Chez Nous - 02 giugno 2025, 08:00

Deprofundis

Deprofundis

Deprofundis

Il 2 Giugno 1946 gli italiani (le italiane per la prima volta) scelsero la Repubblica. Non era solo un cambio di forma, ma una rinascita morale dopo vent’anni di fascismo, otto di guerra e venticinque aprile di speranza. Archiviammo il re, la dittatura, la retorica virilista, le leggi razziali, il pensiero unico. Pensavamo.

Ma oggi, 2 Giugno 2025, più che celebrare la Festa della Repubblica, pare ci tocchi recitare un Deprofundis. Perché di quella Repubblica fondata sul lavoro, sulla libertà e sulla dignità della persona, restano le parate militari e le frasi di circostanza. Il cuore, invece, batte sempre più piano. Schiacciato da un Governo che somiglia a un rigurgito di ciò che pensavamo sepolto nella Storia.

Altro che antifascismo: oggi è tornato di moda l’autoritarismo col sorriso. Le ministre citano Mussolini con leggerezza, i talk show riscrivono il Ventennio come se fosse una serie Netflix di successo (“almeno ha fatto le bonifiche!”), e i manganelli tornano a parlare più della Costituzione. In aula si approvano leggi di propaganda, fuori si soffoca il dissenso, si schedano studenti, si minacciano giudici, si delegittimano giornalisti. E intanto, con l’altra mano, si gioca alla geopolitica da discount, tra inchini a Orbán e flirt con Le Pen.

Questa non è la Repubblica per cui hanno combattuto i partigiani. Questa è la caricatura di una Repubblica che si sta autodigerendo.
Eppure un argine c’è. E si chiama Sergio Mattarella.
Con il suo tono sobrio e la pazienza di Giobbe, è l’unico che ancora richiama – sommessamente ma con dignità – al rispetto della Costituzione più bella del mondo. Non perché lo dica Benigni, ma perché lo dice il buon senso: quella Carta ci ha tenuti in piedi per quasi ottant’anni. Ora qualcuno la vuole riscrivere col pennarello della propaganda, trasformando la democrazia in una monarchia elettiva di stampo algoritmico.

Il guaio è che la maggioranza, gonfia di sé, scambia i numeri per verità. Scambia il 40% dei voti validi per un’investitura divina. E mentre gioca al risiko delle riforme istituzionali – premierato, autonomia differenziata, giustizia intimidita – dimentica che una democrazia non è forte quando concentra il potere, ma quando lo distribuisce.

Questa non è solo una crisi politica. È una crisi culturale. Civile.
Abbiamo buttato via la memoria come fosse carta straccia. Abbiamo smesso di insegnare cos’era il fascismo, e adesso ci meravigliamo se riappare, sotto forma di decreto, tweet o manganello. Dimentichiamo che la Costituzione nacque esattamente per evitare il ritorno di quel buio.

Allora, il 2 Giugno non c’è niente da festeggiare.
C’è da resistere, reagire, ricordare.

E c’è da appellarsi a Mattarella, ultimo statista in un deserto di slogan. Non chiediamo miracoli, ma almeno coerenza, rigore, fermezza. Chiediamo che qualcuno ricordi ai nuovi potenti che il potere è sempre temporaneo, mentre la libertà, quando si perde, lo è per sempre.

Deprofundis, sì. Ma con gli occhi aperti. E il pugno chiuso (nel taschino, per ora).
Perché la Repubblica non è morta. Ma è sotto sedativi. E il risveglio dipende da noi. (Ha collaborato Jean-Paul Savourel)

Deprofundis

Le 2 juin 1946, les Italiens – et pour la première fois les Italiennes – ont choisi la République. Ce n’était pas seulement un changement de forme institutionnelle, mais une véritable renaissance morale après vingt ans de fascisme, huit de guerre, et un 25 avril plein d’espérance. Nous avons rangé au placard le roi, la dictature, la rhétorique viriliste, les lois raciales, la pensée unique. Du moins, le pensions-nous.

Mais aujourd’hui, en ce 2 juin 2025, plutôt que de célébrer la Fête de la République, il semble qu’on doive réciter un Deprofundis. Car de cette République fondée sur le travail, la liberté et la dignité de la personne humaine, il ne reste que les défilés militaires et les phrases toutes faites. Le cœur, lui, bat de plus en plus faiblement. Écrasé par un gouvernement qui ressemble à un renvoi d’histoire mal digérée.

L’antifascisme ? Un mot démodé. Ce qui est tendance aujourd’hui, c’est l’autoritarisme avec le sourire. Des ministres citent Mussolini avec légèreté, des talk-shows réécrivent les vingt ans du régime comme s’il s’agissait d’une série Netflix à succès (« au moins, il a asséché les marécages ! »), et les matraques s’expriment plus fort que la Constitution. À l’intérieur, on vote des lois de propagande ; à l’extérieur, on étouffe la contestation, on fiche les étudiants, on menace les juges, on délégitime les journalistes. Et pendant ce temps-là, on joue à la géopolitique de supérette, entre courbettes à Orbán et œillades à Le Pen.

Ce n’est pas pour cette République que les partisans ont combattu. C’est la caricature d’une République en train de s’auto-digérer.

Et pourtant, un rempart existe. Il s’appelle Sergio Mattarella.
Avec son ton sobre et sa patience biblique, il est le seul à rappeler – doucement mais dignement – au respect de la plus belle Constitution du monde. Pas parce que Benigni l’a dit, mais parce que le bon sens l’exige : cette Charte nous a maintenus debout pendant près de 80 ans. Et voilà que certains veulent la réécrire au marqueur propagandiste, transformant la démocratie en monarchie élective version algorithmique.

Le problème, c’est qu’une majorité ivre de son propre pouvoir confond les chiffres avec la vérité. Elle prend 40 % des suffrages exprimés pour une onction divine. Et pendant qu’elle joue au Monopoly des réformes institutionnelles – Premier ministre tout-puissant, autonomie à deux vitesses, justice intimidée – elle oublie qu’une démocratie ne se renforce pas en concentrant le pouvoir, mais en le distribuant.

Ce n’est pas seulement une crise politique. C’est une crise culturelle. Civique.
Nous avons jeté la mémoire à la poubelle, comme un vieux papier gras. Nous avons cessé d’enseigner ce qu’était le fascisme – et maintenant, nous feignons la surprise quand il réapparaît, sous forme de décret, de tweet ou de matraque. Nous oublions que la Constitution est née précisément pour empêcher le retour de ces ténèbres.

Alors, ce 2 juin, il n’y a rien à fêter.
Il y a à résister, réagir, se souvenir.

Et il y a à faire appel à Mattarella, dernier homme d’État dans un désert de slogans. Nous ne demandons pas des miracles, mais un minimum de cohérence, de rigueur, de fermeté. Nous demandons que quelqu’un rappelle aux nouveaux puissants que le pouvoir est toujours provisoire, tandis que la liberté, quand elle se perd, c’est pour longtemps.

Deprofundis, oui. Mais les yeux ouverts. Et le poing fermé (dans la poche, pour l’instant).
Parce que la République n’est pas morte. Elle est sous sédatif. Et son réveil dépend de nous. (Avec la collaboration de Jean-Paul Savourel)

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