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Chez Nous | 18 maggio 2025, 08:00

Petite Patrie – ou ce qu’il en reste

Piccola Patria – o quel che ne resta

Petite Patrie – ou ce qu’il en reste

Chanoux è morto per un’idea nobile, ma oggi quell’idea è imbalsamata nei discorsi dei politicanti di professione. La Valle d’Aosta? Un tempo fu petite patrie. Ora rischia di diventare una dépendance del ministero degli Affari banali.

Il 18 maggio, ogni anno, ci si commuove. Fiori e citazioni scelte da discorsi del tempo che fu. Tutti a ricordare Chanoux, le martyr de la liberté, l’uomo della Carta di Chivasso, l’apostolo del federalismo. E poi, finita la cerimonia, tutti a casa. O meglio, tutti in Regione a vedere se arriva la nuova tranche di fondi statali. Viva l’autonomia, ma solo se è finanziata e senza troppi casini da gestire.

Eh sì, cari concittadini: la petite patrie, oggi, è più petite che mai. E non per modestia, ma per restringimento progressivo. Come un capo lavato male: era ampio, vibrante, colorato. Ora stringe e punge. La Carta di Chivasso è appesa nei corridoi, lo Statuto Speciale dorme in biblioteca, e Chanoux? Un busto tra i gerani.

Certo, c’è ancora chi ci crede. Qualche insegnante caparbio, qualche giovane con la passione per le radici. Ma il grosso della politica locale preferisce il federalismo a ore: lo tiri fuori quando c’è un ricorso alla Corte Costituzionale, lo nascondi quando devi spiegare perché la sanità è a pezzi. Petite patrie, ma con lo smartphone puntato su Roma, in attesa del prossimo emendamento salva faccia.

E i federalisti di ieri? Alcuni sono diventati esperti di bilanci partecipati, altri di alleanze creative con qualunque partito passi da queste parti. Del resto, anche il centralismo ha il suo fascino: toglie la fatica di pensare da soli.

Nel frattempo, lo Statuto resta lì, come una vecchia promessa nuziale: giurata davanti alla storia, tradita ogni giorno. E la petite patrie, quella vera, fatta di scuole che insegnano il francese vivo, di comunità montane vive, di Comuni autonomi davvero, quella langue maternelle che dovrebbe suonare ovunque? È finita nel cassetto dei buoni propositi. Chiusa con discrezione.

Eppure Chanoux, dalla sua cella, ci guardava avanti. Sognava un’Europa dei popoli, non delle province. Un’Autonomia non come privilegio fiscale, ma come esercizio quotidiano di democrazia. Per questo l’hanno fatto fuori. Perché pensava troppo e parlava chiaro.

Ora, invece, si sopravvive di compromessi: un po’ di autonomia a tavola, un po’ di centralismo nel caffè. E un bel post su Facebook per ricordare Chanoux, con tanto di bandierina e cuoricino.

Suvvia, cari autonomisti da salotto: abbiate almeno l’onestà di non chiamarla più petite patrie. Chiamatela per quello che è diventata: un piccolo ufficio periferico con nostalgia d’identità.

Ma attenti: la storia, quella vera, non dimentica. E Chanoux, ogni 18 maggio, torna a chiedere: “Où êtes-vous, mes enfants?” (con la collaborazione di Jean-Pierre Savourel)

Chanoux est mort pour une idée noble, mais aujourd’hui cette idée est embaumée dans les discours des politiciens professionnels. La Vallée d’Aoste ? Elle fut jadis une petite patrie. Elle risque désormais de devenir une simple dépendance du ministère des Affaires banales.

Chaque 18 mai, on s’émeut. Fleurs, citations bien choisies, discours du temps passé. Tout le monde se souvient de Chanoux, le martyr de la liberté, l’homme de la Charte de Chivasso, l’apôtre du fédéralisme. Et puis, une fois la cérémonie terminée, tout le monde rentre chez soi. Ou plutôt, tout le monde retourne au Palais régional pour vérifier si la prochaine tranche de fonds d’État est arrivée. Vive l’autonomie, mais seulement si elle est financée et sans trop d’ennuis à gérer.

Eh oui, chers concitoyens : la petite patrie est aujourd’hui plus petite que jamais. Et ce n’est pas par humilité, mais par rétrécissement progressif. Comme un vêtement mal lavé : autrefois ample, vivant, coloré. Maintenant, il serre et gratte. La Charte de Chivasso est suspendue dans les couloirs, le Statut spécial dort à la bibliothèque, et Chanoux ? Un buste parmi les géraniums.

Bien sûr, il reste encore des croyants. Un professeur têtu, un jeune passionné par ses racines. Mais la grande majorité de la politique locale préfère le fédéralisme à la carte : on le sort lorsqu’il y a un recours devant la Cour constitutionnelle, on le range lorsqu’il faut expliquer pourquoi la santé publique est en ruine. Petite patrie, mais avec le smartphone pointé vers Rome, en attendant l’amendement qui sauvera les apparences.

Et les fédéralistes d’hier ? Certains sont devenus des experts du budget participatif, d’autres des maîtres d’alliances créatives avec n’importe quel parti de passage. Après tout, le centralisme a aussi son charme : il vous épargne la peine de penser par vous-même.

Pendant ce temps, le Statut reste là, comme une vieille promesse de mariage : jurée devant l’Histoire, trahie chaque jour. Et la petite patrie, la vraie, faite d’écoles qui enseignent un français vivant, de communautés de montagne dynamiques, de communes véritablement autonomes, cette langue maternelle qui devrait résonner partout ? Elle a fini dans le tiroir des bonnes intentions. Fermé avec discrétion.

Et pourtant, Chanoux, depuis sa cellule, regardait vers l’avenir. Il rêvait d’une Europe des peuples, pas des provinces. D’une Autonomie, non pas comme un privilège fiscal, mais comme un exercice quotidien de démocratie. C’est pour cela qu’on l’a fait taire. Parce qu’il pensait trop, et qu’il parlait trop clair.

Aujourd’hui, on survit à coups de compromis : un peu d’autonomie dans l’assiette, un peu de centralisme dans le café. Et un joli post Facebook pour se souvenir de Chanoux, avec petit drapeau et cœur rose.

Allons, chers autonomistes de salon : ayez au moins l’honnêteté de ne plus l’appeler petite patrie. Appelez-la pour ce qu’elle est devenue : un petit bureau périphérique nostalgique de son identité.

Mais attention : l’Histoire, la vraie, n’oublie pas. Et Chanoux, chaque 18 mai, revient nous demander :
« Où êtes-vous, mes enfants ? » (avec la collaboration de Jean-Pierre Savourel)

piero.minuzzo@gmail.com

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