Chez Nous - 14 maggio 2025, 08:00

Autonomie et autonomistes

Autonomia e autonomisti

Autonomie et autonomistes

C’è un tempo per commemorare, uno per recitare e uno, più urgente che mai, per riflettere. Lo spettacolo “L’homme au cœur valdôtain” che andrà in scena lunedì 19 maggio al Teatro Splendor, a cura della compagnia popolare Le Digourdì di Charvensod, è tutte e tre queste cose insieme. È memoria, è cultura, ma è soprattutto un atto politico – e uso questo termine nel suo significato più alto, non partigiano, ma civico.

A essere raccontata è la figura di Émile Chanoux, patriota, martire della Resistenza, ideatore di un’idea di Valle d’Aosta libera e inserita in un’Europa delle autonomie. Una figura storica che non ha bisogno di essere aggiornata, ma semplicemente ascoltata, riletta, capita. Perché Chanoux, oggi, parla ancora. E forse parla più forte proprio ora, in tempi di revisionismi costituzionali, autonomie differenziate a geometria variabile, spinte centraliste mascherate da riforme.

L’Italia è guidata da un governo centrale che si dichiara sovranista, ma che di fatto esercita il potere con modalità accentratrici. E mentre le Regioni speciali restano formalmente tutelate dalla Costituzione, si fanno strada – anche tra le pieghe legislative – progetti e logiche che tendono a normalizzarle, a spingerle verso una “uniformità” nazionale. Come se l’autonomia fosse un vezzo folkloristico e non un principio costituzionale.

Nel frattempo, la Valle d’Aosta sembra vivere un paradosso: gode sulla carta di una delle autonomie più avanzate d’Europa, ma spesso non è capace di farne pieno uso, per mancanza di visione, di coraggio, di una classe dirigente realmente autonomista nel pensiero e nell’azione.

In questo contesto, uno spettacolo teatrale come quello dei Digourdì diventa molto più che un semplice omaggio a una figura storica. È un richiamo collettivo. Una voce che ci ricorda che l’autonomia non è garantita per sempre. Che bisogna difenderla, studiarla, rinnovarla. E soprattutto spiegarla, specie ai più giovani, che non hanno vissuto né la guerra, né la ricostruzione, né i conflitti tra Stato e Regione che hanno segnato le prime decadi del secondo dopoguerra.

L’idea di proporre lo spettacolo in orario scolastico è, da questo punto di vista, un colpo di genio civile. Perché l’autonomia si trasmette anche attraverso l’educazione, la narrazione, la cultura. Non può vivere solo nei commi di uno Statuto, deve vivere nei cuori e nelle teste. Ed è da lì che si parte per creare veri autonomisti: non per appartenenza a un partito, ma per consapevolezza.

Va dato atto a Le Digourdì e alla FVTP di aver riportato sulla scena, con passione e rigore, la figura di Chanoux. Lo hanno fatto con professionalità, ma anche con un grande senso di responsabilità. Hanno lavorato sui documenti, sulle fonti, sulle immagini d’archivio. Hanno portato avanti un lavoro storico, ma lo hanno reso accessibile, emozionante, attuale.

In un’epoca in cui i social impongono ritmi frenetici e i valori si consumano nella velocità di uno scroll, riscoprire la profondità del pensiero di Chanoux è un atto di resistenza. Ed è resistenza anche rifiutare l’idea che “autonomista” sia solo chi si proclama tale: lo è chi difende, giorno dopo giorno, le prerogative della Valle, chi lotta per una scuola più radicata, per una sanità più vicina, per un bilinguismo reale, per una democrazia partecipata.

Autonomia e autonomisti. Due parole che camminano insieme, ma non sempre si incontrano. Perché senza autonomisti autentici, l’autonomia si svuota. E allora viva il teatro che risveglia. Viva il teatro che ricorda. Viva Le Digourdì, che ci aiutano a non dimenticare che essere valdostani non è una questione di nascita, ma di scelta. Una scelta che, come quella di Chanoux, può costare cara, ma vale la pena vivere.

Autonomia e autonomisti

Il y a un temps pour commémorer, un pour raconter, et un autre – plus urgent que jamais – pour réfléchir. Le spectacle « L’homme au cœur valdôtain », qui sera présenté lundi 19 mai au Théâtre Splendor par la compagnie de théâtre populaire Le Digourdì de Charvensod, accomplit ces trois missions à la fois. Il est mémoire, culture, mais surtout un acte politique – au sens noble du terme, civique, non partisan.

Le personnage évoqué est Émile Chanoux, patriote, martyr de la Résistance, penseur d’une Vallée d’Aoste libre et insérée dans une Europe des autonomies. Une figure historique qui n’a pas besoin d’être réactualisée, mais simplement écoutée, relue, comprise. Car Chanoux nous parle encore aujourd’hui. Et peut-être même plus fort, en ces temps de révisions constitutionnelles, d’autonomies différenciées à géométrie variable et de poussées centralisatrices déguisées en réformes.

L’Italie est aujourd’hui gouvernée par un pouvoir central qui se revendique souverainiste, mais qui agit en réalité avec une forte tendance à l’accentralisation. Et si les Régions à statut spécial restent théoriquement protégées par la Constitution, des projets et des logiques apparaissent – même entre les lignes des lois – qui visent à les « normaliser », à les faire rentrer dans un moule national. Comme si l’autonomie était une coquetterie folklorique, et non un principe fondamental.

Dans ce contexte, la Vallée d’Aoste semble vivre un paradoxe : elle dispose, sur le papier, de l’une des autonomies les plus avancées d’Europe, mais n’est pas toujours en mesure d’en faire un usage plein, par manque de vision, de courage et de leadership réellement autonomiste, dans la pensée comme dans l’action.

C’est pourquoi un spectacle comme celui des Digourdì dépasse l’hommage théâtral. C’est un appel collectif. Une voix qui nous rappelle que l’autonomie n’est jamais acquise une fois pour toutes. Qu’elle doit être défendue, étudiée, renouvelée. Et surtout transmise, notamment aux jeunes générations, qui n’ont pas connu ni la guerre, ni la reconstruction, ni les conflits institutionnels entre État et Région des premières décennies de l’après-guerre.

L’idée de proposer le spectacle en matinée pour les écoles est, de ce point de vue, un geste civique remarquable. Parce que l’autonomie se transmet aussi par l’éducation, la narration, la culture. Elle ne peut vivre seulement dans les articles d’un Statut : elle doit vivre dans les esprits et dans les cœurs. C’est là que naissent les véritables autonomistes – non pas par adhésion partisane, mais par conscience.

Il faut saluer le travail de Le Digourdì et de la Fédérachon Valdoténa di Téatro Populéro, qui ont ramené sur scène, avec passion et rigueur, la figure d’Émile Chanoux. Ils l’ont fait avec professionnalisme, mais aussi avec un grand sens des responsabilités. En s’appuyant sur les sources, les archives, les témoignages. En réalisant une œuvre historique, mais vivante, émouvante, et surtout actuelle.

À une époque où les réseaux sociaux imposent une consommation rapide et où les valeurs se dissolvent dans la vitesse d’un scroll, redécouvrir la profondeur de la pensée de Chanoux, c’est un acte de résistance. Et c’est aussi résister que de refuser l’idée que « autonomiste » soit un simple label politique : l’est tout autant celui qui défend chaque jour les prérogatives de la Vallée, une école enracinée, une santé de proximité, un bilinguisme réel, une démocratie participative.

Autonomie et autonomistes. Deux mots qui marchent ensemble, mais ne se rejoignent pas toujours. Car sans véritables autonomistes, l’autonomie se vide de son sens. Alors vive le théâtre qui réveille. Vive le théâtre qui fait mémoire. Vive Le Digourdì, qui nous aident à ne pas oublier que l’identité valdôtaine n’est pas une donnée de naissance, mais un choix. Un choix qui, comme celui de Chanoux, peut coûter cher, mais vaut la peine d’être vécu.

piero.minuzzo@gmail.com

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