Duecentosettantasette milioni di euro di avanzo. Non è una notizia da celebrare, ma un sintomo grave di paralisi politica. È il trionfo del galleggiamento amministrativo, non della buona gestione.
Altro che virtuosismo: quell’avanzo da 277,3 milioni di euro è il simbolo di una Regione incapace di progettare, di scegliere, di fare. Un’amministrazione che riesce a incassare, ma non a spendere. Che accumula, ma non costruisce. Che promette, ma non mantiene. E che da anni si rifugia dietro la parola “autonomia” senza avere il coraggio di usarla davvero.
Chi governa la Valle d’Aosta oggi dovrebbe porsi una domanda semplice: di fronte alle crisi che travolgono sanità, scuola, mobilità, casa e imprese, è accettabile lasciare centinaia di milioni di euro fermi nei cassetti? La risposta è una sola: no.
L’avanzo, tecnicamente, è figlio di un bilancio “in salute”. Ma questa salute è solo contabile, non politica. È la fotografia di un sistema che preferisce rinviare piuttosto che affrontare, che teme l’errore più di quanto desideri il cambiamento. E intanto i problemi si aggravano: famiglie in difficoltà, comuni senza fondi per i servizi essenziali, giovani costretti ad andarsene, una sanità che arranca e un tessuto economico che attende risposte.
I numeri non mentono: meno del 18% del bilancio finisce in investimenti. Il resto si dissolve in spese correnti o si accumula. È la rappresentazione plastica dell’incapacità progettuale. E non può più essere tollerata.
Da anni sentiamo ripetere che la Valle d’Aosta è una Regione autonoma, speciale, orgogliosa della sua diversità. Ma questa autonomia – se non è esercitata con coraggio – diventa solo uno scudo per difendere l’immobilismo. Quando si tratta di respingere diktat da Roma, la Giunta rispolvera lo Statuto. Ma quando si tratta di agire in modo indipendente, scompare.
Che fine ha fatto il coraggio di usare davvero l’autonomia fiscale? Che fine hanno fatto le riforme strutturali di cui tutti parlano ma nessuno osa scrivere? Dove sono le risposte ai bisogni veri delle persone? Tenere fermi i soldi non è prudenza: è paura.
È evidente che il problema non è solo tecnico. Non è solo colpa dei dirigenti, dei funzionari, delle procedure. Il nodo è politico. È l’assenza di visione. È la mancanza di leadership. È la rinuncia a governare davvero. Chi amministra oggi preferisce un consenso a bassa intensità, fatto di annunci e autocelebrazioni. Ma i cittadini, là fuori, chiedono risposte. E non le trovano.
Nel frattempo, agli imprenditori si chiede pazienza, ai sindaci si impongono limiti, alle famiglie si spiegano sacrifici. Ma la Regione tiene fermi quasi 300 milioni. È una beffa. È un’offesa all’intelligenza di chi lavora e vive in questa terra.
Non si governa una Regione lasciando che tutto si fermi. Non si onora l’autonomia accumulando avanzi. Non si risponde alle sfide del futuro evitando di scegliere.
Il rischio è evidente: trasformare l’autonomia in una cornice vuota, usata solo per difendere uno status quo ormai sterile. Ma l’autonomia non è questo. È una responsabilità. È uno strumento per agire. È un dovere verso la comunità.
A questo punto la domanda vera, quella che andrebbe scolpita a caratteri cubitali a Palazzo regionale, è una sola:
qualcuno ha ancora voglia – e forza – di spendere bene quei 277 milioni?
Perché continuare ad accumularli non è governare. È semplicemente rinunciare a farlo.
Avanzo monstre, visione zero
Deux cent soixante-dix-sept millions d’euros d’excédent. Ce n’est pas une bonne nouvelle à célébrer, mais un symptôme grave de paralysie politique. C’est le triomphe de la gestion à vue, pas de la bonne gouvernance.
Rien de vertueux : cet excédent de 277,3 millions d’euros est le symbole d’une Région incapable de concevoir, de choisir, d’agir. Une administration qui sait encaisser, mais pas investir. Qui accumule, mais ne construit rien. Qui promet, mais ne tient pas parole. Et qui, depuis des années, se réfugie derrière le mot « autonomie » sans jamais avoir le courage de l’exercer réellement.
Ceux qui gouvernent la Vallée d’Aoste aujourd’hui devraient se poser une question toute simple : face aux crises qui frappent la santé, l’école, la mobilité, le logement et les entreprises, est-il acceptable de laisser des centaines de millions d’euros dormir dans des tiroirs ? Il n’y a qu’une seule réponse : non.
Techniquement, l’excédent est le fruit d’un budget « sain ». Mais cette santé n’est que comptable, pas politique. C’est la photographie d’un système qui préfère différer plutôt qu’affronter, qui craint l’erreur plus qu’il ne désire le changement. Et pendant ce temps, les problèmes s’aggravent : familles en difficulté, communes sans moyens pour les services essentiels, jeunes contraints de partir, système de santé à bout de souffle et tissu économique en attente de réponses.
Les chiffres ne mentent pas : moins de 18 % du budget est destiné à l’investissement. Le reste se dilue en dépenses courantes ou s’accumule. C’est la représentation concrète de l’incapacité à projeter. Et cela ne peut plus être toléré.
Depuis des années, on répète que la Vallée d’Aoste est une Région autonome, spéciale, fière de sa différence. Mais cette autonomie – si elle n’est pas exercée avec courage – devient un simple paravent pour défendre l’immobilisme. Lorsqu’il s’agit de repousser les diktats de Rome, le Gouvernement régional dégaine le Statut. Mais lorsqu’il s’agit d’agir de manière indépendante, il disparaît.
Où est passé le courage d’utiliser réellement l’autonomie fiscale ? Où sont passées les réformes structurelles dont tout le monde parle, mais que personne n’ose écrire ? Où sont les réponses aux besoins réels des citoyens ? Garder l’argent immobile n’est pas de la prudence : c’est de la peur.
Il est clair que le problème n’est pas seulement technique. Ce n’est pas seulement la faute des dirigeants, des fonctionnaires, des procédures. Le nœud est politique. C’est l’absence de vision. C’est le manque de leadership. C’est le renoncement à gouverner. Ceux qui administrent aujourd’hui préfèrent un consensus à bas bruit, fait d’annonces et d’autocongratulations. Mais les citoyens, dehors, attendent des réponses. Et ne les trouvent pas.
Pendant ce temps, on demande de la patience aux entrepreneurs, on impose des restrictions aux maires, on explique des sacrifices aux familles. Mais la Région garde presque 300 millions à l’arrêt. C’est une gifle. C’est une insulte à l’intelligence de ceux qui vivent et travaillent ici.
On ne gouverne pas une Région en laissant tout s’immobiliser. On n’honore pas l’autonomie en accumulant des excédents. On ne répond pas aux défis de l’avenir en évitant de faire des choix.
Le risque est évident : transformer l’autonomie en un cadre vide, utilisé seulement pour défendre un statu quo devenu stérile. Mais l’autonomie n’est pas cela. C’est une responsabilité. C’est un outil pour agir. C’est un devoir envers la communauté.
À ce stade, la vraie question, celle qu’il faudrait graver en lettres capitales au Palais régional, est une seule :
Quelqu’un a-t-il encore l’envie – et la force – de bien dépenser ces 277 millions ?
Parce que continuer à les accumuler, ce n’est pas gouverner. C’est simplement y renoncer.