Quando anche i simboli si arrendono, è il cuore delle istituzioni che smette di battere
Abbiamo parlato di bandiere strappate, scolorite, dimenticate.
Pensavamo di lanciare un piccolo sasso nello stagno.
E invece quel sasso ha smosso cuori. Ha risvegliato coscienze.
Un lettore ci ha scritto parole semplici, ma enormi:
"Quei simboli così ridotti rappresentano perfettamente chi, nei vari contesti istituzionali, vi lavora e li gestisce: burocrati, passacarte, attenti solo alla propria scrivania, senza mai una visione d'insieme e... senz’anima."
Senz’anima.
La parola che non avremmo mai voluto pronunciare, ma che oggi descrive troppo bene lo stato delle cose.
Se una bandiera si strappa, la si sostituisce.
Se l'orgoglio si strappa, chi lo ricuce?
Ogni drappo sfilacciato davanti a un municipio, a una scuola, a un ente pubblico è una ferita aperta.
Non solo al decoro. Alla dignità. Alla memoria.
Alla lotta di chi ha conquistato, metro dopo metro, la nostra Autonomia.
Alla speranza di chi ancora credeva che l'identità valdostana non fosse merce da barattare con l’indifferenza.
Non è una questione di protocollo.
Non è burocrazia.
È sangue. È radici. È rispetto.
E chi lavora nelle istituzioni deve saperlo: non sei lì solo per timbrare un cartellino.
Sei lì per custodire un fuoco, non per spegnerlo sotto le ceneri della routine.
Sei lì per dare esempio, non per dare l’ennesima scusa.
Una bandiera non è una decorazione.
È una promessa, issata al vento.
Chi non la sa vedere così, ha smarrito la strada.
Chi si abitua a vederla a brandelli, ha smarrito l'anima.
E chi non ha più anima, non può rappresentare nessuno.
Allora grazie a chi ancora si indigna.
Grazie a chi ancora si ferma sotto un tricolore strappato e prova dolore, non rassegnazione.
Grazie a chi ancora sa dire che no, non è normale. Non è accettabile. Non è degno.
Perché solo chi sa amare i propri simboli saprà difendere la propria terra.
E finché ci sarà qualcuno che si commuove davanti a una bandiera, non saremo mai completamente sconfitti.
Senza anima 3
Quand même les symboles se rendent, c'est le cœur des institutions qui cesse de battre.
Nous avons parlé de drapeaux déchirés, fanés, oubliés.
Nous pensions lancer un petit caillou dans l'étang.
Et pourtant, ce caillou a bouleversé des cœurs. Il a réveillé des consciences.
Un lecteur nous a écrit des mots simples, mais immenses :
"Ces symboles ainsi réduits représentent parfaitement ceux qui, dans les divers contextes institutionnels, y travaillent et les gèrent : des bureaucrates, des passeurs de papiers, attentifs uniquement à leur bureau, sans jamais avoir une vision d'ensemble et... sans âme."
Sans âme.
Le mot que nous n'aurions jamais voulu prononcer, mais qui décrit aujourd'hui trop bien l'état des choses.
Si un drapeau se déchire, on le remplace.
Si l'orgueil se déchire, qui le recoud ?
Chaque tissu effiloché devant une mairie, une école, un organisme public est une plaie ouverte.
Pas seulement pour l'esthétique. Pour la dignité. Pour la mémoire.
Pour la lutte de ceux qui ont conquis, mètre après mètre, notre autonomie.
Pour l'espoir de ceux qui croyaient encore que l'identité valdôtaine n'était pas une marchandise à échanger contre l'indifférence.
Ce n'est pas une question de protocole.
Ce n'est pas de la bureaucratie.
C'est du sang. Ce sont des racines. C'est du respect.
Et ceux qui travaillent dans les institutions doivent le savoir : vous n'êtes pas là juste pour tamponner une carte.
Vous êtes là pour garder un feu, pas pour l'éteindre sous les cendres de la routine.
Vous êtes là pour donner l'exemple, pas pour donner la énième excuse.
Un drapeau n'est pas une décoration.
C'est une promesse, hissée au vent.
Celui qui ne sait pas le voir ainsi, a perdu son chemin.
Celui qui s'habitue à le voir en lambeaux, a perdu son âme.
Et celui qui n'a plus d'âme, ne peut représenter personne.
Alors merci à ceux qui s'indignent encore.
Merci à ceux qui s'arrêtent encore sous un tricolore déchiré et ressentent de la douleur, pas de la résignation.
Merci à ceux qui savent encore dire que non, ce n'est pas normal. Ce n'est pas acceptable. Ce n'est pas digne.
Car seuls ceux qui savent aimer leurs symboles sauront défendre leur terre.
Et tant qu'il y aura quelqu'un qui s'émeut devant un drapeau, nous ne serons jamais complètement vaincus.