiancano. La sorreggono. Comunicano con il battito delle ali. Sì, si parlano — ma non con slogan o comizi. Si parlano per restare insieme, per non lasciare nessuno indietro.
E poi ci sono loro. I politichini.
Non politici — ché questa parola in sé avrebbe anche una sua dignità etimologica — ma politichetti, politichini, rasoterra. Creature senza ali, perché non sanno sollevarsi sopra l’interesse personale. Senza cuore, perché il muscolo che dovrebbero usare per servire la comunità è invece in stato di atrofia, sostituito da un pallottoliere che conteggia voti, poltrone, likes e comparsate televisive.
Il politichino non vola: striscia.
Non comunica con il battito d’ali: grida, twitta, insinua, promette.
Non rallenta per chi è in difficoltà: accelera, lo scavalca, lo usa come scalino.
La comunità? Un fastidio. Uno sfondo. Una platea da blandire prima del voto e da dimenticare subito dopo, quando torna il teatrino della poltrona da difendere a tutti i costi. E se proprio serve un’immagine evangelica, dimentichiamo il Buon Samaritano: qui siamo più dalle parti del levita e del sacerdote che tirano dritto, con il naso all’insù e lo sguardo altrove, mentre il ferito resta a terra.
Chi oggi pensa di candidarsi, di mettersi in gioco — come dicono loro, con quella retorica da sportivi fuori forma — prima legga la Lucangeli. Prima osservi le anatre.
Prima si chieda: voglio essere parte dello stormo o solo l’ennesimo che becca le briciole del potere?
Perché le anatre non abbandonano nessuno.
I politichini, invece, si abbandonano a tutto. Tranne che al bene comune.
Anatre e politichini
Il existe une image qui devrait hanter quiconque envisage de se présenter aux prochaines élections : une volée de canards en plein vol. Non pas pour la beauté du paysage ni la grâce du mouvement : mais pour la leçon que recèle chaque battement d’ailes.
La neuroscientifique Daniela Lucangeli a montré que les canards – ces animaux que l’on réduit souvent, à tort, à des symboles de stupidité – font preuve de comportements communautaires qui feraient pâlir le plus noble des programmes électoraux. Quand l’un d’eux prend son envol, les autres le suivent en formation, non par mimétisme mais pour alléger l’effort collectif. Si l’un faiblit, le groupe ralentit. Il n’est jamais abandonné. On le soutient, on l’accompagne. Ils se parlent, oui — non pas avec des discours ou des slogans, mais avec le battement de leurs ailes. Pour rester ensemble. Pour n’en laisser aucun derrière.
Et puis il y a eux. Les politicards.
Pas les politiques — ce mot aurait encore, en soi, une certaine dignité — mais bien les petits politicards, les rampants, les traîne-savates. Des créatures sans ailes, incapables de s’élever au-dessus de leur propre intérêt. Sans cœur, car ce muscle qui devrait servir la communauté est depuis longtemps remplacé par une calculette électorale qui compte les voix, les sièges, les likes et les apparitions à la télé.
Le politicard ne vole pas : il rampe.
Il ne communique pas avec ses ailes : il braille, il tweete, il promet, il insinue.
Il ne ralentit pas pour aider celui qui chute : il accélère, il dépasse, il s’en sert comme marchepied.
La communauté ? Une nuisance. Un décor. Une foule à flatter avant l’élection et à ignorer aussitôt après, quand revient le théâtre de la chaise à conserver coûte que coûte. Et si l’on veut parler d’Évangile, oublions le Bon Samaritain : ici, on est plutôt du côté du lévite ou du prêtre qui passe son chemin, les yeux au ciel et l’âme ailleurs, pendant que le blessé reste à terre.
Alors, à ceux qui rêvent aujourd’hui de candidatures, de s’engager — comme ils disent, avec leur rhétorique de sportifs hors d’usage — lisez d’abord Lucangeli. Observez les canards.
Et posez-vous cette question : veux-tu faire partie du vol, ou être juste un autre qui picore les miettes du pouvoir ?
Parce que les canards n’abandonnent personne.
Les politicards, eux, s’abandonnent à tout. Sauf au bien commun.




