La felicità non abita a Palazzo Chigi
Nel regno incantato del PIL, la politica italiana continua a vendere numeri e illusioni, mentre il Bhutan vola in classifica mondiale grazie al suo FIL: la felicità interna lorda. In Italia, invece, di felicità nemmeno l’ombra. Eppure, qualcuno — anche in Valle d’Aosta — ci aveva pensato. Ma il vento della politica porta via tutto. Tranne gli stipendi dei ministri.
Chiariamolo subito: PIL sta per Prodotto Interno Lordo. È il numeretto magico con cui i governi misurano quanto siamo “ricchi”. Più vendi armi, più cresci il PIL. Più costruisci inceneritori e colate di cemento, più cresce il PIL. Se poi esplode un’autostrada e la ricostruisci, il PIL ringrazia.
Il FIL, invece, è un’altra cosa. Tre lettere come il PIL, ma con dentro un’anima: Felicità Interna Lorda. Quella che il Bhutan, minuscolo regno incastonato tra le montagne dell’Himalaya, ha scelto di mettere al centro delle sue politiche pubbliche. Il Bhutan, sì: niente grandi industrie, niente alta finanza, niente spread da titoli di Stato. Eppure è il Paese più felice del mondo. Come? Misura la felicità in base a salute, istruzione, tempo libero, relazioni sociali, ambiente e spiritualità. Niente bonus edilizi, ma aria pulita e comunità coese.
In Italia, invece, governano il PIL e l’ipocrisia.
Giorgia Meloni e Matteo Salvini continuano a raccontarci che tutto va bene, “signora la marchesa”, mentre il carrello della spesa pesa come un mutuo e le liste d’attesa negli ospedali sono lunghe come una campagna elettorale. La scuola pubblica è allo sfascio, i trasporti arrancano, le famiglie affogano nelle bollette, ma il PIL — dice il governo — tiene botta. Beati loro.
In questo deserto di felicità, nessuno parla di FIL. E dire che nei primi anni 2000, in Valle d’Aosta, un assessore illuminato, Claudio Lavoyer, provò a lanciare l’idea. Parlava di benessere vero, di qualità della vita, di misurare il successo delle politiche pubbliche non con le percentuali di crescita economica, ma con la felicità dei valdostani. Sembrava fantascienza. La politica — si sa — digerisce solo i numeri che fanno rumore. Il resto è poesia per convegni.
Oggi di FIL non parla nessuno a Roma. Nessun accenno nei discorsi di Meloni. Zero nei tweet di Salvini. Troppo intenti a litigare su premierato e autonomie da vetrina per occuparsi di cosa serve davvero alla gente: sentirsi bene.
La verità è che se davvero volessimo migliorare il FIL degli italiani, basterebbe tagliare gli stipendi dei ministri a metà. Con quei soldi potremmo finanziare asili, psicologi scolastici, trasporti locali, sport per i ragazzi, biblioteche, centri di aggregazione, manutenzione del territorio. Altro che superbonus e flat tax per pochi fortunati.
Eppure ci tocca tappare le orecchie ogni giorno per non sentire l’ennesimo tg che ci rassicura: “La crescita c’è!”. Certo che c’è: ma cresce solo il divario tra chi ha tutto e chi non ha più neanche la speranza.
In Bhutan ti danno una giornata libera se ti senti giù di morale. In Italia ti danno uno spot elettorale e uno sconto benzina (che poi scade il giorno dopo). E magari un bonus zanzariera, così puoi stare infelice ma protetto dalle zanzare.
Nel regno del PIL, la felicità è un’utopia. Eppure, tra le montagne di casa nostra, qualcuno l’aveva intuito. Ma il vento della politica, come sempre, non semina, spazza. Le forze politiche valdostane — soprattutto quelle che si richiamano ai valori dell’autonomia — si preparano alle elezioni comunali e regionali di settembre, è il momento di alzare lo sguardo. Non basta più parlare di PIL, crescita, sviluppo, infrastrutture. Serve anche — e forse prima di tutto — iniziare a pensare al FIL: la Felicità Interna Lorda dei valdostani.
La nostra Petite Patrie non è solo una questione di bilanci o fondi europei, ma è una comunità viva, fatta di persone che vogliono sentirsi bene, rispettate, serene. È tempo che i programmi politici includano misure concrete per aumentare il benessere collettivo, non solo economico: più spazi pubblici curati, più servizi di prossimità, più cultura accessibile, più mobilità sostenibile, più politiche sociali inclusive, più attenzione alla salute mentale, alla qualità del tempo libero, alla coesione sociale.
PIL & FIL
Le bonheur n’habite pas à Palazzo Chigi
Dans le royaume enchanté du PIB, la politique italienne continue de vendre des chiffres et des illusions, pendant que le Bhoutan caracole en tête du classement mondial grâce à son BIB : le Bonheur Intérieur Brut. En Italie, en revanche, du bonheur, pas la moindre trace. Pourtant, certains — même en Vallée d’Aoste — y avaient déjà pensé. Mais le vent de la politique emporte tout. Sauf les salaires des ministres.
Clarifions d’emblée : le PIB (Produit Intérieur Brut), c’est le petit chiffre magique avec lequel les gouvernements mesurent notre supposée « richesse ». Plus tu vends d’armes, plus le PIB grimpe. Plus tu construis des incinérateurs et des autoroutes, plus le PIB jubile. Même si un pont s’effondre et qu’on le reconstruit, le PIB te dit merci.
Le BIB, lui, c’est une autre musique. Trois lettres aussi, mais avec une âme : Bonheur Intérieur Brut. C’est ce que le Bhoutan, petit royaume perché dans l’Himalaya, a décidé de mettre au cœur de ses politiques publiques. Pas d’industries lourdes, pas de bourse, pas d’écarts de taux sur la dette publique. Et pourtant, c’est le pays le plus heureux du monde. Comment ? Il mesure le bonheur selon la santé, l’éducation, le temps libre, les relations sociales, l’environnement et la spiritualité. Pas de superbonus fiscaux, mais de l’air pur et des communautés soudées.
En Italie, en revanche, c’est le PIB... et l’hypocrisie qui gouvernent.
Giorgia Meloni et Matteo Salvini continuent à répéter que « tout va très bien madame la marquise », pendant que le chariot du supermarché coûte un bras et que les listes d’attente à l’hôpital durent plus qu’une campagne électorale. L’école publique part en ruine, les transports boitent, les familles coulent sous les factures, mais le PIB, lui, « tient bon ». Heureux eux.
Dans ce désert de bonheur, personne ne parle de BIB. Et pourtant, dans les années 2000, en Vallée d’Aoste, un conseiller éclairé, Claudio Lavoyer, avait tenté de lancer l’idée. Il parlait de vrai bien-être, de qualité de vie, de mesurer la réussite des politiques non pas par la croissance économique, mais par le bonheur des Valdôtains. On l’a pris pour un poète. La politique, on le sait, ne digère que les chiffres qui font du bruit. Le reste, c’est pour les colloques et les bonnes intentions.
Aujourd’hui, à Rome, silence radio sur le BIB. Aucun mot dans les discours de Meloni. Rien dans les tweets de Salvini. Trop occupés à s’étriper sur le « premier ministre élu » ou l’« autonomie de façade », pendant que les gens, eux, voudraient juste se sentir un peu mieux.
La vérité, c’est que si on voulait vraiment augmenter le BIB des Italiens, il suffirait de diviser les salaires des ministres par deux. Avec cet argent, on pourrait financer des crèches, des psychologues scolaires, des transports publics, du sport pour les jeunes, des bibliothèques, des centres sociaux, de l’entretien du territoire.
Autre chose que des superbonus fiscaux et des flat tax pour les copains.
Mais non. Chaque jour, on doit se boucher les oreilles pour ne pas entendre le dernier JT qui nous rassure : « La croissance est là ! » Bien sûr qu’elle est là : elle croît surtout entre ceux qui ont tout, et ceux qui n’ont même plus l’espoir.
Au Bhoutan, si tu as le moral à zéro, on t’accorde une journée de repos.
En Italie, on te donne un spot électoral et un rabais essence (qui expire le lendemain).
Et peut-être un bonus moustiquaire, pour être malheureux sans te faire piquer.
Dans le royaume du PIB, le bonheur est une utopie.
Et pourtant, parmi nos montagnes, certains avaient compris.
Mais comme toujours, le vent de la politique ne sème rien : il balaie. Alors que les forces politiques valdôtaines — en particulier celles qui se revendiquent de l’autonomie — se préparent aux élections communales et régionales de septembre, il est temps de relever la tête. Il ne suffit plus de parler de PIB, de croissance, d’infrastructures. Il faut désormais — et peut-être avant tout — commencer à réfléchir au BIB, le Bonheur Intérieur Brut des Valdôtains.
Notre Petite Patrie n’est pas qu’une affaire de budgets ou de fonds européens : c’est une communauté vivante, composée de personnes qui aspirent à se sentir bien, écoutées, respectées. Les programmes électoraux devraient désormais inclure des mesures concrètes pour améliorer le bien-être collectif, et pas seulement économique : des espaces publics accueillants, des services de proximité renforcés, un accès élargi à la culture, une mobilité douce, des politiques sociales inclusives, une attention à la santé mentale, à la qualité du temps libre, au lien social.
Retrouver le sens de l’autonomie, c’est aussi cela : utiliser nos compétences et nos ressources pour rendre la vie plus belle. Il est grand temps que la politique cesse de ne regarder que les chiffres, et commence enfin à écouter ce qui compte le plus : le bonheur de sa population.