Sono liberi, sì. Liberi di indossare ogni giorno una divisa, entrare in un carcere e uscirne – se va bene – con qualche ora di sonno da recuperare, un mal di testa in più e la frustrazione di chi sa di essere diventato un prigioniero invisibile del proprio stesso lavoro.
Succede ad Aosta, nella Casa Circondariale di Brissogne. Ma, diciamocelo, potrebbe succedere ovunque. È la vita quotidiana degli agenti di Polizia Penitenziaria. O, per meglio dire, degli ultimi del sistema carcerario, quelli che tengono in piedi il baraccone senza ricevere in cambio né rispetto né considerazione.
Altro che “eroi in divisa”. Qui siamo alla farsa tragica. Altro che ministero della Giustizia: qui c’è un’amministrazione della rassegnazione.
Due mesi fa, un giovane agente ha gettato la spugna. Dimissioni scritte, firmate e motivate nero su bianco. Un ambiente tossico, diceva. Tossico, come l’aria che si respira dentro mura che dovrebbero garantire sicurezza e legalità, ma che invece soffocano chi vi lavora. Ci si aspettava un sussulto, una reazione, almeno un’ipocrisia ben confezionata da parte di chi governa il settore.
Invece nulla.
Il silenzio.
Anzi, peggio: la vendetta dell’indifferenza.
Da allora, dicono i sindacati, la situazione è perfino peggiorata. Più procedimenti disciplinari (a che scopo? Punire chi osa dire la verità?), più telecamere (persino vicino ai bagni del personale: Orwell si starà rivoltando nella tomba, e magari anche ridendo), più frustrazione, più isolamento. Il tutto condito da un clima da caserma mal gestita, dove chi protesta viene trattato come un fastidio.
Ma la chicca, la ciliegina sulla torta stantia, sono i numeri: 5.000 ore di servizio da recuperare, oltre 700 riposi settimanali non concessi. Tradotto: quattro anni di lavoro non fruito, non pagato, non riconosciuto.
Altro che bonus, altro che gratifiche, altro che valorizzazione del personale. Qui si rasenta lo sfruttamento legalizzato.
E allora, onorevole Carlo Nordio, ministro della Giustizia, lei dov’è? Troppo occupato a fare conferenze stampa sul nulla? O troppo preso dai vertici romani per accorgersi che in Valle d’Aosta c’è un intero istituto penitenziario che scricchiola?
E il suo braccio destro, il sottosegretario Andrea Delmastro Delle Vedove, sempre in prima linea quando c’è da difendere la “sicurezza” e “l’ordine”, non ha nulla da dire? Si è accorto che in questo carcere l’ordine è ormai un concetto teorico e la sicurezza, quella degli agenti, una chimera?
Il carcere non è un mondo a parte. È il termometro della civiltà di un Paese. E se in quel termometro l’ago segna disagio, abbandono, cinismo istituzionale, allora la febbre ce l’abbiamo tutti.
Perché chi lavora nelle carceri non è un carceriere medievale. È un servitore dello Stato. Uno di quelli che ogni giorno entra nel ventre oscuro della nostra società per garantire, almeno sulla carta, legalità e rieducazione.
Ma se questo servitore dello Stato viene trattato come un sorvegliato speciale, se gli si nega il diritto al riposo, se gli si toglie la dignità – e perfino la privacy nei servizi igienici – allora no, non c’è più differenza tra chi sta dentro per espiare una colpa e chi ci lavora per garantire una funzione pubblica.
Sono entrambi liberi ma incarcerati. Solo che uno ha commesso un reato. L’altro, semplicemente, ha scelto un mestiere dimenticato da Dio e dallo Stato.
E allora, Ministro, sottosegretario, autorità competenti: è tempo di scegliere.
O restituite dignità a chi ogni giorno difende la legge in silenzio,
o confessate apertamente che il carcere, in Italia, è un luogo di pena anche per chi ci lavora.
E che la giustizia, in fondo, è solo un’illusione per chi può permettersela.
LIBERI MA INCARCERATI
Ils sont libres, oui. Libres d’enfiler chaque jour un uniforme, d’entrer dans une prison et d’en sortir – dans le meilleur des cas – avec quelques heures de sommeil à rattraper, un mal de tête en plus et la frustration de ceux qui savent être devenus les prisonniers invisibles de leur propre travail.
Cela se passe à Aoste, à la Maison Circondariale de Brissogne. Mais soyons honnêtes : cela pourrait se passer n’importe où. C’est le quotidien des agents de la Police pénitentiaire. Ou, pour mieux dire, des laissés-pour-compte du système carcéral, ceux qui tiennent debout cette machine rouillée sans recevoir en retour ni respect ni considération.
On est loin des « héros en uniforme ». Ici, c’est une farce tragique. Et bien plus qu’un ministère de la Justice, on dirait une administration de la résignation.
Il y a deux mois, un jeune agent a jeté l’éponge. Lettre de démission écrite, signée, motivée noir sur blanc. Un environnement toxique, disait-il. Toxique comme l’air que l’on respire entre des murs censés garantir sécurité et légalité, mais qui étouffent ceux qui y travaillent. On s’attendait à un sursaut, une réaction, au moins à une hypocrisie bien emballée de la part de ceux qui dirigent ce secteur.
Et pourtant : rien.
Le silence.
Pire : la vengeance par l’indifférence.
Depuis ce jour, selon les syndicats, la situation s’est encore aggravée. Davantage de procédures disciplinaires (dans quel but ? Punir ceux qui osent dire la vérité ?), plus de caméras (même à proximité des toilettes du personnel : Orwell doit se retourner dans sa tombe, ou peut-être rire jaune), plus de frustration, plus d’isolement. Le tout dans un climat de caserne mal gérée, où quiconque proteste est traité comme un perturbateur.
Mais le clou du spectacle, la cerise moisie sur le gâteau, ce sont les chiffres : 5 000 heures de service à récupérer, plus de 700 repos hebdomadaires non accordés. En clair : quatre années de travail non jouies, non payées, non reconnues.
Oubliez les primes, les gratifications, la valorisation du personnel. Ici, on flirte avec l’exploitation légalisée.
Alors, Monsieur le Ministre Carlo Nordio, vous êtes où ? Trop occupé à faire des conférences de presse sur du vide ? Trop absorbé par les sommets romains pour vous apercevoir qu’en Vallée d’Aoste, une prison entière est en train de vaciller ?
Et votre bras droit, le secrétaire d’État Andrea Delmastro Delle Vedove, toujours en première ligne pour défendre « sécurité » et « ordre », n’a rien à dire cette fois ? A-t-il compris qu’ici, l’ordre est devenu une notion abstraite et que la sécurité – celle des agents – n’est plus qu’un mirage ?
La prison n’est pas un monde à part. C’est le thermomètre de la civilisation d’un pays. Et si l’aiguille de ce thermomètre indique détresse, abandon, cynisme institutionnel, alors c’est toute la société qui a de la fièvre.
Parce que ceux qui travaillent en prison ne sont pas des geôliers médiévaux. Ce sont des serviteurs de l’État. Des femmes et des hommes qui, chaque jour, pénètrent dans l’ombre de notre société pour garantir – en théorie – la légalité et la réinsertion.
Mais si ce serviteur de l’État est traité comme un détenu à surveiller, si on lui refuse le droit au repos, si on lui retire la dignité – et même l’intimité dans les toilettes –, alors non, il n’y a plus de différence entre celui qui est là pour expier une faute et celui qui y travaille pour accomplir une mission publique.
Tous deux sont libres mais emprisonnés.
À la différence que l’un a commis un délit.
L’autre a simplement choisi un métier oublié de Dieu et de l’État.
Alors, Monsieur le Ministre, Monsieur le Secrétaire d’État, autorités compétentes : il est temps de choisir.
Soit vous rendez leur dignité à ceux qui défendent la loi dans le silence,
soit vous admettez franchement que la prison, en Italie, est un lieu de peine même pour ceux qui y travaillent.
Et que la justice, au fond, n’est qu’une illusion… pour ceux qui peuvent se la permettre.