FEDE E RELIGIONI - 13 settembre 2025, 11:18

ÉVANGILE DE DIMANCHE: SUR LA CROIX, LÀ OÙ LE PÉCHÉ A ABONDÉ, LA GRÂCE A SURABONDÉ

Exaltation de la Croix - SUSPENSION ESTIVALE DE LA MESSE EN FRANÇAIS À AOSTE: LA MESSE DOMINICALE EN LANGUE FRANÇAISE, CÉLÉBRÉE À SAINT-MARTIN-DE-CORLÉANS (AOSTE), EST SUSPENDUE PENDANT L’ÉTÉ. ELLE REPRENDRA LE DIMANCHE 5 OCTOBRE. BON ÉTÉ À TOUTES ET À TOUS !

ÉVANGILE DE DIMANCHE: SUR LA CROIX, LÀ OÙ LE PÉCHÉ A ABONDÉ, LA GRÂCE A SURABONDÉ

SUR LA CROIX, LÀ OÙ LE PÉCHÉ A ABONDÉ, LA GRÂCE A SURABONDÉ
 

Aujourd'hui, nous célébrons avec joie le signe visible de notre rédemption : la Croix glorieuse.

Nous ne vénérons pas un morceau de bois sous peine d'être idolâtres, mais celui qui nous a aimés jusqu'à la mort et la mort sur la croix, Jésus Christ notre Sauveur.

Pourquoi la croix est-elle dite glorieuse et vivifiante ?
C'est Jésus qui a transformé cet instrument d'horreur en le rendant son trône sacré pour notre salut.

Il dit dans l'Évangile de saint Jean : "Et moi, une fois élevé de terre, j'attirerai tous les hommes à moi" (Jn 12, 32).

Cette solennité nous permet de mesurer combien nous sommes précieux aux yeux de Dieu.
Dieu nous aime jusqu'à mourir sur la croix.

Saint Paul écrit à son fils spirituel Timothée : "Elle est sûre, cette parole et digne d'une entière créance : le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis, moi, le premier" (1 Tm 1, 15).

C'est le sens de cette solennité de la Croix glorieuse.

1. L'ARRIÈRE-FOND DE LA CROIX DU CHRIST

Le peuple a la mémoire courte.
Quand tout va bien, il promet d'observer les commandements de Dieu, qu'il suivra ses voies et que rien ne pourra le séparer de lui.

Par contre, la première lecture du Livre des Nombres nous montre comment ce même peuple trahit sa promesse en souhaitant retourner dans la terre de l'esclavage :
"Il récriminait contre Dieu et contre Moïse en ces mots : Pourquoi nous avoir fait monter d'Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir dans le désert, où il n'y a ni pain ni eau ?"

Face à cette rébellion du peuple, qui ne se fie plus à la divine providence, nous observons deux réactions inséparables de Dieu : la justice et la miséricorde, le châtiment et la grâce.

Dieu punit non pour détruire mais pour corriger, car sa miséricorde s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent.

La seconde réaction est que Dieu entend la prière de son serviteur Moïse et s'engage à sauver les hommes de la morsure des serpents vénéneux.

Il fait faire à Moïse le serpent de bronze. Quiconque l'observait restait en vie.

Ce serpent étrange, sans venin, préfigure le Christ sans péché sur la croix.
Il s'offre à notre regard pour nous sauver de nos péchés.

2. DIEU A TANT AIMÉ LE MONDE QU'IL A ENVOYÉ SON FILS

Platon, dans son élévation mystique, contemple le juste pendu sur le bois et rend ce témoignage à son frère Glaucon :

"Il convient à l'homme juste qu'on lui enlève son apparence de justice, car s'il apparaîtra juste, il aura des honneurs et des dons pour son paraître.
Sinon, on ne saura pas s'il est juste pour l'amour de la justice ou s'il vise seulement des dons ou des honneurs pour son apparence de justice.
Par conséquent, il doit être mis à l'épreuve.
Il sera dépouillé de tout, spolié, flagellé, torturé, lié, ses yeux seront brûlés et à la fin, après avoir enduré tous les maux, il sera pendu sur le bois jusqu'à la mort" (République, II, 361c-362a).

Nous retrouvons presque les mêmes paroles dans le chant du serviteur souffrant du prophète Isaïe, où il prophétise :

"Le serviteur était sans apparence ni beauté qui attire nos regards, son aspect n'avait rien pour nous plaire.
Méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il était pareil à celui devant qui on se voile la face ; et nous l'avons méprisé, compté pour rien."

Le prophète donne le sens de cette passion en disant : "En fait, c'étaient nos souffrances qu'il portait, nos douleurs dont il était chargé" (Is 53, 2-4).

Jésus Christ, Médiateur entre Dieu et l'humanité blessée, est lui qui est l'Agneau de Dieu.
Il porte sur lui les péchés du monde pour nous délivrer.

Jésus, l'image parfaite du Père que nul n'a jamais vu, est le Roi des rois, le Serviteur des serviteurs.
Il n'a pas choisi de nous rejoindre par la recherche d'un intérêt quelconque, de la vanité de l'amour de la gloire, comme font certains de nos politiciens.

Dieu en Jésus Christ souffre et meurt pour que nous ayons la vie en abondance.
Il est ce grain de blé tombé en terre qui meurt pour produire beaucoup de fruit (Jn 12, 24).

Ainsi, cette victoire du Christ contre le Prince de ce monde oriente notre amour et notre agir dans le temps pour l'éternité.

Le Seigneur, Vainqueur de la mort, dit à Nicodème, dont le nom signifie "vainqueur du peuple" :
"Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle" (Jn 3,16).

3. LA VULNÉRABILITÉ DE DIEU POUR NOTRE RELÈVEMENT

Dieu fort s'est rendu vulnérable, car son amour est dynamique.

Le Verbe éternel, fait chair dans l'histoire, est Parole qui donne sens et consistance à notre existence.
Il est pain eucharistique pour l'homme en route.
Il est sang versé et eau vive qui jaillit de son cœur transpercé.
Il est pardon pour panser les morsures du serpent menteur.

Le Christ est notre Paix.
C'est la croix qui est le critère de fond, le centre de gravité pour notre vie, le cas sérieux de l'essence chrétienne.

La lettre aux Philippiens est une synthèse digne d'admiration sur le mystère de l'incarnation et de la rédemption.
Saint Paul écrit : "Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu.
Mais il s'est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes."

Une personne peut payer ses soins médicaux, mais ne peut pas se sauver.
Le salut appartient à notre Dieu qui a fait le ciel et la terre.

Dans son amour infini, le Père envoie son Fils, l'Aimé, pour manifester sa tendresse.
Il ne retint pas le rang qui l'égalait à Dieu ; il a choisi librement le chemin de la vulnérabilité.

La condescendance de la Transcendance (Synkatàbasis), qui arrive jusqu'au cœur de notre immanence, est l'amour plus fort que la mort.
Cet amour inconditionnel pénètre jusque dans les zones ténébreuses de l'âme, dans le chaos profond de l'âme, pour nous libérer de notre captivité.

Selon saint Paul : "Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé" (Rm 5, 20).
Rien n'arrête l'amour de Dieu.
La croix que nous vénérons est le signe éloquent de cet amour de Dieu qui ne veut perdre personne.

Cet Amour, dans sa forme la plus radicale, est d'une part "Transcendance incommensurable", définie par saint Anselme d'Aoste dans son Proslogion comme "Id quo maius cogitari nequit" (Dieu est d'une grandeur telle qu'aucune autre grandeur ne peut être pensée).

D'autre part, Dieu a choisi la voie de la vulnérabilité, de la fragilité, de la petitesse, qu'on peut aussi affirmer : "Deus est id quo minus cogitari nequit" (Dieu s'est fait tellement petit qu'aucune autre petitesse ne peut être pensée).

La croix du Christ est l'amour fou de Dieu.

Chers frères et sœurs, devant ce mystère admirable de l'abaissement du Christ (kenosis), nous sommes appelés à tomber à genoux devant le trône de sa croix et proclamer que Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père.

4. PRIÈRE D'ADORATION DE LA CROIX

Seigneur Jésus, Premier-né d'entre les morts, ta croix glorieuse nous a sauvés.
Tu es notre joie, notre espérance.
Donne-nous la force de te suivre en portant nos propres croix.

Reste avec nous, Seigneur, quand nous sommes crucifiés sur notre Golgotha de l'empire abyssal de notre cœur.
Illumine les yeux de nos cœurs pour voir celui qui est écrasé par le poids de sa propre croix afin de le relever.

Que ton Église, vivifiée par l'Eucharistie, soit le témoignage "du sacrement du frère" dans le monde miné par la violence, le mépris et l'indifférence envers les pauvres et les marginalisés.

Victoire, tu régneras, ô croix, tu nous sauveras, amen.

Heureuse fête de l'exaltation de la croix.
Paix et joie dans nos cœurs et dans le monde.

Ton frère,
Abbé Ferdinand Nindorera

ascova

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