Consiglio Valle Comuni - 17 maggio 2025, 09:18

L'Union Valdôtaine réaffirme son engagement autonomiste en honorant la mémoire de Chanoux

À l'occasion de la présentation du Siège Central rénové, l'Union Valdôtaine a reçu en don le bureau d'Émile Chanoux. Un geste hautement symbolique qui réaffirme, dans un monde en mutation, l’actualité brûlante de la pensée fédéraliste, alpino-valdôtaine et résolument autonomiste du martyr de 1944

L'Union Valdôtaine réaffirme son engagement autonomiste en honorant la mémoire de Chanoux

Il y a des lieux qui parlent. Des objets qui transmettent. Et des gestes qui rappellent qu'une communauté sans mémoire est une communauté sans avenir. Ce vendredi 16 mai, dans un climat de simplicité solennelle, l’Union Valdôtaine a ouvert les portes de son Siège Central rénové à Aoste, marquant non seulement la fin d’un chantier matériel, mais l’affirmation d’un chantier identitaire, politique, existentiel.

Le bureau d’Émile Chanoux, héros de la Résistance valdôtaine, chantre du fédéralisme alpin, martyr pour l’autonomie, a trouvé sa place au sein de la Maison de l’Union. Offert par la famille Blanc, ce meuble n’est pas un simple objet : c’est un totem. Une boussole. Une promesse. « Il est à sa place ici », a déclaré avec une émotion retenue Ivo Blanc, rappelant le jour où la veuve de Chanoux, Céleste Perruchon, lui avait confié ce bureau, alors qu’il n’était qu’un jeune homme à Villeneuve.

Pour le président Joël Farcoz, ce geste s’inscrit dans un continuum idéologique : « L’exemple d’Émile Chanoux fait comprendre l’importance des piliers qui sont aussi ceux de l’Union Valdôtaine : une autonomie qui avance pour la Vallée d'Aoste, le fédéralisme comme socle de gouvernance représentatif et juste, le droit à l'autodétermination des peuples alpins et des minorités ethno-linguistiques, la défense du français et des langues qui font notre identité ».

Ces mots sonnent fort, à l’heure où les recentralisations rampantes menacent de vider les institutions autonomes de leur contenu. Le rappel du droit à l’autodétermination n’est pas une provocation : c’est une mise au point.

Ce n’est pas un hasard si l’inauguration précède de deux jours le 81ème anniversaire de la mort d’Émile Chanoux, assassiné le 18 mai 1944. À travers cette rénovation, l’Union ne regarde pas derrière, mais bien devant. « Remettre à neuf un bâtiment existant, c’est affirmer sa volonté d’évoluer. Ça veut dire s’adapter, mais aussi mettre en valeur ses racines, son histoire, pour permettre une continuité avec le futur », a souligné Farcoz devant la façade fraîchement repeinte et les 8 kWh de panneaux solaires désormais posés sur le toit.

Ici, l’écologie n’est pas un slogan mais une stratégie : produire de l’énergie propre, réduire les émissions, démontrer que l’autonomie c’est aussi la capacité d’innover concrètement.

Ce qui frappe, dans les mots du Président de l’Union Valdôtaine, c’est la volonté farouche de continuer à incarner un projet de peuple. « L’Union Valdôtaine est solide. Elle est tournée vers le futur, elle défend son identité et ses langues, et elle reste attachée à ses valeurs et à son terroir. » C’est là, dit-il, « le seul moyen de survivre dans un monde qui change si rapidement ».

Et cette survie passe par la transmission. La rénovation du Siège Central n’a pas été un luxe, mais un acte de responsabilité collective. Les adhérents ont contribué avec enthousiasme, les entreprises locales ont retroussé leurs manches. Une œuvre commune pour un bien commun.

En ces temps de tensions géopolitiques, de nivellements culturels, de replis identitaires contre-productifs, la pensée de Chanoux n’a jamais été aussi actuelle. Elle nous dit que le fédéralisme n’est pas une exception, mais une réponse. Que l’autonomie n’est pas un privilège, mais un droit. Et que la diversité linguistique et culturelle n’est pas un folklore, mais une richesse vitale.

En accueillant le bureau de Chanoux, l’Union Valdôtaine accueille aussi sa voix. Et cette voix nous murmure encore : « Résister, c’est exister. »

jean-paul savouret

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