Chez Nous - 21 luglio 2025, 08:00

NOUS Y VOILÀ ENCORE

Ci risiamo

NOUS Y VOILÀ ENCORE

Val Ferret isolata, ancora una volta. E non per colpa del cielo, ma per anni di incuria, sottovalutazione e manutenzione approssimativa.

Ci risiamo, appunto.
Basta una pioggia un po’ più intensa e la Val Ferret si chiude come una trappola.
Di nuovo. Sempre lì. Sempre allo stesso modo. Sempre per le stesse ragioni.
Non è sfortuna. Non è solo il “clima impazzito”. È responsabilità. È incuria. È miopia.

Ieri sera un nuovo smottamento ha isolato la valle. Frazioni bloccate, cinquanta persone – tra lavoratori e turisti – intrappolate, un convoglio in fretta e furia organizzato per farle scendere prima di richiudere tutto, sperando di riaprire domani. E già ci sentiamo fortunati: "per fortuna non c’era tanta gente", dice il sindaco. E meno male! Ma è questa la strategia di protezione del territorio? Sperare che piova poco e che ci siano pochi turisti?

Da quanto tempo sappiamo che quelle zone sono fragili, esposte, a rischio? Da quanto tempo lo sappiamo e facciamo poco o niente?
Gli esperti lo ripetono da anni: servono monitoraggi costanti, messa in sicurezza vera, manutenzione regolare, presidi territoriali. E invece si vive nell’attesa della prossima alluvione, sperando che vada bene, che non ci siano vittime, che si possa riaprire in fretta. È diventata una liturgia della rassegnazione. Ed è inaccettabile.

I cambiamenti climatici ci mettono il carico, certo. Ma l’abbandono del territorio, la riduzione dei presidi forestali, la gestione a spot dell’ambiente montano sono colpe tutte nostre. Umanissime. Politiche.
Le frane non sono piovute dal cielo: sono spuntate da versanti lasciati andare, da fossi ostruiti, da boschi lasciati all’anarchia. E sono il prezzo che paghiamo per aver trasformato la montagna in una cartolina da vendere ai turisti, più che in un ecosistema fragile da preservare.

Eppure, anche stavolta, la narrazione sarà la stessa: evento eccezionale, nessun ferito, intervento tempestivo, strada riaperta a tempo di record. Come se la normalità fosse questo eterno pronto soccorso del paesaggio, questo rincorrere emergenze con l’affanno di chi si ostina a non voler prevenire.

La Val Ferret – come la Val Veny, come tante altre aree montane della Valle d’Aosta – è un patrimonio ambientale e turistico straordinario, ma è anche una zona di alta fragilità idrogeologica. Lo sappiamo da sempre. E allora basta con le frasi fatte. Basta con il “ce lo aspettavamo”. Basta con le conferenze stampa post-evento. Servono piani di manutenzione strutturati, investimenti stabili e continui, capacità di ascoltare chi vive e lavora in quei luoghi tutto l’anno e che conosce versante per versante.

La montagna non è Disneyland. Né un set per spot turistici. È viva, vulnerabile, e ha bisogno di cura.
Perché ogni volta che diciamo “ci risiamo”, vuol dire che non abbiamo fatto nulla per evitarlo. E questa, Piero incluso, non è più solo colpa del maltempo. È colpa nostra.

Ci risiamo

La Val Ferret isolée, encore une fois. Et ce n’est pas la faute du ciel, mais des années de négligence, de sous-évaluation et d’entretien approximatif.

Il suffit d’une pluie un peu plus forte, et la Val Ferret se referme comme un piège.
Encore. Toujours là. Toujours de la même manière. Toujours pour les mêmes raisons.
Ce n’est pas de la malchance. Ce n’est pas seulement le “climat devenu fou”. C’est une responsabilité. Une incurie. Une myopie.

Hier soir, un nouveau glissement de terrain a isolé la vallée. Hameaux coupés, une cinquantaine de personnes – entre travailleurs et touristes – bloquées. Un convoi organisé à la hâte pour les faire redescendre avant de refermer la route, dans l’espoir de la rouvrir demain. Et déjà, on se dit chanceux : « heureusement, il n’y avait pas beaucoup de monde », dit le maire. Et tant mieux ! Mais est-ce vraiment ça, la stratégie de protection du territoire ? Espérer qu’il pleuve peu et qu’il y ait peu de touristes ?

Depuis combien de temps sait-on que ces zones sont fragiles, exposées, à risque ? Depuis combien de temps le sait-on, et on ne fait que peu ou rien ?
Les spécialistes le répètent depuis des années : il faut des surveillances constantes, des sécurisations réelles, un entretien régulier, des gardiens du territoire. Et pourtant, on vit dans l’attente de la prochaine inondation, en espérant que ça se passe bien, qu’il n’y ait pas de victimes, qu’on puisse rouvrir rapidement. C’est devenu une sorte de liturgie de la résignation. Et c’est inacceptable.

Le changement climatique aggrave la situation, bien sûr. Mais l’abandon du territoire, la disparition des services forestiers, la gestion à coups de rustines de l’environnement montagnard sont des fautes bien humaines. Politiques.
Les coulées de boue ne tombent pas du ciel : elles surgissent de versants laissés à l’abandon, de rigoles bouchées, de forêts livrées à l’anarchie. C’est le prix que nous payons pour avoir transformé la montagne en carte postale à vendre aux touristes, plutôt qu’en écosystème fragile à préserver.

Et pourtant, une fois encore, le discours officiel sera le même : événement exceptionnel, aucun blessé, intervention rapide, route rouverte en un temps record. Comme si la normalité consistait à courir perpétuellement après les urgences, dans une gestion chaotique du territoire.

La Val Ferret – comme la Val Veny, comme tant d’autres zones de montagne en Vallée d’Aoste – est un patrimoine environnemental et touristique extraordinaire, mais aussi une zone à haute fragilité hydro-géologique. On le sait depuis toujours. Alors assez des phrases toutes faites. Assez du “on s’y attendait”. Assez des conférences de presse après coup. Il faut des plans d’entretien structurés, des investissements stables et constants, la capacité d’écouter celles et ceux qui vivent et travaillent dans ces lieux toute l’année, et qui connaissent chaque versant comme leur poche.

La montagne n’est pas Disneyland. Ni un décor pour les spots touristiques. Elle est vivante, vulnérable, et demande des soins.
Parce qu’à chaque fois que l’on dit “nous y voilà encore”, cela signifie qu’on n’a rien fait pour l’éviter. Et ça, moi y compris, ce n’est plus la faute du mauvais temps. C’est la nôtre.

piero.minuzzo@gmail.com

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