Oggi la politica sembra un grande portone lasciato aperto. Chiunque passi davanti, se ha cinque minuti liberi e un telefono in mano, entra, si siede e dichiara di “fare politica”. Basta un post, un video girato male, uno slogan con qualche parola aggressiva — ed eccolo lì, il nuovo salvatore della patria. Ma dietro? Nulla. Né struttura, né cultura, né storia. Mancano i maestri, e manca soprattutto l’idea che la politica sia un mestiere che nasce lontano dai riflettori.
Una volta no. Una volta c’era un percorso. E non parlo della nostalgia del “si stava meglio quando si stava peggio”. Parlo della realtà di un tempo in cui si cominciava davvero dal basso, dalla gavetta vera.
Ti ricordi, Piero? Prima si faceva volantinaggio al mercato, con le dita nere d’inchiostro. Poi si andava alle affissioni, la sera tardi, col secchio di colla e i manifesti arrotolati sotto il braccio. La politica la annusavi nelle sezioni, nei circoli, nelle discussioni interminabili in cui non c’era ambizione personale ma formazione, confronto, persino conflitto — ma un conflitto che costruiva.
Era lì che imparavi a parlare con la gente, a capire i problemi reali, a conoscere le dinamiche interne, a misurare le parole e soprattutto le responsabilità.
Soltanto se dimostravi qualcosa, se emergevi davvero, arrivava la possibilità — non la certezza, la possibilità — di entrare nelle liste elettorali. Nessuno diventava consigliere, assessore, deputato dall’oggi al domani. C’era un’idea quasi artigianale della crescita politica: prima impari, poi fai.
Oggi invece no: oggi chi si sveglia e trova la telecamera puntata su di sé può candidarsi senza aver letto nemmeno lo Statuto del proprio comune. Basta urlare più forte degli altri, basta interpretare la parte del “ribelle”, del “competente a prescindere”, dell’anti-tutto.
E così la missione è diventata opportunità.
La vocazione è diventata marketing.
L’impegno è diventato affarismo.
La politica non è più un luogo di maturazione, ma una corsia preferenziale per chi vuole visibilità, potere, contatti, trattative. E nel silenzio rumoroso dei social, dove la velocità vale più della profondità, nessuno sente più il bisogno dei maestri. Non c’è chi ti forma, chi ti corregge, chi ti dice: “Fermati, studia, ascolta, non sei pronto”.
Sono frasi scomode, oggi. Oggi tutti sono sempre pronti, tutti si sentono leader.
Il risultato?
Una classe dirigente debole, confusa, impreparata. Una generazione politica che salta i passaggi fondamentali e arriva al traguardo senza sapere nemmeno quale fosse la gara. Amministratori che non conoscono i bilanci, parlamentari che non sanno come funziona un regolamento, consiglieri che si presentano alle sedute per farsi vedere e non per decidere.
E lo dico con amarezza, Piero: la politica senza maestri è una politica senza profondità.
E una politica senza profondità è pericolosa.
Perché non basta gridare “onestà”, “cambiamento”, “rivoluzione” per far funzionare un ospedale, una scuola, un comune, una regione. Servono competenze, studio, capacità, curiosità. Servono quei vecchi mestieri del fare politica: il confronto interno, la fedeltà a un progetto, la capacità di compromesso, la cultura della responsabilità.
Non c’è nulla di romantico nel dirlo: servono maestri.
Servono figure che insegnino che governare non è un gioco, che la storia non la fai perché hai mille follower, ma perché hai visione, preparazione e schiena dritta.
Forse la Valle d’Aosta — piccola, testarda, complicata — avrebbe più bisogno di maestri che di candidati. Più bisogno di scuole politiche che di proclami. Più bisogno di persone che sappiano ancora distinguere la vocazione dall’ambizione, il servizio dall’affare.
Perché la politica non nasce nel clamore: nasce nelle mani sporche di colla, nelle assemblee infinite, negli appunti scritti a margine di un volantino. Nasce da chi vuole imparare prima di comandare.
E oggi, purtroppo, chi vuole comandare prima ancora di imparare… sono diventati troppi. LO vedono tutti: mancano maestri, e si vede.
Si vede ogni giorno.
Ovunque.
Mancano maestri
Aujourd’hui, la politique ressemble à une grande porte laissée ouverte. N’importe qui passe devant, a cinq minutes à perdre et un téléphone à la main, et hop, il entre, s’assoit et proclame qu’il “fait de la politique”. Un post, une vidéo mal cadrée, un slogan un peu agressif — et voilà, le nouveau sauveur de la patrie. Mais derrière ? Rien. Aucune structure, aucune culture, aucune mémoire. Il manque des maîtres, et surtout, l’idée que la politique est un métier qui s’apprend loin des projecteurs.
Avant, c’était différent. Avant, il y avait un parcours. Et je ne parle pas de la nostalgie du “c’était mieux avant”. Je parle d’une époque où l’on commençait vraiment par le bas, la vraie école de la politique.
Tu te souviens, Piero ? On distribuait des tracts au marché, les doigts noirs d’encre. Puis on posait des affiches tard le soir, se traînant avec le seau de colle et les affiches roulées sous le bras. La politique, on la sentait dans les sections, les clubs, les discussions interminables où il n’y avait pas d’ambition personnelle mais de la formation, du dialogue, même du conflit — mais un conflit qui construisait.
C’est là qu’on apprenait à parler avec les gens, à comprendre les vrais problèmes, à connaître les dynamiques internes, à mesurer ses mots et surtout ses responsabilités.
Seule la démonstration de compétence, le fait de se distinguer vraiment, ouvrait la possibilité — pas la certitude, juste la possibilité — d’entrer sur les listes électorales. Personne ne devenait conseiller, député ou maire du jour au lendemain. La montée se faisait comme un artisanat : d’abord apprendre, puis agir.
Aujourd’hui, c’est fini. Aujourd’hui, celui qui se réveille et voit la caméra braquée sur lui peut se présenter sans jamais avoir lu le règlement de sa commune. Il suffit de crier plus fort que les autres, de jouer le “rebelle”, le “compétent à tout prix”, l’anti-tout.
La mission est devenue opportunité.
La vocation est devenue marketing.
L’engagement est devenu business.
La politique n’est plus un lieu de maturation, mais une voie rapide pour ceux qui veulent visibilité, pouvoir, contacts, négociations. Et dans le silence bruyant des réseaux sociaux, où la vitesse vaut plus que la profondeur, plus personne n’entend le besoin des maîtres. Personne pour te former, te corriger, te dire : “Arrête-toi, étudie, écoute, tu n’es pas prêt”.
Ces mots dérangent, aujourd’hui. Aujourd’hui, tout le monde est toujours prêt, tout le monde se croit leader.
Le résultat ?
Une classe dirigeante faible, confuse, impréparée. Une génération politique qui saute les étapes fondamentales et franchit la ligne d’arrivée sans savoir quelle course elle courait. Des administrateurs qui ignorent les budgets, des parlementaires qui ne comprennent pas un règlement, des conseillers qui viennent juste pour se montrer et non pour décider.
Et je le dis avec amertume, Piero : la politique sans maîtres, c’est une politique sans profondeur.
Et une politique sans profondeur est dangereuse.
Parce que crier “honnêteté”, “changement”, “révolution” ne suffit pas à faire fonctionner un hôpital, une école, une commune, une région. Il faut des compétences, de l’étude, du savoir-faire, de la curiosité. Il faut ces vieux métiers de la politique : confrontation interne, fidélité à un projet, capacité de compromis, culture de la responsabilité.
Il n’y a rien de romantique à le dire : il faut des maîtres.
Des figures qui enseignent que gouverner n’est pas un jeu, que l’histoire ne se fait pas avec mille followers, mais avec vision, préparation et dos droit.
Peut-être que la Vallée d’Aoste — petite, têtue, compliquée — aurait plus besoin de maîtres que de candidats. Plus besoin d’écoles politiques que de déclarations. Plus besoin de gens qui sachent encore distinguer vocation et ambition, service et intérêt.
Parce que la politique ne naît pas dans le fracas : elle naît dans les mains collantes de colle, dans les assemblées sans fin, dans les notes griffonnées sur un tract. Elle naît de ceux qui veulent apprendre avant de commander.
Et aujourd’hui, hélas, ceux qui veulent commander avant d’apprendre… sont trop nombreux.
Tout le monde le voit : il manque des maîtres, et ça se voit.
Ça se voit chaque jour.
Partout.





