FEDE E RELIGIONI - 02 agosto 2025, 11:26

ÉVANGILE DE DIMANCHE: PENSER AUX RÉALITÉS D'EN HAUT, CAR SUR CETTE TERRE TOUT PASSE, TOUT COULE

XVIIIe Dimanche du Temps Ordinaire – Année C - SUSPENSION ESTIVALE DE LA MESSE EN FRANÇAIS À AOSTE: LA MESSE DOMINICALE EN LANGUE FRANÇAISE, CÉLÉBRÉE À SAINT-MARTIN-DE-CORLÉANS (AOSTE), EST SUSPENDUE PENDANT L’ÉTÉ. ELLE REPRENDRA LE DIMANCHE 5 OCTOBRE. BON ÉTÉ À TOUTES ET À TOUS !

ÉVANGILE DE DIMANCHE: PENSER AUX RÉALITÉS D'EN HAUT, CAR SUR CETTE TERRE TOUT PASSE, TOUT COULE

Le thème qui unit les trois lectures de ce dimanche est la relativisation des richesses de ce monde qui passe, pour donner priorité aux biens impérissables du ciel. Seul l'amour de Dieu ne passe pas. Saint Augustin écrit à ce sujet :

« Les choses de ce monde, les vanités passent, une succède à l'autre. C'est la réalité de notre univers. Le Verbe de Dieu est toujours le même, ne connaît pas de déclin. Fixe donc ta demeure en lui. Mets en lui ce que tu as reçu de lui » (Conf. IV,10).

Dans cette vie qui passe, que faire ? Faut-il augmenter nos greniers pour l'assurance du lendemain incertain, ou être riche de Dieu pour donner du sens à cette vie transitoire ? Les lectures de ce dimanche nous donneront une lumière sur la question. La seconde lecture nous invite à penser aux réalités d'en haut, non à celles de la terre, qui s’évanouissent à chaque instant.

1. Tout est vanité

Qohéleth affirme : « Vanité des vanités, tout est vanité ». Il met en procès tout ce qui préoccupe l’homme, son avidité, ses fausses sécurités dans l’avoir, afin de découvrir leur caractère éphémère. Le Psaume 89 souligne le caractère transitoire de la vie en la comparant à une herbe qui fleurit le matin et qui est fanée, desséchée le soir. Le terme "vanité" signifie une fumée qui se perd dans l’air.

Mais alors, à quoi sert le travail ? À quoi sert la vocation humaine au développement et à la promotion sociale, si tout est vanité ? Quel est le message caché derrière cette vision apparemment pessimiste du monde, de l’histoire et de la vie ordinaire de l’homme ?

L’auteur du Qohéleth dépasse le panta rhei du philosophe du changement, Héraclite d’Éphèse (tout coule, tout passe). Il ne faut pas lire ce livre dans la perspective de L’Absurde d’Albert Camus ou de La Nausée de Jean-Paul Sartre. L’auteur de l’Ecclésiaste veut consolider la foi en un Dieu qui seul comble la faim et la soif de l’homme.

Tout est donc vanité, sauf l’amour de Dieu semé dans nos cœurs. Les choses de ce monde – le pouvoir économique, politique, les honneurs, la technologie, l’intelligence artificielle en vogue – peuvent nous donner des miettes de bonheur passager. Seul l’amour de Dieu remplit nos cœurs.

2. Contre l’idolâtrie

Les trois lectures nous mettent en garde contre toute forme d’idolâtrie, afin d’être de vrais adorateurs du vrai Dieu, en esprit et en vérité (Jn 4,23). Les idoles qui séduisent les fils d’Adam sont en particulier :

la divinité de l’argent (Pecunia),

la divinité de la bataille pour accroître le pouvoir politique (Vittoria), plus qu’adorée de nos jours (« Aux uns les chars, aux autres les chevaux, à nous le nom de notre Dieu », Ps 20),

et la divinité de la volupté sexuelle, l’Éros pandémique, appelé par les Romains Cupido.

L’Évangile de ce dimanche nous aide à avoir une vision nouvelle de la vie et des choses dont elle est constituée. Qui se laisse gouverner par les choses devient ce qu’il aime : il est chosifié. Qui est attiré par le Père tend à lui ressembler.

Le colloque entre Jésus et l’homme qui veut que Jésus soit son avocat pour être remis dans son droit est d’actualité. Combien de frères se haïssent, ne se saluent pas, se retrouvent devant les tribunaux pour des questions d’héritage ?

Dans cet Évangile, celui qui prend l’initiative de communiquer est celui qui se sent lésé. Son visage est triste, son cœur rempli d’angoisse et de peur. Peut-être que son frère unit égoïsme, avidité, avarice et violence. Il se sent opprimé. Il se décharge sur Jésus dans l’espoir de trouver une solution au problème qui hante son cœur. Cet homme avait sans doute été touché par l’enseignement de Jésus, mais il ne le connaissait pas encore à fond.

3. Cherchez d’abord le Royaume et sa justice

Jésus n’est pas tendre envers l’homme qui veut l’impliquer dans des questions d’héritage. Il aurait aimé au moins un mensonge bien dit comme : « Je te comprends », « Je vais y réfléchir », « On y reviendra quand j’aurai du temps ». La diplomatie n’est pas le fort de Jésus. Il dit la vérité qui fâche, car il n’est pas venu créer des commissions terres et autres biens.

Sa mission est de démasquer la racine du mal, à l’origine de toute injustice et de tout fratricide. Pourquoi Jésus répond-il à l’homme détruit intérieurement d’une manière aussi sèche ? Il veut nous introduire dans la communion à la vérité (Gemeinschaft in der Wahrheit).

Toute injustice naît du mensonge, qui consiste à dire faux ce qui est vrai. La finalité du mensonge et de l’injustice peut être la poursuite d’une vaine gloire, la protection des biens mal acquis, la volonté de puissance pour écraser les faibles en les spoliant.

Selon la pédagogie de Jésus, sa réponse est accompagnée d’une parabole. Le personnage au cœur de la narration est un homme habile pour les richesses de ce monde, mais indifférent à la vie éternelle. En construisant des greniers et en les remplissant de blé, il pensait avoir résolu le problème du lendemain. Son dieu était Proserpine, divinité des céréales. Pour lui, la clef de voûte de la vie était la richesse.

Jésus l’appelle fou, dans le sens d’ignorant de ce qu’il est sensé connaître. Son erreur est de vouloir établir une fausse sécurité à travers un désir effréné d’accumuler infiniment les biens, tout en délaissant l’Infini, source de tout bien.

Le terme latin stultus (stupide) est synonyme de folie (àphrosyné, en grec). Saint Augustin disait : « On peut douter de tout sauf de la mort » (omnia incerta, certa mors). Dans l’histoire des pays opprimés par des dictatures, un président disait : « Moi, ex-président, jamais. Peut-être je mourrai ». Il mettait en doute sa propre mort !

Dieu dit à tout homme qui met son espoir dans les vanités du monde : « Tu es fou : cette nuit même, on va te demander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ? »
Et le Psaume 48 conclut : « L’homme comblé qui n’est pas clairvoyant ressemble au bétail qu’on abat ».

4. Prière pour le pain quotidien

Dieu Père,
Tu nous dis par la bouche de ton Fils bien-aimé, de chercher le Royaume et sa justice, et le reste nous sera donné par-dessus tout. Donne-nous aujourd’hui le pain de chaque jour. Accorde-nous l’esprit de liberté envers les biens de ce monde, car notre vie ne dépend pas de ce que nous possédons.

Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse.
Rassasie-nous de ton amour au matin, que nous passions nos jours dans la joie et les chants.

Amen.

Bon dimanche, frères et sœurs.
Paix et joie dans nos cœurs et dans le monde.
Ton frère,
Abbé Ferdinand Nindorera

ascova

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