Dans le respect du principe de l’alternance par rapport au dernier exercice binational du 1er juin 2011, la direction des opérations a été assumée par la Préfecture de la Haute Savoie qui avait également un rôle de coordination des secours provenant de la Région Autonome Vallée d’Aoste. Cet exercice, qui n’avait pas été annoncé et qui a donc été déclenché de manière inopinée, avait pour but de tester la réactivité et la rapidité d’intervention des différents services de sécurité; il avait également pour but de tester l’efficacité de la chaîne de commandement des opérations face à une situation d’urgence tout à fait inattendue – comme cela serait le cas dans la réalité – et particulièrement complexe en termes de dommages matériels et de nombre de personnes impliquées.
Sur la base du scénario, préparé dans la plus grande confidentialité par les services publics de la Haute Savoie et de la Région Vallée d’Aoste en liaison avec les responsables de la sécurité du GEIE-TMB, une collision frontale a eu lieu entre un autocar et un camion à 5 km environ de l’entrée Sud (côté Italie) du tunnel. Presque immédiatement un début d’incendie s’est déclenché en provoquant le dégagement d’une grande quantité de fumée. Presque simultanément, un deuxième accident a été provoqué par le choc d’un autocar contre la paroi de l’aire d’arrêt d’urgence n. 17, à environ 1,2 km du premier accident. Ce deuxième événement n’a pas provoqué d’incendie ni de dégagement de fumée. Au déclenchement de l’alarme, l’ensemble du dispositif de sécurité du Tunnel du Mont-Blanc s’est automatiquement activé. Les équipes d’intervention immédiate en service permanent au GEIE-TMB sont intervenues avec les moyens à leur disposition et les Sapeurs Pompiers de Chamonix et Courmayeur ont également été appelés.
Les conducteurs et les passagers des véhicules ont subi des conséquences de niveaux de gravité différents. Les occupants des autres véhicules bloqués dans le tunnel par les demi-barrières de sécurité, y compris un groupe d’écoliers dont certains légèrement intoxiqués, se sont rendus dans les abris, où ils ont attendu les secours en restant en contact avec le Poste de Contrôle et Commande par le biais du visiophone. Les Sapeurs Pompiers ayant constaté la gravité de la situation, ont demandé aux Préfectures de déclencher le Plan de Secours Binational. Pour l’organisation du secours sanitaire, vu le nombre importants de blessés, il a été nécessaire de mettre en place de deux Postes Médicaux Avancés sur les deux plates-formes du tunnel pour accueillir les personnes évacuées progressivement du tunnel et préalablement classifiées sur la base du nombre et du niveau des lésions subies. Sept décès ont été constatés.
Par convention d’exercice, les opérations de secours ont été compliquées par les conditions météorologiques fortement défavorables, qui ont rendu impossible le transfert des cas les plus graves par hélicoptère auprès des structures sanitaires adéquates. Malgré la complexité du scénario, la circulation dans le tunnel a été fluide pendant toute la durée de l’exercice et personne ne s’est rendu compte de ce qui se passait. En effet, la simulation s’est déroulée à l’intérieur des bureaux du GEIE-TMB à l’aide du simulateur interactif déjà été utilisé à d’autres occasions également dans un but de formation du personnel de sécurité. Il s’agit d’un système électronique virtuel, qui reproduit fidèlement les caractéristiques propres au tunnel ainsi que ses dispositifs techniques. Grâce à des écrans vidéo et à des boutons de commande, il permet aux opérateurs d’effectuer avec un très haut niveau de réalisme une quantité de manoeuvres d’intervention dans des situations d’urgence dûment préparées et développées afin de vérifier l’efficacité et la qualité des résultats obtenus. Simultanément au déroulement de cette intervention de secours, une demande pressante d’informations de la part de journalistes ou de particuliers a été simulée, afin de mettre les services de communication du Tunnel et des Préfectures sous une forte pression médiatique, comme cela serait probablement le cas si une telle situation se produisait réellement.
A la fin de l’exercice, les Autorités publiques qui sont intervenues en tant qu’observateurs ont noté l’engagement important de tous les participants à la gestion des opérations, en rappelant que l’objectif de ces exercices est de maintenir un haut niveau de vigilance, de vérifier et de mettre au point les dispositifs de sécurité et de contribuer à l’enrichissement d’un patrimoine d’expériences qui pourrait s’avérer précieux en cas d’urgence réelle.