Chez Nous - 07 novembre 2025, 08:00

Aumônes et pourboires

Elemosine e mance

Aumônes et pourboires

Una manovra per i ricchi, non per i cittadini. Tagli all’Irpef che premiano i redditi alti, bonus briciole per chi non arriva a fine mese. La disuguaglianza non si riduce: si consolida.

C’è qualcosa di profondamente stonato nella manovra del Governo. Si parla di “riduzione del carico fiscale”, di “sostegno ai lavoratori”, ma la musica che arriva alle orecchie di chi fatica ogni giorno è tutt’altra: un suono metallico, secco, quello dell’elemosina.

Mentre la Banca d’Italia conferma che i benefici del taglio Irpef si concentrano nei redditi medio-alti, il Governo si autocelebra come se avesse fatto la riforma del secolo. In realtà, come sempre, i conti tornano solo per chi guadagna già abbastanza.
Secondo le simulazioni dell’Istat, un dirigente potrà contare su un risparmio medio annuo superiore ai 400 euro, mentre un operaio o un impiegato con reddito medio-basso si fermerà sotto i 25 euro. Una differenza abissale, che dice tutto sulla direzione politica di questa manovra: verso l’alto, mai verso il basso.

Ma non basta. Ai tagli fiscali regressivi si aggiungono gli interventi “sociali” di pura facciata: bonus una tantum, carte spesa, contributi a tempo determinato. Tutto ciò che serve per dire “abbiamo fatto qualcosa” senza cambiare nulla.
Chi oggi non riesce a curarsi, chi rinuncia alle visite specialistiche perché non può pagarle privatamente, riceverà – nella migliore delle ipotesi – qualche decina di euro una tantum. È la mancia di Stato, data col sorriso paternalista di chi non ha idea di cosa significhi scegliere tra le medicine e la spesa.

La Banca d’Italia lo ha detto con linguaggio tecnico ma chiarissimo: gli interventi strutturali restano insufficienti e la distribuzione dei benefici fiscali è squilibrata a favore dei redditi medio-alti. Tradotto: le disuguaglianze non si riducono, si cristallizzano.

E così, mentre la propaganda parla di “crescita inclusiva”, la realtà è un’Italia sempre più spaccata: chi ha il conto in banca pieno, e chi non riesce nemmeno a far quadrare quello della farmacia.
Le mance diventano politica sociale, le elemosine strumento di consenso. E intanto, il Paese dei poveri che lavorano – milioni di persone – continua a essere invisibile.

La verità è che questa manovra non toglie peso fiscale: toglie dignità a chi non ha voce.
E finché la politica penserà che basti distribuire qualche spicciolo per dire di aver aiutato i più fragili, l’Italia continuerà a vivere di slogan, non di giustizia.

Elemosine e mance

Une manœuvre pour les riches, pas pour les citoyens. Baisse de l’Irpef qui profite aux hauts revenus, miettes pour ceux qui n’arrivent pas à la fin du mois. L’injustice sociale ne diminue pas : elle se renforce.

Il y a quelque chose de profondément faux dans la manœuvre économique du gouvernement italien. On parle de “réduction de la pression fiscale”, de “soutien aux travailleurs”, mais la musique que perçoivent ceux qui peinent à boucler les fins de mois est toute différente : c’est le bruit sec et métallique de l’aumône.

Pendant que la Banque d’Italie confirme que les bénéfices de la baisse de l’Irpef se concentrent sur les revenus moyens et élevés, le gouvernement se félicite comme s’il avait accompli la réforme du siècle. En réalité, comme toujours, les comptes ne sont favorables qu’à ceux qui n’ont jamais eu de difficultés à les faire.
Selon les simulations de l’Istat, un cadre supérieur bénéficiera d’un allègement fiscal moyen supérieur à 400 euros par an, tandis qu’un ouvrier ou un employé à revenu modeste devra se contenter de moins de 25 euros. Un écart abyssal qui résume parfaitement l’esprit de cette manœuvre : orientée vers le haut, jamais vers le bas.

Mais ce n’est pas tout. Aux baisses d’impôts régressives s’ajoutent les mesures dites “sociales”, de pure vitrine : primes ponctuelles, cartes alimentaires, aides temporaires. Tout ce qu’il faut pour pouvoir dire “on a fait quelque chose” sans rien changer.
Ceux qui aujourd’hui n’ont plus les moyens de se soigner, qui renoncent à une visite médicale parce qu’ils ne peuvent la payer dans le privé, recevront – au mieux – quelques dizaines d’euros, une seule fois. C’est la mance d’État, donnée avec le sourire paternaliste de ceux qui n’ont aucune idée de ce que signifie choisir entre les médicaments et les courses.

La Banque d’Italie l’a dit dans son langage technocratique mais limpide : les mesures structurelles demeurent insuffisantes et la distribution des avantages fiscaux favorise les revenus moyens et élevés. En d’autres termes : les inégalités ne diminuent pas, elles se figent.

Et ainsi, pendant que la propagande parle de “croissance inclusive”, la réalité est celle d’une Italie toujours plus divisée : ceux dont le compte en banque déborde, et ceux qui n’arrivent même plus à régler la facture de la pharmacie.
Les pourboires deviennent politique sociale, les aumônes un instrument de consensus. Et pendant ce temps, le pays des travailleurs pauvres – des millions de personnes – reste invisible.

La vérité, c’est que cette manœuvre ne réduit pas le poids fiscal : elle enlève la dignité à ceux qui n’ont pas de voix.
Et tant que la politique pensera qu’il suffit de distribuer quelques pièces pour prétendre aider les plus fragiles, l’Italie continuera à vivre de slogans, pas de justice.

piero.minuzzo@gmail.com

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