Un altro smottamento, un’altra chiusura, un’altra vallata isolata. Questa volta tocca di nuovo alla strada regionale per Cogne. Un déjà-vu che ormai non fa più nemmeno notizia: frana, chiusura, comunicato stampa, sopralluogo in giacca a vento, foto con elmetto, promessa di ripristino “urgente”. E via con l’ennesima gara d’appalto per muraglioni, micropali e cementificazioni varie.
Ma a chi giova questa strategia miope? Sicuramente a chi vive di movimento terra. A chi da anni ingrassa con ogni emergenza, con ogni crollo, con ogni pioggia che scava e porta via pezzi di Valle. Si continua a investire in infrastrutture “difensive” che, più che difendere, sembrano alimentare un circolo vizioso di lavori infiniti e mai risolutivi.
E intanto la montagna ci guarda e si sgretola.
Il problema è che si guarda sempre troppo in basso. Mai “più a monte”, nel senso proprio del termine. Mai dove il territorio davvero si gioca: sui versanti, nei boschi, nei terrazzamenti abbandonati, nei muretti a secco che una volta non erano solo folklore da cartolina, ma parte di un equilibrio dinamico tra uomo e natura.
Un tempo l’agricoltura di montagna era anche questo: presidio, manutenzione, cultura del paesaggio. E chi la praticava, magari con l’aiuto dei contributi pubblici, svolgeva un ruolo silenzioso ma fondamentale. C’erano occhi, mani, competenza. Oggi invece abbiamo ditte e ruspe, e nessuno che sa leggere il terreno prima che ceda.
Qualcuno, tempo fa, accusava l’agricoltura di “mangiare soldi pubblici”. Oggi gli stessi politici, con l’elmetto davanti alla frana, si accorgono che quei soldi erano briciole rispetto ai milioni che buttiamo in interventi emergenziali. E che il “ritorno sociale” di un alpeggio curato è ben più duraturo di un cordolo in cemento armato.
Il vero cortocircuito è che stiamo spendendo per distruggere ciò che vorremmo salvare: il paesaggio, il turismo, l’identità. E intanto i fondi agricoli restano inutilizzati, i giovani che vorrebbero restare vengono spinti via da una burocrazia che non perdona, e i visitatori che cercano autenticità trovano frane e cantieri.
La Regione? Sempre pronta a “intervenire”. Ma mai una volta che si apra un vero piano di prevenzione fondato sull’agricoltura, la selvicoltura, la formazione dei giovani come guardiani del territorio. No, meglio annunciare l’ennesimo progetto milionario con render 3D e tempi di realizzazione da Terzo Valico.
E intanto, Cogne resta isolata.
Ma tranquilli, arriverà l’Assessore con l’elicottero e ci dirà che “la situazione è sotto controllo”.
Già, sotto controllo. Come la neve che si scioglie a novembre, le piogge tropicali di giugno, e le montagne che crollano a luglio.
Clima e territorio
Un nouvel éboulement, une nouvelle fermeture, encore une fois la route régionale de Cogne. Un déjà-vu qui ne fait même plus la une : glissement de terrain, fermeture, communiqué de presse, inspection sur site en doudoune, photo avec casque, promesse de réouverture « urgente ». Et c’est reparti pour un énième appel d’offres pour murs de soutènement, micropieux et béton à volonté.
Mais à qui profite cette stratégie à courte vue ? À coup sûr, à ceux qui vivent du terrassement. À ceux qui, depuis des années, s’engraissent à chaque urgence, à chaque effondrement, à chaque pluie qui grignote et emporte des morceaux de Vallée. On continue d’investir dans des infrastructures « défensives » qui, au lieu de défendre, alimentent un cercle vicieux de chantiers sans fin et sans solution durable.
Et pendant ce temps, la montagne nous observe… et s’effrite.
Le vrai problème, c’est qu’on regarde toujours trop bas. Jamais « plus en amont », dans tous les sens du terme. Jamais là où se joue réellement l’équilibre du territoire : sur les versants, dans les bois, dans les terrasses abandonnées, dans les murets en pierre sèche qui autrefois n’étaient pas juste du folklore, mais faisaient partie d’un équilibre vivant entre l’homme et la nature.
Autrefois, l’agriculture de montagne, c’était aussi cela : une veille, un entretien, une culture du paysage. Et ceux qui la pratiquaient, peut-être avec l’aide des fonds publics, jouaient un rôle discret mais essentiel. Il y avait des yeux, des mains, de la compétence. Aujourd’hui, on a des entreprises et des pelleteuses, mais plus personne pour lire le terrain avant qu’il ne cède.
Il fut un temps où l’on accusait l’agriculture de « vivre des subventions ». Aujourd’hui, les mêmes politiciens, casque sur la tête devant la frane, découvrent que ces subventions étaient des miettes à côté des millions engloutis dans les interventions d’urgence. Et que le « retour social » d’un alpage bien tenu dure bien plus qu’un mètre de béton armé.
Le vrai court-circuit, c’est qu’on dépense pour détruire ce qu’on prétend vouloir sauver : le paysage, le tourisme, l’identité. Et pendant ce temps, les fonds agricoles dorment, les jeunes qui aimeraient rester sont chassés par une bureaucratie implacable, et les visiteurs en quête d’authenticité trouvent des glissements de terrain et des chantiers.
La Région ? Toujours prête à « intervenir ». Mais jamais prête à ouvrir un vrai plan de prévention fondé sur l’agriculture, la gestion forestière, la formation des jeunes comme gardiens du territoire. Non, on préfère annoncer un énième projet à plusieurs millions, avec rendus 3D et délais à la sauce TAV.
Et pendant ce temps, Cogne reste isolée.
Mais rassurez-vous, l’élu du moment viendra en hélico et nous dira que « la situation est sous contrôle ».
Oui, sous contrôle. Comme la neige qui fond en novembre, les pluies tropicales de juin, et les montagnes qui s’écroulent en juillet.