Chez Nous - 16 dicembre 2025, 08:00

16 décembre 1945 - 16 décembre 2025

16 dicembre 1945 - 16 dicembre 2025

16 décembre 1945 - 16 décembre 2025

Il 16 dicembre 1945 la Valle d’Aosta ottenne qualcosa che oggi diamo troppo spesso per scontato: il riconoscimento formale della propria diversità. Con il decreto luogotenenziale che istituiva la Circoscrizione autonoma, lo Stato italiano ammetteva – nero su bianco – che questa valle non poteva essere governata come il resto del Paese.

Era un’Italia ferita, in ricostruzione, che temeva la fragilità dei confini e la pressione internazionale. Ma era anche una Valle d’Aosta consapevole, che aveva chiaro cosa difendere: la lingua francese, le istituzioni locali, un’autonomia non folkloristica ma politica. Non era ancora lo Statuto speciale, ma era il primo mattone. E chi c’era allora lo sapeva benissimo: senza quel passo, tutto il resto sarebbe stato negoziato al ribasso.

Il 16 dicembre 1945 fu una data di coraggio. Di visione. Di conflitto, persino. Perché l’autonomia non nacque da un clima di pacificazione, ma da una presa di posizione netta: qui non si torna indietro.

Ottant’anni dopo, il calendario segna un altro 16 dicembre.

16 dicembre 2025

La Valle d’Aosta del 2025 è formalmente più autonoma di quella del 1945, ma politicamente più timida. Ha più competenze, più risorse, più strumenti. Ma sembra avere meno fame. Meno urgenza. Meno voglia di disturbare.

L’autonomia oggi viene spesso amministrata, raramente rivendicata. Difesa a parole, ma svuotata nei fatti. Si celebra lo Statuto come un monumento, mentre se ne accetta l’erosione quotidiana: nella lingua sempre meno praticata, nei servizi esternalizzati, nella dipendenza crescente da modelli decisi altrove.

Nel 1945 l’autonomia era una promessa da costruire. Nel 2025 rischia di essere una formula da recitare. Allora era una scommessa sul futuro. Oggi, troppo spesso, è una rendita politica da gestire senza scosse.

Il paradosso è tutto qui: la Valle d’Aosta del dopoguerra era povera ma determinata; quella del 2025 è più ricca, ma più incerta su se stessa. Nel 1945 si guardava avanti con l’ansia di chi sa di non avere alternative. Nel 2025 si guarda avanti con la prudenza di chi teme di perdere equilibri, posizioni, consensi.

Eppure il 16 dicembre dovrebbe servire proprio a questo: a ricordarci che l’autonomia non nasce per stare comodi. Nasce per scegliere. Anche quando scegliere costa.

Tra il 1945 e il 2025 non c’è solo il tempo che passa. C’è una domanda che resta sospesa: vogliamo essere eredi di quella stagione o semplici amministratori di ciò che resta?

Il 16 dicembre non chiede celebrazioni. Chiede una risposta.

16 dicembre 1945 - 16 dicembre 2025

Le 16 décembre 1945, la Vallée d’Aoste obtint quelque chose que l’on tient aujourd’hui trop souvent pour acquis : la reconnaissance formelle de sa différence. Avec le décret législatif instituant la Circonscription autonome de la Vallée d’Aoste, l’État italien admettait – noir sur blanc – que cette région ne pouvait pas être gouvernée comme le reste du pays.

L’Italie sortait alors meurtrie de la guerre, engagée dans une reconstruction difficile, inquiète pour la fragilité de ses frontières et sous pression internationale. Mais la Vallée d’Aoste, elle, avait les idées claires. Elle savait ce qu’elle devait défendre : la langue française, les institutions locales, une autonomie réelle, politique, et non folklorique. Ce n’était pas encore le Statut spécial, mais c’en était la première pierre. Et ceux qui vivaient ce moment en avaient pleinement conscience : sans cette étape, tout le reste aurait été négocié à la baisse.

Le 16 décembre 1945 fut une date de courage. De vision. Et aussi de conflit. Car l’autonomie ne naquit pas dans un climat de conciliation, mais d’une prise de position ferme : ici, on ne revient pas en arrière.

Quatre-vingts ans plus tard, le calendrier marque un autre 16 décembre.

16 décembre 2025

La Vallée d’Aoste de 2025 est formellement plus autonome que celle de 1945, mais politiquement plus timide. Elle dispose de davantage de compétences, de ressources, d’outils. Mais elle semble avoir moins de faim. Moins d’urgence. Moins de volonté de déranger.

Aujourd’hui, l’autonomie est souvent administrée, rarement revendiquée. Défendue dans les discours, mais vidée dans les faits. Le Statut est célébré comme un monument, tandis que son érosion quotidienne est acceptée : dans une langue de moins en moins pratiquée, dans des services de plus en plus externalisés, dans une dépendance croissante à des modèles décidés ailleurs.

En 1945, l’autonomie était une promesse à construire. En 2025, elle risque de n’être qu’une formule à réciter. À l’époque, c’était un pari sur l’avenir. Aujourd’hui, trop souvent, une rente politique à gérer sans heurts.

Le paradoxe est là : la Vallée d’Aoste de l’après-guerre était pauvre mais déterminée ; celle de 2025 est plus riche, mais plus incertaine sur elle-même. En 1945, on regardait l’avenir avec l’angoisse de ceux qui savent qu’ils n’ont pas d’alternative. En 2025, on l’observe avec la prudence de ceux qui craignent de perdre des équilibres, des positions, des consensus.

Et pourtant, le 16 décembre devrait servir précisément à cela : nous rappeler que l’autonomie n’est pas faite pour le confort. Elle est faite pour choisir. Même lorsque choisir a un prix.

Entre 1945 et 2025, il n’y a pas seulement le temps qui passe. Il y a une question qui demeure en suspens : voulons-nous être les héritiers de cette saison ou de simples gestionnaires de ce qu’il en reste ?

Le 16 décembre ne demande pas de célébrations. Il demande une réponse.

piero.minuzzo@gmail.com

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