FEDE E RELIGIONI - 10 maggio 2025, 11:50

ÉVANGILE DE DIMANCHE: EN JÉSUS, NOUS AVONS LE BON PASTEUR QUI NOUS AIME.

IVème Dimanche du bon Pasteur, C.IIIème Dimanche de carême - LA MESSE EST CÉLÉBRÉE EN FRANÇAIS, ANIMÉE PAR DES CHANTS EN FRANÇAIS ET EN LATIN PAR LE CHŒUR

ÉVANGILE DE DIMANCHE: EN JÉSUS, NOUS AVONS LE BON PASTEUR QUI NOUS AIME.

Peuple, criez de joie et bondissez d’allégresse
Car le Seigneur ne cesse de consoler son Église. Nous sommes en train de célébrer ce quatrième dimanche du Bon Pasteur au moment où Dieu vient de nous combler de joie en nous donnant le nouveau Pape, Léon XIV. Béni sois-tu Seigneur, éternellement béni pour tes actions éclatantes de rassembler ton peuple dans l’unité.

Pourquoi cette allégorie du bon pasteur ?
Quelles sont les qualités du bon berger ? Qui sont les destinataires de cette allégorie ? Un jeune né en ville, qui grandit dans les grandes métropoles, peut-il comprendre ce langage ?

1. NOUS SOMMES LE TROUPEAU GUIDÉ PAR SA MAIN
L’image du roi berger est ancienne dans la civilisation orientale et s’enracine dans la théologie du salut. Moïse, berger du troupeau de son beau-père Jéthron, reçoit la nomination de Dieu afin de libérer son peuple de l’esclavage en Égypte (Ex 3,1-7). Le roi David, un petit garçon sans stature, était un simple berger du troupeau de son père Jessé. Du berger des animaux, il devient roi selon le cœur de Dieu. Le prophète Amos était aussi éleveur du troupeau à Téqoa (Am 1,1) et il a reçu de Dieu la mission prophétique en Samarie. Mésha, roi de Moab, était éleveur de troupeau. Il y a donc un rapport étroit entre l’œuvre du berger, l’action pastorale et politique.

C’est la raison pour laquelle, les prophètes dénonçaient avec force les rois qui se paissaient eux-mêmes, les rois que Platon appelait "homme-loup". Selon les paroles fortes du prophète Ézéchiel, les rois d’Israël se paissent eux-mêmes, au lieu de bien paître le peuple de Dieu. Le roi pasteur selon le cœur de Dieu par contre fortifie les brebis chétives, soigne celles qui sont malades, panse celles qui sont blessées et ramène la brebis qui est égarée (Ez 34,1-4). Cette prophétie annonce l’avènement de Jésus Christ, le Bon Pasteur qui aime, connaît, appelle et rassemble toutes les brebis jusqu’à mourir pour elles.

2. LA RELATION INTIME ENTRE LE BON PASTEUR ET LES BREBIS
Les Psaumes 94 et 99 nous invitent à reconnaître que le Seigneur est notre Berger afin de le servir dans l’allégresse en venant vers lui avec des chants de joie. La raison profonde de notre joie, même au milieu des tribulations de ce monde en transition, est que "Dieu nous a faits et nous sommes à lui. Nous sommes le troupeau de son bercail". La condition pour entrer dans cette intime appartenance est d’écouter sa voix en évitant de fermer notre cœur "comme au jour de tentation et de défis".

Ainsi, le Psaume 79 invoque le Seigneur en cette prière : "Pasteur d’Israël, écoute, toi qui mènes Joseph comme un troupeau (...), réveille ta vaillance et viens à notre secours". Dans l’extrait de l’allégorie du Bon Pasteur, Jésus déclare : "Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent". Où est-ce qu’il nous conduit ? Le Psaume 23 répond : "Dieu est mon berger, rien ne me manque. Sur des prés d’herbe fraîche il me parque. Vers les eaux du repos il me mène. Il y refait mon âme ; il me guide aux sentiers de justice à cause de son nom".

Saint Jean, dans la seconde lecture du livre de l’Apocalypse, affirme que les brebis dociles seront dans "le sanctuaire de Dieu pour le servir jours et nuits et l’Agneau qui se tient au milieu du Trône sera leur Pasteur pour les conduire aux sources des eaux de la vie".

Si nous lisons attentivement les Évangiles, en particulier les synoptiques, nous nous rendons compte que Jésus est vraiment l’homme enraciné, attaché à la terre, à la tradition, aux activités humaines, en vue de réaliser ce pour quoi il est descendu du ciel. Il n’est pas venu abolir, mais accomplir. Il est né hors de la cité, dans la grotte, il est accueilli par les bergers. Dans cette sainte nuit, l’âne a reconnu son Maître et le bœuf a accueilli son Pasteur. Ces deux animaux symbolisent l’universalité de l’Église du Seigneur, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues.

L’Évangéliste Luc met au cœur de son Évangile la miséricorde de Dieu qui renverse la logique utilitariste humaine. Le bon Pasteur laisse les quatre-vingt-dix-neuf brebis dans le désert, pour chercher une seule brebis perdue jusqu’à la retrouver (Lc 15,4). L’ayant retrouvée, il organise la fête pour se réjouir avec ses amis. Dans l’Évangile de Matthieu, le jugement dernier sera à l’image du pasteur qui sépare les brebis des boucs (Mt 25,32).

Dans le quatrième Évangile, Jésus se présente d’une manière solennelle comme le bon Pasteur qui prend soin des brebis, qui les guide avec tendresse, bonté, patience et longanimité. Il les connaît, il les aime, il leur donne la vie éternelle. Cette tâche sera confiée à Pierre quand, à la triple profession d’attachement, Jésus répond par une triple investiture : "Pais mes agneaux" (Jn 21,15-17). Que ce dimanche consacré au Bon Pasteur aide ceux qui ont la charge de guider les autres dans l’Église et dans la société civile à être constamment à l’écoute du Verbe pour gouverner les peuples avec droiture et justice.

3. QUI NOUS A CRÉÉS SANS NOUS, NE NOUS SAUVERA PAS SANS NOUS
Il ne suffit pas de se contenter d’écouter la parole de Dieu, de la lire comme un roman. Il faut se laisser toucher, pénétrer par cette parole de vie et de vérité pour ressembler au Bon Pasteur. La première lecture nous montre comment ceux qui étaient destinataires du salut pour devenir la lumière des nations, ont délaissé la parole.

Comme dans la divine providence, même un mal concourt au bien de ceux qui aiment Dieu, l’expulsion de Paul et Barnabé par les juifs jaloux a été l’occasion de la diffusion de l’Évangile dans les nations païennes. Notre salut dépend de notre participation, si minime soit-elle, à l’action pastorale de Dieu, car dit saint Augustin : "Celui qui t’a fait sans toi ne te sauvera pas sans toi".

La miséricorde de Dieu n’est pas un simple "miséricordisme" qui consiste à confesser sur les lèvres seulement : "Dieu est doux et humble de cœur ! Sa miséricorde s’étend d’âge en âge !" Il ne faut pas que nous bénissions sur les lèvres tout en maudissant au fond de notre cœur où habite la vérité. Le risque qui nous guette est l’abus de la patience de Dieu pour satisfaire à notre malice.

Saint Augustin nous propose la voie pour rester unis au Pasteur des pasteurs : "Si nous sommes ses brebis, ce n’est pas inopportun d’implorer sa miséricorde avec des larmes" (Discours 47,1). Même nos pasteurs sont invités à pleurer pour leurs péchés et pour les péchés du peuple dont ils ont la charge. Le Pape est en même temps pasteur et brebis, mieux encore administrateur et chrétien. Nos pasteurs ne sont donc pas propriétaires du troupeau. Ils sont des "lieu-tenants" du troupeau du Pasteur des pasteurs, Jésus-Christ notre Seigneur. Sa voix qui appelle est l’écho de la voix du Bon Pasteur en vue de rassembler le peuple de Dieu dispersé dans l’unité. Le Pape Léon XIV, à peine nommé, se définit comme administrateur de l’Église du Seigneur.

4. PRIÈRE POUR NOS PASTEURS
Seigneur Jésus Christ, toi le Bon Pasteur. Nous te confions nos pasteurs. Veille sur ton serviteur le Pape Léon XIV, nos évêques et tous leurs collaborateurs, afin que, enracinés dans ton cœur transpercé, nourris de ta parole, de ton pain et de ton sang, ils deviennent sans cesse instruments d’unité, de miséricorde et de paix dans ton Église et dans le monde.

Nous prions aussi pour tous les responsables des nations et pour toutes les personnes de bonne volonté, afin qu’ils aient souci de la veuve qui invoque, de l’orphelin sans défense et de l’étranger sans abri. Toi qui peux tout, nous te prions de faire briller ton visage sur les peuples opprimés. Regarde avec bienveillance ton troupeau. Montre-lui ta miséricorde, en le libérant du joug qui l’écrase imposé par "les hommes-loups", les mercenaires qui le sucent sans pitié. Donne-nous Seigneur un cœur nouveau, mets en nous Seigneur un esprit nouveau.

Bon Dimanche frères et sœurs
Paix et joie dans nos cœurs et dans le monde.
Ton frère Abbé Ferdinand Nindorera

ascova

SU