Jésus dit: "Je suis la porte des brebis". Une maison sans ouverture, sans porte serait-elle une maison habitable? Qui n'a jamais expérimenté combien c'est ennuyeux de perdre la clef de la maison? Si nous perdons Jésus, nous sommes perdus, exposés à toutes les intempéries de la vie. Jésus est la porte de la maison et nous invitent à devenir des portiers fidèles de son Église. Analysons à présent la mission du Bon Pasteur pour nous et pour notre salut.
1. LE BON PASTEUR PREND SOINS DU TROUPEAU.
Dans l'Ancien Testament, la vocation de nos pères dans la foi s'est enracinée dans leur activité de pasteurs du troupeau et Dieu leur a fait des pasteurs de son peuple.
Abram était pasteur du petit et gros bétail. Comme lui et son petit frère Lot avaient de trop grands biens pour pouvoir habiter ensemble, et le pays ne suffisait pas à leur installation commune, ils décidèrent de se séparer (Gn13,5-7). Son fils Isaac possédait sussi beaucoup de chameaux (Gn24,10). Jacob a servi son bon père Laban comme pasteur du troupeau afin d'obtienne Rachel pour épouse (Gn29,28).
Les fils de Jacob qui ont vendu leur petit frère Joseph, étaient des pasteurs du troupeau de leur père Jacob (Gn37,12). Dieu se révèla à Moïse dans une théophanie du buisson ardent, quand il faisait paître le petit bétail de Jéthro (Ex3,1). Le roi Davide était aussi le gardien du troupeau de son père Jessé (1S16,11). Le Psaume 22 montre la sollicitude de Dieu envers son peuple en chantant: "Tu es mon berger oh Seigneur, rien ne me manque. Sur des prés d'herbe fraîche il me fait reposer". Tout l'Ancien Testament est dominé par la figure du pasteur. Dieu est lui-même le Pasteur du troupeau humain dans sa Providence.
2. JÉSUS EST LA PORTE DES BREBIS.
L'image de la porte vient 4 fois. Jésus oppose la porte à l'enclos. Ceux qui escaladent par un autre endroit sont des voleurs. Qui passe par la porte est libre d'entrer et de sortir. Or Jésus se dit lui-même qu'il est la porte qui donne la liberté. Saint Augustin écrit: "En descendant du ciel, Jésus nous a enseigné le chemin de l'humilité. Il est descendu pour visiter ceux qui croupissent en bas et pour soulever ceux qui veulent s'unir à lui"(Discours 340/a). Il est le chemin qui nous conduit vers la maison du Père.
Nous pouvons dire aussi qu'il est la Porte de son Église et ses fidèles serviteurs sont des portiers. Sans Jésus qui est la porte des brebis, nous serions emprisonnés, asphyxiés, condamnés soit à l'errance hors de la maison sans porte, ou asphyxiés à l'intérieur de cette maison sans ouverture. Il prononce une parole trop dure, mais riche d'implication religieuse et politique. Il dit: "Moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits". Comment appliquer cette parole à nos jours, puisque sa parole ne connaît pas de passé?
Dans l'Ancien Testament, Dieu n'a cessé de dénoncer les faux pasteurs tout en promettant dans l'avenir des pasteurs selon son coeur qui paîtront son peuple avec intelligence et prudence (Jr3,15).
Le prophète Ézechiel est sévère envers les pasteurs d'Israël qui se paissent eux-mêmes (Ez34,2). Saint Paul précise: ceux qui se paissent eux-mêmes "cherchent leurs propres intérêts, non les intérêts de Jésus-Christ"(Ph.2,21). Sur le plan politique, celui qui représente les autres, doit bânir tout esprit d'égoïsme, d'avidité, de violence. Dieu dit aux chefs politiques et religieux corrompus: "Vous vous êtes enrichis vous-mêmes au lieu de promouvoir mon peuple. Vous l'avez condamné à la faim, à la mendicité et à l'exil. Mon troupeau est dispersé sur toute la surface de la terre, nul ne s'en occupe et nul ne se met à sa recherche".
"Vous n'avez pas fortifié les brebis chétives, soigné celle qui était malade, car elle n'est plus utile à l'économie. Eh bien! Dit le Seigneur, je leur reprendrai mon troupeau et désormais, je les empêcherai de paître mon troupeau. J'arracherai mes brebis de leur bouche et elles ne seront plus pour eux une proie. J'aurai soin moi-même de mon troupeau et je m'en occuperai"(Ez34).
3. JÉSUS SOUFFRE POUR BREBIS.
Comment Jésus opère-t-il la continuité et le dépassement de l'activité pastorale des pasteurs de l'Ancienne Alliance?
Jésus est le Bon Pasteur en tant qu'il aime les brebis, les appelle chacune par son nom et va à la recherche de la brebi égarée. Il prend tellement soin de chacun de nous qu'il "n'a pas d'endroit où reposer sa tête"(Lc9,58). Toute sa vie depuis sa naissance est service et sacrifice. "Il est au milieu de nous comme celui qui sert"(Lc22,27). Alors, qu'attend-t-il de nous? Il attend que nous lui soyons semblables. La seconde lecture dit:" "Si vous supportez la souffrance pour avoir fait le bien, c'est une grâce aux yeux de Dieu"(1P2,20). Jésus nous recomande de devenir "saints comme le Père céleste est saint"(Mt5,48).
Il y a donc une affinité entre l'activité pastorale et politique. La mission du vrai politicien qui n'est pas un charlatant ou un mercenaire, consiste à veiller sur le peuple à l'image du bon berger qui défend son troupeau contre ses agresseurs. Dans les brouillards épais qui couvrent le monde, les brebis se perdent. En se conformant au Pasteur des pasteurs, les brebis qui erraient retournent au bercail. Par ses blessures nous sommes guéris.
4. PRIÈRE D'INVOCATION
"Pasteur d'Israël, écoute, toi qui mènes Joseph comme troupeau, réveille ta vaillance et viens à notre secours"(Ps79,2-3). Donne-nous oh Maître souverain, des pasteurs selon ton coeur, des pasteurs qui ont le souci de la veuve et de l'orphelin, attentifs aux cris du pauvre qui invoque.
Toi qui gouvernes le monde avec justice, suscite des hommes et des femmes vaillants, qui luttent contre l'injustice, l'oppression et la violence.
Jésus, toi le Bon Pasteur, écoute nos prières, amen.
Bon dimanche frères et soeurs.
Paix et joie dans nos coeurs et dans le monde.
Ton frère Abbé Ferdinand Nindorera