La notte scorsa una molotov è stata lanciata contro un portone in via Liconi, nel quartiere Cogne di Aosta. Nessun ferito, per fortuna. Solo danni materiali, si dirà. Ma i danni reali sono altri, e non li spegni con l’acqua dei vigili del fuoco: sono le crepe nella fiducia, nel vivere civile, nel sentirsi a casa nella propria città.
La sicurezza non è solo un fatto di cronaca, è un fatto di percezione. E la percezione, oggi, è che qualcosa stia cambiando. In peggio. Perché quando cominciano a volare le bottiglie incendiarie non siamo più nel campo delle tensioni ordinarie, ma in quello della violenza organizzata, mirata, che parla con simboli inequivocabili: il fuoco, la minaccia, l’intimidazione.
La polizia indaga. E fa bene. Ma qui non è solo questione di giustizia penale: è una questione politica e sociale. Dove siamo arrivati se due uomini possono aggirarsi in piena notte per un quartiere residenziale a urlare “vogliamo i soldi, o finisce male” e l’epilogo è una molotov contro un portone?
Cogne, via Liconi, è uno di quei luoghi che dovrebbero essere la normalità della vita di quartiere. E invece, da mesi, lì si avverte qualcosa che non torna. Testimonianze di vicini esasperati, voci che parlano di presenze turbolente, traffici continui, nervosismi che covano sotto la pelle delle case. La domanda sorge spontanea: è un caso isolato, o il segnale che qualcosa sta sfuggendo al controllo?
La sicurezza, lo ripeto, non è un dato statistico. È l’equilibrio invisibile tra ordine, rispetto, fiducia. E in Valle d’Aosta questo equilibrio si sta incrinando in silenzio, senza che la politica se ne accorga o, peggio, abbia il coraggio di affrontarlo.
Perché parlare di sicurezza, oggi, non è più questione di “destra” o di “sinistra”. È una questione di responsabilità. Chi governa la città, chi amministra i quartieri, chi guida le istituzioni autonome deve farsi carico di ciò che sta accadendo, e dirlo chiaramente: non è tutto sotto controllo. E questo non è un problema di chi abita in via Liconi. È un problema nostro. Di tutti.
Serve un patto nuovo per la sicurezza in Valle. Non solo più pattuglie (ben vengano, se servono), ma una strategia complessiva che unisca prevenzione, ascolto del territorio, intervento sui nuclei più fragili e meno integrati. Una politica che non rincorra i fatti ma li anticipi, li interpreti, li prevenga. E soprattutto che smetta di voltarsi dall’altra parte finché non esplode qualcosa – letteralmente.
La Valle d’Aosta ha il diritto di restare un’isola di coesione, ma ha anche il dovere di non ignorare i segnali di un degrado che, se non gestito, diventa marciume. E il marciume, si sa, quando attecchisce non guarda né l’altitudine né l’autonomia.
Ci siamo svegliati con l’eco di uno scoppio. Facciamo in modo che domani non sia con l’eco del silenzio.
Quale sicurezza
La nuit dernière, un cocktail Molotov a été lancé contre une porte d’entrée dans la rue Liconi, au quartier Cogne d’Aoste. Aucun blessé, heureusement. Juste des dégâts matériels, dira-t-on. Mais les véritables dégâts sont ailleurs, et on ne les éteint pas avec l’eau des pompiers : ce sont les fissures dans la confiance, dans la vie en commun, dans le sentiment d’être chez soi dans sa propre ville.
La sécurité n’est pas seulement une affaire de faits divers, c’est une affaire de perception. Et la perception, aujourd’hui, c’est que quelque chose est en train de changer. En pire. Car quand les cocktails Molotov commencent à voler, on ne parle plus de tensions ordinaires, mais de violence organisée, ciblée, qui parle avec des symboles sans équivoque : le feu, la menace, l’intimidation.
La police enquête. Et elle a raison. Mais ici, il ne s’agit pas seulement de justice pénale : c’est une question politique et sociale. Où en sommes-nous arrivés, si deux hommes peuvent rôder au beau milieu de la nuit dans un quartier résidentiel en criant « on veut l’argent, sinon ça finira mal », et que cela se termine par un cocktail Molotov contre une porte ?
Cogne, rue Liconi, devrait être l’un de ces lieux incarnant la normalité de la vie de quartier. Et pourtant, depuis des mois, on y sent que quelque chose ne tourne pas rond. Des voisins exaspérés témoignent, des rumeurs parlent de présences agitées, de va-et-vient constants, d’un malaise qui couve sous la peau des immeubles. La question se pose d’elle-même : s’agit-il d’un cas isolé, ou du signe que quelque chose échappe au contrôle ?
La sécurité, je le répète, n’est pas un chiffre dans un tableau. C’est un équilibre invisible entre ordre, respect, et confiance. Et en Vallée d’Aoste, cet équilibre est en train de se fissurer, en silence, sans que la politique ne s’en aperçoive ou, pire encore, n’ait le courage de l’affronter.
Car parler de sécurité aujourd’hui, ce n’est plus une affaire de droite ou de gauche. C’est une affaire de responsabilité. Ceux qui gouvernent la ville, qui administrent les quartiers, qui dirigent les institutions autonomes doivent prendre la mesure de ce qui est en train de se passer, et le dire clairement : tout n’est pas sous contrôle. Et ce n’est pas un problème de la rue Liconi. C’est notre problème. À tous.
Il faut un nouveau pacte pour la sécurité en Vallée. Pas seulement plus de patrouilles (bienvenues, si elles sont utiles), mais une stratégie d’ensemble qui associe prévention, écoute du territoire, intervention auprès des foyers les plus fragiles et les moins intégrés. Une politique qui n’attend pas que les faits se produisent, mais qui les anticipe, les interprète, les prévient. Et surtout, qui cesse de détourner le regard jusqu’à ce que quelque chose explose – littéralement.
La Vallée d’Aoste a le droit de rester une île de cohésion, mais elle a aussi le devoir de ne pas ignorer les signaux d’une dégradation qui, si elle n’est pas maîtrisée, devient pourrissement. Et le pourrissement, on le sait, ne s’arrête ni à l’altitude, ni à l’autonomie.
On s’est réveillés avec l’écho d’une explosion. Assurons-nous que demain ne résonne pas du silence.