C’è un limite a tutto. Anche alla vergogna.
Quando Nello Musumeci, ministro per la Protezione Civile del governo Meloni, ha dichiarato – al termine del Consiglio dei ministri – che le cerimonie per il 25 aprile “sono consentite, tenuto conto del contesto e quindi con la sobrietà che la circostanza impone”, non ha semplicemente pronunciato parole infelici. Ha lasciato colare veleno. Ha messo in scena, con aplomb postfascista, un’operazione culturale e politica gravissima: svuotare di senso la Festa della Liberazione, ridurla a formalità, anestetizzarne la memoria.
Sobrietà? Con che coraggio si evoca sobrietà quando si commemora la Liberazione dal nazifascismo? Quando si onora il sangue degli antifascisti, dei partigiani, dei sacerdoti come don Minzoni e don Pessina, delle donne, dei bambini e degli anziani sterminati per aver protetto un ebreo, nascosto un disertore, difeso un’idea di libertà?
Sobrietà, dice Musumeci. Lui, che è nato politicamente nell'MSI. Lui, che oggi è uno dei volti più visibili di Fratelli d’Italia, partito che si ostina a non fare i conti con la propria matrice neofascista. Non è forse sobrietà quella con cui i gerarchi fascisti impartivano ordini di fucilazione? Non è forse sobrietà quella con cui i nazisti razziavano le campagne italiane alla ricerca di renitenti alla leva? Sobri erano, forse, i carri bestiame verso Mauthausen?
La sobrietà musumeciana è un ossimoro infame. È come chiedere silenzio durante una rivolta. È come pretendere compostezza dai deportati, ordine dalle madri che piangono un figlio fucilato a piazzale Loreto. È come dire: “Non fate troppo rumore con la vostra memoria, che dà fastidio al presente”.
Fortunatamente, non siamo soli in questa indignazione. Le reazioni sono arrivate, forti e chiare. Il presidente dell’ANPI Gianfranco Pagliarulo ha parlato di “parole gravi e irricevibili”, sottolineando come la Liberazione non sia una celebrazione burocratica, ma un “rito civile e laico di fondamentale importanza per la Repubblica”.
Pier Luigi Bersani è stato netto: “Se uno il 25 aprile pensa alla sobrietà, vuol dire che non ha capito niente. Altro che sobrietà: serve memoria, emozione, partecipazione. Serve dirlo forte che senza la Resistenza oggi saremmo sudditi e non cittadini.”
Anche Matteo Renzi ha affondato il colpo: “Queste parole sono pericolose. Parlare di sobrietà il 25 aprile è come voler spegnere una candela accesa in una stanza buia. Il 25 aprile va celebrato, gridato, vissuto. È la nostra radice comune.”
E come dare loro torto? Ogni volta che un esponente di questo governo parla di 25 aprile con fastidio, lo fa con l’intenzione precisa di scolorire la memoria collettiva, di rendere relativo ciò che è assoluto: la lotta contro il totalitarismo, la difesa della dignità umana, la scelta coraggiosa di chi ha sacrificato la propria vita per permettere a noi di vivere liberi.
Ma noi non staremo zitti. Né sobri.
Perché il 25 aprile non si commemora in silenzio. Si urla, con orgoglio e rabbia. Perché il fascismo non ritorni dalla porta sul retro, mascherato da buone maniere e retorica governativa.
Chi chiede “sobrietà” nel ricordare la Liberazione, sta già tradendo la Repubblica. Il fascismo avanza
Sobrietà musumecese
Il y a une limite à tout. Même à la honte.
Lorsque Nello Musumeci, ministre de la Protection civile du gouvernement Meloni, a déclaré – à la fin du Conseil des ministres – que les cérémonies du 25 avril « sont autorisées, compte tenu du contexte et donc avec la sobriété que la circonstance impose », il n’a pas simplement prononcé des paroles malheureuses. Il a laissé couler du poison. Il a mis en scène, avec aplomb postfasciste, une opération culturelle et politique gravissime : vider de son sens la Fête de la Libération, la réduire à une formalité, anesthésier la mémoire.
Sobriété ? Avec quel courage évoque-t-on la sobriété lorsqu’il s’agit de commémorer la Libération du nazisme et du fascisme ? Lorsqu’on honore le sang des antifascistes, des partisans, des prêtres comme Don Minzoni et Don Pessina, des femmes, des enfants et des personnes âgées exterminés pour avoir protégé un juif, caché un déserteur, défendu une idée de liberté ?
Sobriété, dit Musumeci. Lui, qui est né politiquement au sein du MSI. Lui, qui est aujourd’hui l’un des visages les plus visibles de Fratelli d’Italia, un parti qui persiste à ne pas confronter sa propre matrice néofasciste. N’était-ce pas de la sobriété celle avec laquelle les hiérarques fascistes donnaient des ordres d'exécution ? N’était-ce pas de la sobriété celle avec laquelle les nazis pillaient les campagnes italiennes à la recherche de réfractaires au service militaire ? N’étaient-ils pas sobres, ces wagons à bestiaux vers Mauthausen ?
La sobriété musumeciana est un oxymore infâme. C’est comme demander le silence lors d’une révolte. C’est comme exiger de la composture des déportés, de l’ordre de la part des mères pleurant leur fils fusillé à Piazzale Loreto. C’est comme dire : « Ne faites pas trop de bruit avec votre mémoire, elle dérange le présent. »
Heureusement, nous ne sommes pas seuls dans cette indignation. Les réactions sont arrivées, fortes et claires. Le président de l'ANPI Gianfranco Pagliarulo a parlé de « mots graves et inacceptables », soulignant que la Libération n’est pas une célébration bureaucratique, mais un « rite civil et laïque d’une importance fondamentale pour la République ».
Pier Luigi Bersani a été catégorique : « Si quelqu’un pense à la sobriété le 25 avril, cela signifie qu’il n’a rien compris. Autre que sobriété : il faut de la mémoire, de l’émotion, de la participation. Il faut le dire fort : sans la Résistance, aujourd’hui nous serions des sujets et non des citoyens. »
Matteo Renzi a aussi asséné le coup : « Ces mots sont dangereux. Parler de sobriété le 25 avril, c’est comme vouloir éteindre une bougie allumée dans une pièce sombre. Le 25 avril doit être célébré, crié, vécu. C’est notre racine commune. »
Et comment leur donner tort ? Chaque fois qu'un membre de ce gouvernement parle du 25 avril avec agacement, il le fait dans l’intention précise de décolorer la mémoire collective, de rendre relatif ce qui est absolu : la lutte contre le totalitarisme, la défense de la dignité humaine, le choix courageux de ceux qui ont sacrifié leur vie pour nous permettre de vivre libres.
Mais nous, nous ne resterons pas silencieux. Ni sobres.
Car le 25 avril ne se commémore pas dans le silence. Il se crie, avec fierté et colère. Parce que le fascisme ne doit pas revenir par la porte arrière, masqué par de bonnes manières et de la rhétorique gouvernementale.
Celui qui demande de la « sobriété » pour commémorer la Libération, trahit déjà la République. Le fascisme avance.