Chez Nous - 30 maggio 2025, 08:00

Silences sur Gaza

Silenzi su Gaza

Silences sur Gaza

Ogni giorno a Gaza si contano bambini morti sotto le bombe. E ogni giorno in Valle d’Aosta il Consiglio regionale tace. Erika Guichardaz richiama una mozione votata sei mesi fa. Ma da allora, il nulla.

Ci sono silenzi che pesano più delle parole. Silenzi che raccontano una realtà più atroce di qualunque discorso pronunciato in aula o su un palco. Uno di questi è il silenzio della politica valdostana davanti all’eccidio in corso nella Striscia di Gaza.

Da giorni denuncio, da cronista e da cittadino, l’assenza quasi totale di reazioni istituzionali nella nostra regione, mentre dall’altra parte del Mediterraneo si consuma una delle più gravi tragedie umanitarie del nostro tempo. Un genocidio a fuoco lento, perpetrato dal governo Netanyahu, con la complice accondiscendenza di chi dovrebbe almeno provare a sollevare la voce.

È in questo contesto che ricevo, da Erika Guichardaz, consigliera regionale di Progetto Civico Progressista, un verbale risalente a dicembre scorso. Si tratta della discussione su una mozione – approvata, sì – che chiedeva al Governo nazionale il riconoscimento dello Stato di Palestina. Un segnale. Un gesto. Un atto politico, almeno nelle intenzioni.

Ma oggi, sei mesi dopo, cosa resta di quella mozione? Nulla. Nessun seguito. Nessuna dichiarazione. Nessun ulteriore atto. Come se la guerra fosse finita lì, nelle parole di un verbale protocollato.

Nel frattempo, a Gaza, i numeri sono diventati incubi: 15.000 bambini morti, altrettanti in fin di vita. Scuole, ospedali, interi quartieri rasi al suolo. Mentre qui da noi, in Valle d’Aosta, le istituzioni tacciono. Guardano altrove. O, peggio, si rifugiano in una prudenza che sa di codardia morale.

Se non fosse stato per il movimento BDS Valle d’Aosta, e per la straordinaria manifestazione del 28 maggio scorso – con centinaia di persone in piazza, altro che la “cinquantina” frettolosamente riportata da certi media allineati, più preoccupati di sminuire che di informare – il Consiglio regionale non avrebbe speso nemmeno una riga per Gaza da dicembre in poi. E sarebbe proseguito, indisturbato, quel silenzio complice, quella prudenza omertosa, quella paralisi morale che avvolge da mesi il palazzo dell’autonomia.

La verità, scomoda ma necessaria, è che la politica valdostana ha voltato le spalle alla Palestina. Che il Consiglio regionale ha dimenticato Gaza. Che anche in un piccolo territorio come il nostro, l’inerzia diventa complicità quando si tace di fronte a un popolo bombardato, affamato, schiacciato sotto un’occupazione criminale.

Erika Guichardaz ha fatto bene a ricordare quella mozione. Ma ora serve molto di più. Serve coraggio. Serve una voce collettiva, istituzionale, capace di dire con chiarezza da che parte si sta. Perché chi tace, acconsente. E chi si nasconde dietro la diplomazia del “non schierarsi” è già schierato, con l’oppressore.

Sì, Gaza è lontana. Ma il dolore dei bambini assassinati – uno ad uno – grida anche qui. E continuerà a farlo, finché le nostre istituzioni resteranno mute. (con la collaborazione di Jean-Paul Savourel)

Silenzi su Gaza

Chaque jour à Gaza, on compte des enfants tués sous les bombes. Et chaque jour, en Vallée d’Aoste, le Conseil régional garde le silence. Erika Guichardaz rappelle une motion votée il y a six mois. Mais depuis, plus rien.

Il existe des silences plus lourds que des mots. Des silences qui racontent une réalité plus atroce que n’importe quel discours prononcé dans une salle ou sur une estrade. L’un de ces silences est celui de la politique valdôtaine face au massacre en cours dans la bande de Gaza.

Depuis plusieurs jours, je dénonce – en tant que journaliste et en tant que citoyen – l’absence quasi totale de réactions institutionnelles dans notre région, tandis qu’à l’autre bout de la Méditerranée se déroule l’une des tragédies humanitaires les plus graves de notre époque. Un génocide à feu lent, perpétré par le gouvernement Netanyahu, avec la complice complaisance de ceux qui devraient au moins tenter d’élever la voix.

C’est dans ce contexte que je reçois d’Erika Guichardaz, conseillère régionale de Progetto Civico Progressista, un compte rendu remontant à décembre dernier. Il s’agit du débat sur une motion – approuvée, certes – demandant au gouvernement national la reconnaissance de l’État de Palestine. Un signal. Un geste. Un acte politique, du moins dans l’intention.

Mais aujourd’hui, six mois plus tard, que reste-t-il de cette motion ? Rien. Aucune suite. Aucune déclaration. Aucun autre acte. Comme si la guerre s’était arrêtée là, dans les mots d’un procès-verbal classé et oublié.

Pendant ce temps, à Gaza, les chiffres sont devenus cauchemardesques : 15 000 enfants morts, autant sur le fil de la survie. Des écoles, des hôpitaux, des quartiers entiers rasés. Et ici, en Vallée d’Aoste, les institutions gardent le silence. Elles détournent le regard. Ou pire, se réfugient dans une prudence qui sent la lâcheté morale.

Si ce n’était grâce au mouvement BDS Vallée d’Aoste, et à l’extraordinaire manifestation du 28 mai dernier – avec des centaines de personnes dans la rue, bien loin de la « cinquantaine » précipitamment rapportée par certains médias alignés, plus soucieux de minimiser que d’informer – le Conseil régional n’aurait pas écrit une seule ligne sur Gaza depuis décembre. Et se serait poursuivi, sans entraves, ce silence complice, cette prudence mafieuse, cette paralysie morale qui entoure depuis des mois le palais de l’autonomie.

La vérité, inconfortable mais nécessaire, c’est que la politique valdôtaine a tourné le dos à la Palestine. Que le Conseil régional a oublié Gaza. Que même dans un petit territoire comme le nôtre, l’inertie devient complicité lorsqu’on se tait face à un peuple bombardé, affamé, écrasé sous une occupation criminelle.

Erika Guichardaz a eu raison de rappeler cette motion. Mais aujourd’hui, il faut bien plus. Il faut du courage. Il faut une voix collective, institutionnelle, capable de dire clairement de quel côté on se tient. Car le silence équivaut à un consentement. Et celui qui se cache derrière la diplomatie du « ni-ni » est déjà aligné — avec l’oppresseur.

Oui, Gaza est loin. Mais la douleur des enfants assassinés – un par un – résonne aussi ici. Et elle continuera de le faire, tant que nos institutions resteront muettes. (Jean-Paul Savourel a collaboré)

piero.minuzzo@gmail.com

SU