Abri pour la nuit, havre de convivialité, les refuges alpins sont des lieux emblématiques de la moyenne et haute montagne. L’Alpe leur consacre un numéro entier qui accompagne la nouvelle exposition du Musée dauphinois à Grenoble (à partir du 24 mars prochain).
Trouver un lieu où passer la nuit en sécurité, telle est la première fonction du refuge, celle-là même des hospices implantés sur les grands cols qui accueillaient les voyageurs au Moyen Âge et les dérobaient au froid, à la neige et à la peur de la mort.
Avec la naissance de l’alpinisme et la création des clubs alpins, les Alpes se couvrent peu à peu de refuges de toutes tailles et de toutes sortes (cabanes non gardées, refuges " gardiennés ", " hôtels " d’altitude, etc.). Ces dernières années, nouveau bouleversement, les refuges se métamorphosent ici en ateliers culturels, là en observatoires du changement climatique, ailleurs en lieux touristiques, jusqu’à devenir le but de certaines randonnées. Ce sont toutes ces mutations que ce numéro va examiner à la loupe.
Lancé en 1998 par un éditeur grenoblois (Jacques Glénat) en collaboration avec une grande institution culturelle publique (le Musée dauphinois), ce trimestriel thématique veut faire partager au public, sous la responsabilité d’une équipe de journalistes, les recherches des scientifiques qui étudient l’arc alpin. En somme, porter un regard nouveau sur le monde alpin européen, sa diversité culturelle, ses patrimoines et bien évidemment son devenir.
L’Alpe surprend par la pertinence de ses analyses (des textes de création confiés aux meilleurs spécialistes) et par la qualité, inégalée, de son iconographie qui dépasse les chromos pour s’intéresser à l’envers du décor.