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FEDE E RELIGIONI | 09 agosto 2025, 11:26

ÉVANGILE DE DIMANCHE: LE DISCIPLE ET SON ÉQUIPEMENT DANS L’ATTENTE DE L’ÉPOUX

XIXème Dimanche du Temps Ordinaire – Cycle C - SUSPENSION ESTIVALE DE LA MESSE EN FRANÇAIS À AOSTE: LA MESSE DOMINICALE EN LANGUE FRANÇAISE, CÉLÉBRÉE À SAINT-MARTIN-DE-CORLÉANS (AOSTE), EST SUSPENDUE PENDANT L’ÉTÉ. ELLE REPRENDRA LE DIMANCHE 5 OCTOBRE. BON ÉTÉ À TOUTES ET À TOUS !

ÉVANGILE DE DIMANCHE: LE DISCIPLE ET SON ÉQUIPEMENT DANS L’ATTENTE DE L’ÉPOUX

Même si le monde décline et que le soir descend, l’Époux vient à notre rencontre dans les heures tardives. Il ne nous abandonne pas. Il est venu, il vient et il reviendra dans la gloire.

Sommes-nous prêts à l’accueillir à n’importe quel moment ? Saint Augustin synthétise cette inquiétude du cœur en cette belle expression : « Je crains Dieu qui passe ».

L’Évangile nous dit qu’il faut veiller en imitant le serviteur fidèle. Dans l’attente de Dieu, le serviteur fidèle et prudent porte la ceinture sur ses hanches, le tablier et la lampe allumée, qui symbolisent les trois vertus théologales : la foi (la ceinture), la charité (le tablier) et l’espérance (la lampe allumée).

1. LE DISCIPLE ET SON TABLIER

« Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins ».

Monseigneur Tonino Bello, dans son ecclésiologie, défend une Église en tenue de service, le tablier, et en prière (Preghiera col grembiule), dans l’attente de l’Époux.

Aujourd’hui, Jésus s’adresse à ses disciples dans un langage plein de tendresse pour tranquilliser leurs cœurs angoissés devant les contradictions, les fragilités personnelles et les persécutions. Les fragilités du disciple peuvent être : la solitude, le manque de dialogue, l’incompréhension, la crise affective, etc.

Jésus n’est pas insensible à nos misères. Il dit aux disciples angoissés : « Sois sans crainte, petit troupeau : votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume ».

La condition pour recevoir le Royaume est la liberté d’esprit envers les biens de ce monde, qui ne sauvent pas.

Cet Évangile, dans sa complexité, présente donc le nouveau style de vie — mieux encore, l’esthétique de l’existence — du chrétien étranger dans le monde. Nous y retrouvons trois symboles qui caractérisent le comportement du disciple et trois paraboles. Ces trois symboles, qui sont des réalités matérielles, sont : la ceinture, le tablier et la lampe allumée.

Contre le danger de l’accumulation des biens, Jésus nous recommande de veiller dans l’attente du Seigneur. Il recourt à trois paraboles : les noces, le voleur dans la nuit et le serviteur fidèle.

L’attente du retour du Seigneur ne se fait pas dans la panique, mais dans la vigilance joyeuse.

Avec la ceinture de la foi, le tablier de la charité et la lampe allumée de l’espérance qui l’empêche de trébucher, le chrétien possède déjà les biens qui ne s’effritent pas.

2. DIEU EN TABLIER DE SERVICE

Quelle est la récompense réservée aux serviteurs fidèles qui attendent le retour du Maître ?

La première lecture annonce déjà le bonheur des justes et la ruine des impies. Les justes sont appelés à la gloire, si bien qu’ils vivent joyeusement dans le présent comme avant-goût des biens du monde à venir.

Dans la seconde lecture, Abraham attend dans la foi de vivre dans la ville dont le bâtisseur et l’architecte est Dieu lui-même. Par sa foi et son espérance, Abraham vivait dans une tente fragile comme un immigré dans une terre étrangère.

Même le chrétien, dans le monde, est un pèlerin étranger. L’étymologie grecque du mot paroisse, pàroikos, en italien parrocchia, signifie « maison de pèlerins étrangers ». Les paroissiens (pàroikoi) sont des étrangers dans ce monde qui passent.

Selon la Lettre à Diognète, les chrétiens aiment tous les hommes et pourtant tous les persécutent. Ils sont méconnus, condamnés, tués. Insultés, ils bénissent (...). Pour tout dire : ce que l’âme est dans le corps, voilà ce que les chrétiens sont dans le monde.

Dans cette tente de pèlerins inconnus et méconnus, ils doivent porter la ceinture de la foi, le tablier de la charité et la lampe allumée pour savoir où poser le pied.

Dieu lui-même est en tablier de service. Dans la parabole du bon serviteur, Jésus dit que le Maître sera le serviteur de ses serviteurs : « Amen, je vous le dis, c’est lui qui, la ceinture autour des reins, les fera prendre place à table et passera pour les servir ».

Le mot tablier dérive du latin grěmium, ante sinum, qui signifie « couvrir le sein » en vue de bien servir.

Le Dieu de Jésus-Christ s’est révélé comme le Dieu en tablier pour servir l’homme. Jésus dit à ses disciples que « le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude ».

Il dit : « Moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert » (Mt 20,28).

Pendant le dernier repas, avant de passer de ce monde à son Père, Jésus porte le tablier de service et se met à laver les pieds de ses disciples et à les essuyer avec le linge dont il était ceint (Jn 13,5).

Jésus recommande à ses disciples d’être ses imitateurs en se lavant entre eux les pieds.

Quelle est alors la nature du tablier chrétien dans l’attente du Seigneur ? Saint Paul nous exhorte à nous revêtir du Christ, à lui ressembler à travers l’abandon des œuvres de ténèbres.

3. LA JOIE DU BON INTENDANT

La dernière parabole insiste sur la vocation au service. Administrer signifie prendre soin des personnes et des biens.

En effet, l’homme, selon Romano Guardini, est placé dans le monde en vue d’administrer les biens qui sont des dons de Dieu. Nous sommes des ministres des biens de la terre, dans l’attente du Maître.

Cette parabole nous invite à la culture de la sainte inquiétude et nous interpelle au bon usage des biens sans lesquels notre vie ne réaliserait pas sa vocation surnaturelle et son ouverture à l’éternité.

Selon la règle de saint Benoît de Nursie, les choses matérielles sont « des calices du culte divin » (quasi vasa altaris).

Administrer signifie donc promouvoir, orienter, ordonner les biens que Dieu nous a donnés pour réaliser notre vocation à l’éternité. Qui ne respecte pas la création de Dieu ne peut pas respecter l’homme, créé à son image et à sa ressemblance.

La mauvaise gestion de la res publica par les ministres corrompus sera gravement sanctionnée, à l’image du serviteur infidèle.

Comme l’observait Romano Guardini, citant Virgile, l’abus de la nature fait pleurer la créature (lacrimae rerum).

Le bon intendant cité dans cette parabole est caractérisé par la fidélité, la prudence, le service, l’obéissance et le sacrifice. Il est conscient qu’il administre ce qui ne lui appartient pas et vit dans l’attente du retour du patron, non dans la peur, mais dans la liberté et la joie.

Il est prêt à rendre compte à son Patron de sa gestion à n’importe quel moment. Sa tenue de tous les jours dans cette attente est le tablier, en vue de donner la ration de nourriture au personnel du Maître en temps voulu.

La ration, en latin ratio, signifie « raison ». L’homme a donc besoin de la ration alimentaire spirituelle, car l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu (Mt 4,4).

Être en attente unit l’intention, l’attention aux signes des temps, l’intelligence, les facultés humaines, les vertus théologales, cardinales et les conseils évangéliques. Ce qui compte le plus est d’aimer le Christ pour être libre et joyeux.

Aime comme le Christ et fais ce que tu veux, disait saint Augustin (Ama sicut Christus et fac quod vis).

La première lecture du livre de la Sagesse nous invite à imiter nos pères dans la foi, car « assurés des promesses auxquelles ils avaient cru, ils étaient dans la joie » (Sg 18,6-9).

4. PRIÈRE DE L’HOMME EN ATTENTE

Seigneur Jésus, Fils du Dieu vivant,
Dans l’attente de ton retour, donne-nous la grâce de rester vigilants dans la nuit de notre histoire.

Nous sommes menacés par le sommeil de la routine et nous voulons nous conformer au monde présent. Les tempêtes de la déconstruction et de la destruction des valeurs humaines et chrétiennes du monde postmoderne menacent d’éteindre nos lampes, qui doivent rester allumées.

Sans toi, nous ne pouvons rien faire.

Toi, le Pasteur des pasteurs et Serviteur des serviteurs, aide-nous à harmoniser le tablier de la charité et l’étole de la sanctification.

Que tous ceux qui ont des charges dans ton Église et dans le monde imitent le serviteur fidèle qui serre la ceinture et porte le tablier pour servir dans l’humilité nos frères et sœurs qui sont dans le besoin.

Que ton amour, Seigneur, soit sur nous comme notre espoir est en toi. Amen.

Bon dimanche, frères et sœurs.
Paix et joie dans nos cœurs et dans le monde.

Ton frère, Abbé Ferdinand Nindorera

ascova

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