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FEDE E RELIGIONI | 17 maggio 2025, 11:50

ÉVANGILE DE DIMANCHE: APPELÉS À DEVENIR TÉMOINS DE LA FOI ET DE L'ESPÉRANCE.

V ème Dimanche de Pâques, C. - LA MESSE EST CÉLÉBRÉE EN FRANÇAIS, ANIMÉE PAR DES CHANTS EN FRANÇAIS ET EN LATIN PAR LE CHŒUR

ÉVANGILE DE DIMANCHE: APPELÉS À DEVENIR TÉMOINS DE LA FOI ET DE L'ESPÉRANCE.

Nous sommes dans l'année du Jubilé de l'espérance, une espérance qui n'est pas une joie mal assumée selon le philosophe Baruch de Spinoza. Selon lui, l'espérance est une illusion car on espère ce qu'on n'a pas encore. Par contre, notre espérance n'est pas une confusion entre le pessimisme qui voit partout le déclin et l'optimisme béat qui pense que demain sera peut-être meilleur qu'aujourd'hui. "Spes non confundit".
Notre foi et notre espérance qui font de nous pèlerins (in status viatoris) sont christocentriques. Le chrétien en tant que "Homo viator" est guidé par  le cas sérieux de la présence du ressuscité au milieu de nous. L'objet de notre foi, le bien éspéré est déjà-là dans son Église (Col1,27). Maintenons alors le témoignage de notre espérance, car celui qui nous l'a promise est digne de foi.

1. LE CHRIST EST NOTRE ESPÉRANCE.
L'Évangile nous présente la grande émotion de Jésus dans la nuit où il fut trahi. Judas n'est pas exclu de la communauté, c'est lui même qui s'éxclut. L'évangéliste souligne: "Au cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples, quand Judas fut sorti du Cénacle, Jésus déclara". Tandis que L'espérance est marcher vers la lumière sans déclin, Judas fait le mouvement opposé. Il quitte la lumière, le Christ, vers les ténèbres infinies, vers le pire abîme du désespoir. Il quitte le Cénacle, il renonce à l'amitié avec Jésus et ses confrères. Là où l'homme perd l'étoile polaire de l'espérance, il perd le goût de vivre, les raisons profondes d'accepter les défaites et les insupportables humiliations. Tout devient enfer, tout est nausée.

Jésus, en cette heure décisive, ranime l'espérance de ses disciples tristes. Il proclame: "Maintenant le Fils de l'homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui". Cette parole en hébreu "Kavod", en grec "Doxa", signifie splendeur, grande dignité, être lourd. À Dieu seul appartient la gloire, l'honneur, la puissance et la sagesse. Le verbe "glorifier" vient 5fois en deux versets. En outre, Jésus manifeste sa gloire, cette lumière irrésistible pour nous les mortels au moment où il affronte la passion. L'introduction du chapitre 13 de saint Jean résume le mystère du salut par l'amour qui meurt pour tous. "Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu'à la fin". Notre foi et notre espérance sont fondées sur cet amour jusqu'à la fin. 

L'amour du Christ pour nous est le programme de notre vie qui oriente notre espérance. Là où l'amour de Dieu et du prochain est bafoué, l'espérance est blessée. Notre espérance n'est pas le lendemain qui chante selon Karl Marx, l'unité du réel et du rationnel de Hegel, mais la joie sans fin dans la Cité de Dieu. Dans le présent, nous vivons comme avant goût de ce que nous serons, si nous nous aimons les uns les autres, comme le Christ nous a aimés.

2. IL ESSUIERA LES LARMES DE NOS YEUX.
Notre cheminement vers la Cité de Dieu n'est ni illusion, ni une vision progressiste de notre monde qui rêve la République universelle où chacun serait citoyen et locataire. Le projet de paix perpétuelle du philodophe allemand Emmanuel Kant, se heurte à l'instinct belliqueux qui nous habite. Par contre, notre pèlerinage exprime notre nostalgie, c'est-à-dire le désir de retourner vers nos racines (nóstos álgos). La vie sur terre devient une montée vers notre origine qui est Dieu qui nous a faits par amour et gratuité.
Le livre de l'Apocalypse de saint Jean nous l'exprime bien et clairement. Ce qui est créé, l'infiniment grand et petit, les grandeurs sublimes qui révèlent notre petitesse, le ciel étoilé au dessus de nous, la terre, la mer et tous ses habitants, prendront fin. La vanité sans la vérité s'évanouira pour laisser place à la vérité sans la vanité.  La charité triomphera sur l'avidité qui est la source des maux qui endeuillent l'humanité. Il n'y aura plus de guerres, car l'ancien monde sera "comme de la poussière que le vent disperce"(Ps1). Le terme de l'histoire n'est pas donc l'extinction, mais la rédemption. Saint Jean dans sa vision rend serein nos coeurs en témoignant: "Je vis la cité sainte la Jérusalem nouvelle qui descendait du ciel d'auprès de Dieu, toute belle comme une fiancée paraît pour son époux".

3. LE ROYAUME EST LA RAISON DE NOTRE ESPÉRANCE 
L'ardeur de l'espérance nous libère de toute forme d'inertie. La force propulsive de la foi nous empêche de rester bouche bée devant la vérité libératrice. La charité est attentive aux cris qui interpellent. L'homme de Dieu est de nature en mouvement vers l'avant (2Ts4,17). Paul et Barnabé sont les pèlerins de l'espérance par excellence pour annoncer aux païens que le sens de notre vie est le Royaume de Dieu et que la route qui nous mène vers Dieu est ouverte à toutes les personnes de bonne volonté. Ces courageux de la vérité et pèlerins de l'espérance sont infatiguables. Ils passent à travers les sentiers de zig zag, dangereux pour rencontrer les frères qui sont encore dans les ténèbres de l'ignorance. Le mot pèlerinage du latin "peregrinus" est composé de trois mots: ire-per-agros qui signifie marcher à travers les champs. Selon le Pape Léon XIV, la foi est la marche dans le chemin moins rassurant marqués par les pierres, la boue. Dans cette marche dangéreuse, Dieu nous fait surprise. Il nous embrasse dans notre condition peu présentable. Paul et Barnabé suivent le modèle du Bon Pasteur qui traversait les champs, qui gravissait les montagnes à la recherche de la brebis égarée. La première lecture indique 5 cités qu'ils ont parcourus. Il s'agit de: Antioche de Pisidie, Iconium, Listre, Pamphilie, Perge, Attalie. 

Partout où ils passaient ils confirmaient la foi et ravivaient l'espérance. En effet, en aimant on se fatigue et la même fatigue devient amour, disait saint Augustin. Mûs par le Saint Esprit, Paul et Barnabé ont les ailes de la liberté, aucun obstacle ne les arrête. La raison de leur pèlerinage évangélisateur consiste à amener tout le monde, sans exception aucune, à l'autocompréhension que tous nous formons "un peuple étranger et pèlerin"(1P2,11) en marchant vers la Maison du Seigneur à travers l'écoute et l'obéissance de la voix de Dieu. La parole proclamée par ces hérauts de l'Évangile devient la force motrice qui permet les chrétiens de vivre dans le temps présent, un permanent pèlerinage vers la Jérusalem céleste, sans fuire les défis dangéreux de notre histoire. 
Notre pèlerinage ne se fait pas d'une manière solitaire. Notre montée est synodale en passant de la solitude à la communauté, de notre condition d'étrangeté à la communion et à la citoyenneté sans frontière de la Cité de Dieu. 

4. PRIÈRE D'ESPÉRANCE
Seigneur Jésus Christ, toi l'Agneau immolé, Vainqueur de la mort, assis au dessus des Chérubins, sois bénis. Toi qui es assis à la droite du Père, nous te présentons toutes nos vicissitudes, nos peurs, nos angoisses et nos déceptions qui désorientent notre existence en nous privant de la joie authentique de notre espérance. 

Donne-nous la force et le courage de vaincre le mal par le bien, le mensonge par la vérité, la peur par la confiance, en vue de confirmer nos frères et soeurs dans la foi et dans l'espérance. Comme ton saint serviteur Paul nous l'a témoigné, qui croit, qui espère et qui aime, "il n'y a pas de commune mesure entre la souffrance du temps présent et la gloire qui va être révélée à nous. La création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu (Rm8,18-19). Nous te présentons tous les déshérités de la terre, les orphelins, les réfugiés, ceux qui désespèrent de la vie, ceux qui sont dans le deuil et ceux qui sont écrasés par le mépris de l'abandon. Envois ton Esprit de lumière pour les consoler et essuyer les larmes de leurs yeux. 

Sûrs que tu nous sauve, nous croyons et nous espérons en toi.
Amen!
Bon Dimanche frères et soeurs. 
Paix et joie dans nos coeurs et dans le monde. 
Ton frère Abbé Ferdinand Nindorera

ascova

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