Altro che liste elettorali: sembrano i turni della tombola di Natale in casa di riposo. A guardar bene i nomi che appaiono nelle liste lanciate dai partiti, viene da chiedersi se non abbiano fatto firmare direttamente nei corridoi delle RSA: cariatidi della politica, mummie rianimate, pensionati instancabili che paiono più affezionati alla candidatura che ai nipotini. Un’armata Brancaleone in giacca e cravatta che torna puntuale come l’influenza stagionale.
Il titolo è eloquente: “Mamma li turchi”. Un tempo lo si gridava terrorizzati di fronte alle incursioni ottomane sulle nostre coste. Oggi, paradosso dei paradossi, l’allarme non arriva dal mare, ma dalle urne: i turchi sono qui, in lista, sorridenti nei loro santini elettorali, pronti a promettere ancora una volta quello che non hanno fatto in cinque anni. Con la faccia di chi ci crede davvero: “Non ce l’ho fatta ieri, ma giuro che ce la farò domani”. Come il dietologo obeso che ti consiglia la dieta miracolosa.
E così, invece del tanto invocato rinnovamento, ci ritroviamo l’ennesima fiera del riciclo. Trombati che rispuntano come funghi, sfaccendati che ritrovano improvvisamente una vocazione civica, falliti che si aggrappano alla candidatura come a un salvagente. A forza di rimescolare sempre lo stesso mazzo, le carte sono così logore che non si distinguono più i semi.
Le prime tribune politiche hanno completato il quadro: salvo un paio di cavalli di razza (in estinzione, come gli stambecchi), il resto era un esercizio di sopravvivenza retorica. Concetti elementari, slogan che fanno rimpiangere i baci Perugina, facce tese più a non inciampare che a convincere. Politici che parlano del “non fatto” come se fosse un merito: “Non siamo riusciti, ma la prossima volta vedrete!” È la nuova frontiera della politica valdostana: vendere il fallimento come programma elettorale.
E il cittadino? Dovrebbe rivotarli per abitudine, come si rimette la sveglia al mattino. La speranza di un ricambio generazionale resta sepolta sotto strati di polvere, e ogni legislatura abbassa ulteriormente l’asticella. Altro che progettualità, qui siamo alla politica geriatrica: più che un consiglio regionale, rischiamo di eleggere un dopolavoro pensionati.
“Mamma li turchi!”, dunque. Ma con una certezza: il nemico non viene da lontano. Sta già qui, e non ha bisogno di cannoni né di sbarchi. Gli basta la scheda elettorale e la nostra memoria corta.
Mamma li turchi
Rien à voir avec des listes électorales dignes de ce nom : on dirait plutôt les tours de la tombola de Noël dans une maison de retraite. En regardant de près les noms qui apparaissent dans les listes déposées par les partis, on se demande s’ils n’ont pas fait signer directement dans les couloirs des EHPAD : vieilles gloires de la politique, momies ressuscitées, retraités infatigables plus attachés à leur candidature qu’à leurs petits-enfants. Une armée Brancaleone en costume-cravate, de retour avec la ponctualité de la grippe saisonnière.
Le titre est parlant : « Au secours, les Turcs ! » Autrefois, on le criait, terrorisés, face aux incursions ottomanes sur nos côtes. Aujourd’hui, paradoxe suprême, l’alerte ne vient plus de la mer, mais des urnes : les Turcs sont ici, sur les listes, souriants sur leurs tracts électoraux, prêts à promettre encore une fois ce qu’ils n’ont pas fait en cinq ans. Avec le visage de ceux qui y croient vraiment : « Je n’y suis pas arrivé hier, mais je jure que j’y arriverai demain ». Comme un diététicien obèse qui vous vante la cure miracle.
Et ainsi, au lieu du renouveau tant invoqué, nous voilà face à la énième foire au recyclage. Des recalés qui réapparaissent comme des champignons, des oisifs qui découvrent soudain une vocation civique, des ratés qui s’accrochent à la candidature comme à une bouée de sauvetage. À force de battre et rebattre le même jeu, les cartes sont tellement usées qu’on n’en distingue même plus les couleurs.
Les premiers débats télévisés ont achevé le tableau : à part une paire de chevaux de race (en voie d’extinction, comme les bouquetins), le reste relevait d’un exercice de survie rhétorique. Des idées élémentaires, des slogans qui font regretter les papillotes de Noël, des visages crispés plus soucieux de ne pas trébucher que de convaincre. Des candidats qui parlent du « non fait » comme si c’était un mérite : « Nous n’avons pas réussi, mais la prochaine fois vous verrez ! » C’est la nouvelle frontière de la politique valdôtaine : vendre l’échec comme programme électoral.
Et le citoyen ? Il devrait les revoter par habitude, comme on remet le réveil le matin. L’espoir d’un renouvellement générationnel reste enseveli sous des couches de poussière, et chaque législature abaisse encore davantage la barre. Plus que de la vision politique, nous voilà au rayon gériatrie : plutôt qu’un Conseil régional, nous risquons d’élire un club du troisième âge.
« Au secours, les Turcs ! » donc. Mais avec une certitude : l’ennemi ne vient pas de loin. Il est déjà là, et il n’a pas besoin de canons ni de débarquements. Il lui suffit du bulletin de vote et de notre mémoire courte.





