Un’emergenza alla volta non basta. Serve una società che prevenga, non solo che intervenga. Il PRIS è un primo passo, ma da solo non basta. Il vero traguardo è una comunità che ascolta prima di dover soccorrere
Il nuovo servizio PRIS – Pronto Intervento Sociale – è stato presentato ieri con toni misurati e parole istituzionali. Ma dietro al protocollo e al linguaggio tecnico, c’è un’idea che merita attenzione: costruire un meccanismo che consenta d’intervenire nelle emergenze sociali più gravi quando nessuno sa cosa fare, ma qualcosa bisogna pur fare.
Una persona senza tetto da accogliere. Una madre che fugge da una violenza. Un anziano in crisi. Un giovane ai margini, magari in preda al disagio psichico. In queste situazioni-limite, il tempo è tutto, e il PRIS prova a garantirlo: 72 ore di intervento tempestivo, multidisciplinare, senza i ritardi della burocrazia.
Bene che ci sia. Ma se ci fermiamo qui, è un’ammissione d’impotenza.
Il problema, Piero, è che il Pronto Intervento Sociale nasce come risposta straordinaria, ma rischia di diventare l’unico presidio funzionante in un sistema che ha smesso di prevenire. Se la fragilità diventa quotidiana, la risposta non può essere emergenziale.
Il welfare, quello vero, non è un’ambulanza, e nemmeno un centro di smistamento. È ciò che tiene insieme i pezzi prima che si rompano. È ciò che intercetta, accompagna, protegge.
Ma da anni – anche in Valle d’Aosta – vediamo un processo silenzioso ma costante: tagli, esternalizzazioni, spezzettamento dei servizi, assistenza trasformata in bandi.
Così, la nascita del PRIS è insieme un’iniziativa utile e la prova di una sconfitta collettiva: se serve un “118 sociale”, è perché abbiamo smantellato il territorio, il presidio sociale diffuso, la capacità di ascolto prima del crollo.
Ci piace raccontarci che la povertà sia un accidente, una fatalità. Ma sappiamo bene che è l’effetto di scelte economiche e politiche. Affitti troppo alti, stipendi troppo bassi, servizi sempre più lontani, famiglie sempre più sole.
Chi oggi è fragile, ieri era cittadino come gli altri. E domani, se ben accolto, può essere ancora risorsa.
E allora la domanda – quella vera – è: vogliamo una Regione che fa welfare o solo una che rattoppa emergenze?
Perché le sirene possono suonare anche bene. Ma se suonano ogni giorno, qualcosa non va nel modo in cui costruiamo la nostra società.
Qui, la Valle d’Aosta ha una responsabilità doppia. L’autonomia non è solo bilinguismo o residuo fiscale: è possibilità di scegliere un altro modello. Abbiamo strumenti per costruire un welfare coraggioso, non residuale. Un sistema che metta la prossimità al centro, che rafforzi i Comuni, che eviti la centralizzazione e la burocratizzazione.
Invece il PRIS – almeno per ora – funziona solo ad Aosta. Gli altri Comuni verranno, forse, dopo. E chi cade a Donnas? Chi scivola a Morgex? Chi si spezza a Valtournenche? Ha meno diritti di chi crolla in via Monte Emilius? La Petite Patrie è piccola per questo la sperimentazione poteva essere diffusa.
Questo è un tema politico vero: l’equità territoriale, che non può dipendere dalla buona volontà dei sindaci o dalle dinamiche di bilancio.
Un’urgenza sociale non dovrebbe attendere la delibera di adesione. Dovrebbe trovare già una porta aperta.
Il PRIS ha un tempo limitato: 72 ore. Offre un tetto, un pasto, una mediazione, un contatto. Poi, il passaggio di consegne. Ma verso chi, se i servizi territoriali sono deboli, se le risorse umane sono poche, se manca una visione?
Il rischio è che risolviamo l’urgenza, ma non la solitudine. Che spegniamo l’incendio, ma non ricostruiamo la casa.
Perché il disagio non dura 72 ore. Dura mesi, anni, a volte una vita.
Ed è qui che la politica deve fare un salto. Smetterla con le dichiarazioni rituali, e cominciare a investire nel sociale come si investe nel turismo, nell’energia, nell’innovazione. Perché la coesione è la vera infrastruttura.
Ora che il PRIS è stato presentato, si apra un confronto serio. Non basta applaudire alla novità: serve decidere dove vogliamo andare.
Una società che cura davvero non si limita a intervenire. Previene. Ascolta. Tiene insieme.
Le sirene, quando servono, devono esserci. Ma la politica buona, quella vera, non arriva con il lampeggiante. Arriva prima
Politica e sirene
Une urgence à la fois ne suffit pas. Il faut une société qui anticipe, pas seulement qui réagit
Le PRIS est un premier pas, mais il ne suffit pas. Le véritable objectif, c’est une communauté qui écoute avant d’avoir à secourir
par Piero
Le nouveau service PRIS – Pronto Intervento Sociale – a été présenté hier, dans une ambiance sobre, entre sigles institutionnels et déclarations mesurées. Mais derrière le langage technique, se cache une idée importante : créer un mécanisme capable d’intervenir face aux urgences sociales les plus graves quand plus personne ne sait quoi faire, mais qu’il faut faire quelque chose.
Une personne sans abri. Une mère fuyant une violence. Une personne âgée en détresse. Un jeune marginalisé, en crise psychique peut-être. Dans ces situations extrêmes, chaque heure compte, et le PRIS tente de répondre présent : une intervention rapide, pluridisciplinaire, sans les lenteurs administratives habituelles.
C’est bien que cela existe. Mais si l’on s’arrête là, c’est un aveu d’échec.
Le problème, Piero, c’est que le Pronto Intervento Sociale est conçu comme une réponse exceptionnelle, mais qu’il risque de devenir le seul outil réellement fonctionnel dans un système qui ne prévient plus.
Quand la fragilité devient la règle, la réponse ne peut pas être l’exception.
Le vrai service social, ce n’est pas une ambulance. Ce n’est pas un numéro de secours. C’est ce qui soutient, anticipe, accompagne.
Mais depuis des années – y compris en Vallée d’Aoste – nous assistons à un processus insidieux : réductions budgétaires, externalisations, fragmentation des services, l’aide sociale transformée en appels d’offres.
Ainsi, la naissance du PRIS est à la fois une avancée concrète et la preuve d’un recul structurel : s’il faut un “118 social”, c’est que nous avons laissé tomber la prévention, le travail de proximité, l’écoute en amont.
On aime se raconter que la pauvreté tombe comme un malheur. Mais elle est souvent le produit de décisions politiques et économiques.
Des loyers trop chers, des salaires trop bas, des services publics trop lointains, des familles toujours plus seules.
Celui qui est en détresse aujourd’hui, était citoyen hier. Et demain, s’il est bien accompagné, peut redevenir une richesse pour la collectivité.
La vraie question – la seule qui vaille – est donc : voulons-nous une région qui soigne les plaies, ou une région qui empêche qu’elles s’ouvrent ?
Parce que les sirènes peuvent bien sonner. Mais si elles hurlent tous les jours, c’est qu’on a raté quelque chose dans la manière de faire société.
La Vallée d’Aoste a ici une responsabilité supplémentaire. L’autonomie ne se résume pas au bilinguisme ou à la fiscalité : elle donne les moyens de choisir un autre modèle.
Nous avons les outils pour bâtir une politique sociale ambitieuse. Un système qui valorise la proximité, qui renforce les services communaux, qui évite la recentralisation et les logiques technocratiques.
Et pourtant, le PRIS – pour le moment – ne fonctionne qu’à Aoste. Les autres communes viendront peut-être, plus tard.
Mais que fait-on pour celui qui chute à Donnas ? Qui vacille à Morgex ? Qui s’effondre à Valtournenche ?
A-t-il moins de droits que celui qui tombe rue Monte-Émilius ?
C’est un vrai sujet politique : l’égalité territoriale, qui ne peut pas dépendre du bon vouloir d’un maire ou d’un budget.
Une urgence sociale ne peut pas attendre une délibération municipale. Elle doit trouver une réponse, tout de suite.
Le PRIS est limité dans le temps : 72 heures. Il offre un toit, un repas, une médiation, un relais.
Mais vers qui, si les services de suivi sont faibles ? Si les travailleurs sociaux sont trop peu nombreux ? Si l’on manque de vision ?
On risque de résoudre l’urgence, mais pas la solitude. D’éteindre l’incendie, sans reconstruire la maison.
Car la détresse ne dure pas 72 heures. Elle dure des mois, parfois une vie entière.
C’est là que la politique doit oser. Sortir des éléments de langage, et investir dans le social comme on investit dans le tourisme, l’énergie ou l’innovation. Car la cohésion est la première des infrastructures.
Maintenant que le PRIS est lancé, il faut ouvrir un véritable débat politique. Pas un simple bilan technique.
Voulons-nous une région qui intervient à temps ? Ou une région qui écoute, anticipe, soutient ?
Les sirènes doivent exister, bien sûr. Mais une politique digne de ce nom, n’arrive pas en urgence. Elle arrive avant.




