Chez Nous - 04 giugno 2025, 08:00

Vote-moi mais ne va pas voter

Votami ma non votare

Vote-moi mais ne va pas voter

C’è chi si presenta ogni cinque anni col cappello in mano e lo slogan in bocca, pronto a promettere mari e monti purché tu lo voti. Ma appena il popolo ha davvero voce in capitolo, eccoli che si voltano dall’altra parte e ti suggeriscono di restare a casa. È il curioso caso delle destre italiane: campioni della democrazia a targhe alterne.

"Votami!" ti dicono, occhi lucidi come in uno spot di tonno commosso, "votami che ti rappresento io!". Ma poi, quando tocca a te esprimerti davvero — senza intermediari, senza la claque, senza le dirette TikTok — ecco il colpo di scena: “Eh no, stavolta meglio che te ne stai a casa, dài. Questo referendum è inutile, divisivo, prematuro, complicato, troppo semplice, troppo chiaro. Troppo popolare, insomma.”

Benvenuti nella commedia all’italiana versione 2025, dove le destre — quelle stesse che sventolano Costituzione e popolo sovrano un giorno sì e l’altro pure — diventano improvvisamente allergiche all’urna quando a indire il voto non sono loro.

È successo di nuovo. Sta succedendo ora. La destra istituzionale, quella dei palazzi, dei selfie tra le colonne e delle dirette da Montecitorio, lancia un appello surreale: disertate il referendum. Non importa se riguarda questioni fondamentali. Non importa se è stato chiesto da centinaia di migliaia di cittadini. L’importante è non andare. "Boicottare", dicono con aria seria, dimenticando che a forza di boicottare si finisce per sabotare la democrazia stessa.

E allora eccoci all’ossimoro perfetto: "votami, ma non votare". Il nuovo slogan che andrebbe stampato sui manifesti elettorali, giusto sotto il faccione sorridente del candidato di turno. Perché di voti hanno bisogno, ma solo dei loro. I tuoi, se sono fuori dal loro coro, li preferiscono silenziati, addomesticati, spenti.

Chissà cosa direbbero i Padri costituenti, quelli veri, di questa retorica da cabaret autoritario. Chissà come commenterebbe un Altiero Spinelli se vedesse partiti europeisti in campagna contro la partecipazione popolare. Forse riderebbe. O forse no.

Chi ha paura del voto ha qualcosa da perdere. E quando chi è al governo ti invita a non usare un tuo diritto, non è democrazia: è abuso di fiducia, è una truffa vestita da consiglio disinteressato.

E allora, sì: ridiamoci sopra. Ma poi alziamoci in piedi. E andiamoci, a votare. Perché chi ci chiede di restare a casa lo fa per restarci lui, al potere. Senza fastidi. Senza sorprese. Senza te. (ha collaborato Jean-Paul Savourel)

Votami ma non votare

Il y a ceux qui, tous les cinq ans, se présentent chapeau à la main et slogans pleins la bouche, prêts à promettre mer et monde pour obtenir ton vote. Mais dès que le peuple peut vraiment s’exprimer, les voilà qui changent de trottoir et te conseillent de rester chez toi. C’est le cas curieux de la droite italienne : championne de la démocratie... à sens unique.

« Vote-moi ! » te supplient-ils, les yeux brillants comme dans une pub pour du thon en boîte un peu ému, « vote-moi, je te représenterai, promis ! ». Mais dès que c’est à toi de parler — sans filtre, sans applaudissements commandés, sans live TikTok — paf, retournement de veste : « Ah non, cette fois reste chez toi. Ce référendum ? Inutile, clivant, prématuré, confus, trop simple, trop clair. Trop populaire, en somme. »

Bienvenue dans la comédie à l’italienne, version 2025. Où la droite — celle qui agite la Constitution et le peuple souverain à chaque discours — devient subitement allergique aux urnes… quand elle ne les organise pas elle-même.

Et rebelote : c’est encore arrivé. C’est en train d’arriver. La droite institutionnelle, celle des selfies sous les colonnes et des directs depuis Montecitorio, lance un appel ubuesque : boycottez le référendum. Peu importe les sujets. Peu importe que des centaines de milliers de citoyens l’aient demandé. Ce qui compte, c’est de ne pas y aller. « Boycotter », disent-ils avec un air grave, oubliant qu’à force de boycotter, on finit par saboter la démocratie.

Et nous voilà face à l’oxymore parfait : « vote-moi, mais ne va pas voter ». Le nouveau slogan à imprimer sur les affiches électorales, juste sous la tête souriante du candidat du moment. Car des votes, ils en ont besoin, mais seulement des leurs. Les tiens, s’ils ne chantent pas la même chanson, ils les préfèrent muselés, dressés, éteints.

Que diraient les véritables Pères constituants de cette rhétorique de cabaret autoritaire ? Que penserait un Altiero Spinelli en voyant des partis dits européens faire campagne contre la participation citoyenne ? Il en rirait peut-être. Ou pas.

Celui qui a peur du vote, c’est qu’il a quelque chose à perdre. Et quand ceux qui gouvernent t’invitent à ne pas utiliser un droit fondamental, ce n’est plus de la démocratie : c’est un abus de confiance, une arnaque maquillée en bon conseil.

Alors oui, moquons-nous. Mais ensuite, levons-nous. Et allons-y, voter. Parce que ceux qui te demandent de rester à la maison, le font pour pouvoir eux y rester… au pouvoir. Sans bruit. Sans surprises. Sans toi. (avec la collaboration de Jean-Paul Savourel)

piero.minuzzo@gmail.com

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