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FEDE E RELIGIONI | 27 luglio 2024, 12:00

ÉVANGILE DE DIMANCHE: LE PÉCHÉ DE LA MÉMOIRE COURTE COMME OBSTACLE À LA VRAIE FOI

XVIII ème DTO.B. - La Sainte Messe de 9h30 célébrée dans l'Église de Saint Martin de Corléans à Aoste est suspendue jusqu'au premier dimanche d'octobre

ÉVANGILE DE DIMANCHE: LE PÉCHÉ DE LA MÉMOIRE COURTE COMME OBSTACLE À LA VRAIE FOI

XVIII ème DTO.B
Le sixième chapitre du quatrième Évangile de saint Jean que nous avons commencé à méditer dimanche dernier, va nous accompagner jusqu'au 21ème semaine de ce temps liturgique, année B. Tout commence par le signe de la multiplication du pain pour rassasier la foule.
Aujourd'hui, Jésus commence à nous dévoiler progressivement la vérité du signe qu'il vient d'accomplir. Quelle est cette vérité? Comment la foi qui est vérité vitale m'engage-t-elle dans mon existence quotidienne? Cette vérité que Jésus nous révèle à travers ce signe n'est pas abstraite, mais une présence, un rapport d'amour, une personne, Jésus lui-même.

1. APPEL À L'ADHÉSION À LA FOI.
La foule après avoir mangé à satiété, ne veut plus quitter Jésus. Elle veut le rendre tout de suite roi, un souverain qui leur donnera toujours un bonus du pain sans rien faire. La foule est enthousiasmée à suivre Jésus réduit au bienfaiteur. Elle ne sait pas que Jésus est roi éternel, prince de la paix, image parfaite du Père.
L'Évangile précise bien la finalité du signe. Jésus dit à la foule: "Vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travailler pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l'homme, lui, que Dieu le Père, a marqué de son sceau".

À la question que la foule lui pose, Jésus répond: "L'oeuvre de Dieu: que vous croyiez en celui qu'il a envoyé". Ainsi, l'oeuvre accomplie par Dieu dans son Fils est l'invitation à la foi, (pistis), en mettant toute sa confiance en lui. La foi signifie dans ce contexte, "suivre Jésus ", "habiter", "demeurer avec Jésus ", "être à son écoute". C'est ce qui manque à la foule qui cherche Jésus pour avoir encore du pain matériel. L'obstacle de la foi est l'oubli des merveilles de Dieu accomplies dans l'histoire pour s'attacher à des pains qui se perdent. Ce péché s'appelle "la mémoire courte". En quoi consiste ce péché?

2. LA TENTATION DE RESTER AU PAYS DES MARMITES DE VIANDE.
Le péché de la mémoire courte consiste à oublier l'essentiel pour s'attacher au relatif qui passe, à l'éphémère. La mémoire courte manipule la vérité, la pollue, jusqu'à la nier pour défendre de petits intérêts. Ce péché porte aussi le nom de malhonnêteté intellectuelle qui nie sciemment l'objectivité des événements historiques. L'exemple frappant est le cas du peuple d'Israël qui oublie l'acte grandiose de Dieu qui le libère de l'esclavage d'Egypte, cet amour gratuit qui accompagne ce peuple vers la terre de la liberté en le faisant traverser la mer rouge. En un peu de temps, il a oublié la Pâque, en voulant sacrifier la foi en Dieu Sauveur au profit des plaisirs de l'estomac. Ce peuple ingrat a préféré renoncer à la dignité d'être un peuple d'alliance, pourvu qu'il mange de la viande et du pain en abondance dans le pays de l'oppression. Le terme nostalgie veut dire en grec, "retour à la racine".

La vraie racine de l'homme ne doit pas être un pays de l'esclavage, mais un pays de liberté, de dignité, de promesse dont l'entrée exige la foi, le service et le sacrifice. Les israélites ont donc commis un péché grâve. Leur nostalgie ne devrait pas être le désir de retourner au pays des "marmites de viande", mais l'ouverture vers un avenir promettant, l'entrée dans la terre promise. Ce péché d'ingratitude nous guête tous. Nous chantons Dieu quand tout va bien, mais en face des difficultés de la vie, nous oublions les bienfaits de Dieu Créateur qui librement et par pure bonté fait pleuvoir du haut du ciel une surabbondance de pain pour nous. Cependant notre instinct d'attachement au plaisir du moment nous aveugle pour ne désirer rien d'autre que de rester au pays des marmites de viande. Notre vocation est d'aller plus loin. Il est nécessaire de ne pas s'arrêter sur quoi que ce soit. Il ne faut pas rester en arrière, ni s'attarder avec hier. Cela exige une conversion permanente contre le péché de la mémoire courte.

3. DEVENIR HOMME NOUVEAU.
Saint Paul distingue dans la seconde lecture, l'homme nouveau de l'homme ancien. L'autre catégorie de l'anthropologie paulinienne qui va dans le même sens de l'ancienneté spirituelle et de la nouveauté de l'homme illuminé par la lumière du Christ, est la chair qui s'oppose à l'esprit. L'homme ancien est guidé par la loi de la chair ou la loi de la pesanteur selon Simone Weil. L'homme ancien est marqué par l'avidité, la corruption, l'égoisme et la gourmandise. S'il a la responsabilité sur les autres, il les traite comme des esclaves ou des animaux de somme. Platon déconseillait aux hommes vulgaires, sans moralité, d'accéder aux services publics.

Dans cette même indication, Aristote affirme que l'homme politique "Zoè Politikon", doit avoir une certaine "autonomie" (autos-nomos) qui veut dire "auto-législation" en vue de l'auto-gouvernement (autarcheia). Le gouvernement de soi exige la maîtrise de soi, la discipline, le respect de soi et des autres. L'homme nouveau, vertueux, suit la loi de la grâce qui permet de vivre dans la charité, dans la vérité et dans la justice.
Saint Paul écrit:"Laissez-vous renouveler par la transformation spirituelle de votre pensée. Revêtez-vous de l'homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conforme à la vérité". L'homme nouveau exige avant tout l'esprit d'humilité qui n'est que la conscience que nous sommes aimés avant d'aimer, pensés avant de penser, compris avant de comprendre. Le péché de la mémoire courte détrone Dieu pour adorer les autres divinités. La foi authentique par contre adore Dieu en esprit et en vérité.

4. PRIÈRE
Seigneur Jésus, ta parole est lumière et vérité. Tu nous dis que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Augmente en nous la soif de ta parole et la faim de ton pain qui donne la vie éternelle. Libère nous de la mémoire courte et transforme-nous en homme nouveau guidé par ton Esprit. Vierge Marie, toi dont la vie est Magnificat, enseigne-nous le sens de la gratitude, pour que notre vie devienne "Merci", "Amen".

Bon dimanche frères et soeurs
Paix et joie dans nos  coeurs et dans le monde.
Ton frère Abbé Ferdinand Nindorera



ascova

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