Chez Nous - 19 luglio 2025, 08:00

Péage Vert

Pedaggio Verde

Péage Vert

Si comincia con un euro. Simbolico, dicono. Ma il prezzo vero è un altro: è quello di un’idea di natura a pagamento, di montagna su prenotazione, di territorio trasformato in un parco giochi per chi può permetterselo e in un campo minato di vincoli per chi ci vive, lavora, ci cammina. Il Colle del Nivolet, con i suoi 2612 metri di meraviglia, diventa un’anticamera del turismo selezionato col bancomat.

A parole, la sostenibilità. Nei fatti, il solito pasticcio all’italiana travestito da innovazione: 350 veicoli al giorno, ma solo con targa registrata e pagamento annesso. Un euro, certo, per ora. Poi arriverà la “NivoletCard”, con i suoi benefit, parcheggio, visite guidate, servizi. Sarà l’abbonamento alla natura, al pari della palestra e di Netflix. E chi non paga, guardi pure da lontano.

Nel frattempo, chi abita la valle e ci va da sempre a piedi o in bici, chi porta le capre o va a pescare, si trova incastrato in un modello che non è pensato per lui. È il solito greenwashing con la patina eco-chic: regolamento, app, telecamere, parole complicate come sperimentazione della regolamentazione degli ultimi 6 km. Insomma, per dire che stanno mettendo un casello sulla montagna. Altro che tutela.

Dice il Parco: “Un passo alla volta verso un futuro sostenibile”. Ma il passo, oggi, lo fanno solo le auto dei 350 prenotati. E gli altri? A piedi, ma solo se hanno tempo, gambe e magari un QR code.

Dietro, l’entusiasmo tecnologico di IREN, il consenso degli enti pubblici, la benedizione dei sindaci e l’orgoglio della Città Metropolitana. Manca solo Amazon Prime per far consegnare i panini al rifugio. In nome di una sostenibilità che sa tanto di vetrina e poco di sostanza. Una montagna “a numero chiuso” non è più un bene comune, è un prodotto.

La verità è semplice, e sotto gli slogan ci scappa: si favorisce chi ha soldi e tempo, si scoraggia la frequentazione libera, si alimentano le mode e si rinuncia a una vera politica di tutela. Perché la tutela si fa con il presidio umano, l’educazione, la manutenzione dei sentieri, la conoscenza diretta del territorio. Non con i tornelli.

E così, dopo anni di parole sulla montagna accessibile, ci ritroviamo col badge al colle. Un passo alla volta, certo. Ma verso dove?

Pedaggio Verde

On commence par un euro. Symbolique, disent-ils. Mais le vrai prix est ailleurs : c’est celui d’une idée de nature payante, de montagne sur réservation, d’un territoire transformé en parc d’attractions pour ceux qui peuvent se le permettre, et en champ de mines réglementaire pour ceux qui y vivent, y travaillent ou y marchent. Le Col du Nivolet, avec ses 2612 mètres de splendeur, devient l’antichambre d’un tourisme sélectionné par carte bancaire.

En paroles, la durabilité. En réalité, le traditionnel bricolage à l’italienne maquillé en innovation : 350 véhicules par jour, mais uniquement avec plaque enregistrée et paiement à la clé. Un euro, d’accord, pour commencer. Ensuite viendra la “NivoletCard”, avec ses avantages, son parking, ses visites guidées, ses services. Un abonnement à la nature, au même titre qu’une salle de sport ou Netflix. Et ceux qui ne paient pas ? Ils peuvent regarder de loin.

Pendant ce temps, ceux qui vivent dans la vallée et y vont depuis toujours à pied ou à vélo, ceux qui montent avec leurs chèvres ou vont pêcher, se retrouvent coincés dans un modèle qui n’a pas été pensé pour eux. C’est du greenwashing classique avec un vernis éco-chic : règlement, appli, caméras, jargon technocratique comme “expérimentation de la réglementation des derniers 6 km”. En somme, ils installent un péage en montagne. Rien à voir avec une véritable protection.

Le Parc dit : « Un pas après l’autre vers un avenir durable. » Mais le pas, aujourd’hui, ce sont seulement les 350 voitures réservées qui le font. Et les autres ? À pied, mais seulement s’ils ont du temps, des jambes… et peut-être un QR code.

Derrière, l’enthousiasme technologique d’IREN, l’assentiment des pouvoirs publics, la bénédiction des maires et la fierté de la Ville Métropolitaine. Il ne manque plus qu’Amazon Prime pour livrer les sandwichs au refuge. Au nom d’une durabilité de vitrine, vide de substance. Une montagne à “nombre limité”, ce n’est plus un bien commun, c’est un produit.

La vérité est simple, et elle perce sous les slogans : on favorise ceux qui ont de l’argent et du temps, on décourage la fréquentation libre, on nourrit les modes et on renonce à une véritable politique de préservation. Parce que protéger, cela signifie présence humaine, éducation, entretien des sentiers, connaissance directe du territoire. Pas des portiques automatiques.

Et ainsi, après des années de discours sur la montagne accessible, on se retrouve badge en main, au col. Un pas après l’autre, peut-être. Mais vers où ?

piero.minuzzo@gmail.com

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