Il ritornello lo conosciamo a memoria, lo sogniamo pure di notte: «Mi dispiace». È il mantra di Giorgia Meloni ogni volta che il mare restituisce cadaveri di migranti. Stavolta è successo il 12 agosto 2025: 24 persone morte a pochi chilometri da Lampedusa. Un’altra Cutro, stessa sceneggiatura. Stesse parole, stesso copione. Ma quel mi dispiace dovrebbe avere un’aggiunta obbligatoria: mi dispiace per la vergogna.
Vergogna, sì. Perché la presidente del Consiglio non dice una parola, non muove un dito contro quei capi di Stato del Nord Africa — Tunisia in primis, con cui ha appena firmato memorandum e stretto mani sorridenti — che chiudono entrambi gli occhi sul traffico di esseri umani. Nessuna azione concreta contro i trafficanti, salvo quando la polizia — e qui l’Italia avrebbe potuto dare un segnale forte — arresta il capo dei predatori di vite, stupratore e assassino: Bassem Almasri. Ma il ministro Carlo Nordio che fa? Lo rimpatria con un volo di Stato, restituendolo alla sua rete criminale.
Viene il sospetto che, per chi ha il dovere morale, civico e politico di intervenire, sia meglio morti. L’ultima strage si è consumata a 14 miglia dalle coste italiane, esattamente al limite delle acque nazionali, a 20 minuti di navigazione da una motovedetta. Bastava un’uscita rapida per salvare vite. E invece no. Non è cambiato il racconto di Meloni: colpa dell’«inumano cinismo dei trafficanti». Già si annusa l’operazione di rito: trovare tra i superstiti lo “scafista” da mostrare alle telecamere.
Ma se davvero si vuole dare la caccia al cinismo, perché non cominciare da chi, in nome della «difesa dei confini», lascia che affoghino bambini di un anno? I nostri ministri lo hanno detto chiaramente: con le onde o con i Cpr d’oltremare, l’obiettivo è scoraggiare le partenze. Non è una questione di soldi: i milioni per l’accordo con l’Albania e per le missioni dimostrano che le risorse ci sono. È una questione di dividendo politico.
Se la destra credesse che salvare vite in mare portasse consenso, come lo porta il clamore mediatico quando un’italiana cade per colpa di un bambino rom, proporrebbe persino di prosciugare il Mediterraneo, così come vorrebbe asfaltare i campi rom. Ma non porta voti, e quindi va bene che il mare chiuda la sua tomba liquida sui naufraghi.
Il mi dispiace resta, a buon mercato. E noi, ogni volta, restiamo con un morto in più e una vergogna in meno da contare.
Dispiacere a buon mercato
Le refrain, nous le connaissons par cœur, nous le rêvons même la nuit : « Je regrette ». C’est le mantra de Giorgia Meloni chaque fois que la mer rend les cadavres des migrants. Cette fois, c’était le 12 août 2025 : 24 personnes mortes à quelques kilomètres de Lampedusa. Un autre Cutro, même scénario. Mêmes mots, même mise en scène. Mais ce je regrette devrait comporter un ajout obligatoire : je regrette la honte.
Honte, oui. Car la présidente du Conseil ne prononce pas un mot, ne bouge pas le petit doigt contre ces chefs d’État d’Afrique du Nord — la Tunisie en premier lieu, avec qui elle vient tout juste de signer des mémorandums et d’échanger des poignées de main souriantes — qui ferment les deux yeux sur le trafic d’êtres humains. Aucune action concrète contre les trafiquants, sauf lorsque la police — et là l’Italie aurait pu envoyer un signal fort — arrête le chef des prédateurs de vies, violeur et assassin : Bassem Almasri. Mais que fait le ministre Carlo Nordio ? Il le renvoie par vol d’État, le rendant à son réseau criminel.
On en vient à soupçonner que, pour ceux qui ont le devoir moral, civique et politique d’intervenir, mieux vaut des morts. Le dernier massacre a eu lieu à 14 milles des côtes italiennes, exactement à la limite des eaux nationales, à 20 minutes de navigation d’une vedette des garde-côtes. Il suffisait d’une sortie rapide pour sauver des vies. Et pourtant non. Le récit de Meloni n’a pas changé : c’est la faute du « cynisme inhumain des trafiquants ». On sent déjà l’opération habituelle : trouver parmi les survivants le « passeur » à montrer aux caméras.
Mais si c’est vraiment le cynisme qu’il faut traquer, pourquoi ne pas commencer par ceux qui, au nom de la « défense des frontières », laissent se noyer des enfants d’un an ? Nos ministres l’ont dit clairement : avec les vagues ou avec les CPR outre-mer, l’objectif est de décourager les départs. Ce n’est pas une question d’argent : les millions pour l’accord avec l’Albanie et pour les missions montrent que les moyens existent. C’est une question de dividende politique.
Si la droite pensait que sauver des vies en mer rapportait du soutien populaire, comme le fait le vacarme médiatique lorsqu’une Italienne tombe à cause d’un enfant rom, elle proposerait même d’assécher la Méditerranée, comme elle voudrait goudronner les camps roms. Mais cela ne rapporte pas de voix, et donc il leur convient que la mer referme son tombeau liquide sur les naufragés.
Le je regrette demeure, à bon marché. Et nous, chaque fois, nous restons avec un mort de plus et une honte de moins à compter.





