Chez Nous - 10 maggio 2025, 08:00

À quoi servent-ils ?

A cosa servono?

À quoi servent-ils ?

 In Valle d’Aosta ogni problema è un pretesto per creare un nuovo ente, ogni disagio sociale una scusa per costruire l’ennesima scatola vuota. Ma mentre i cittadini arrancano, la politica si moltiplica come una colonia di batteri in laboratorio. E intanto, la Curia – con meno mezzi e più coscienza – razionalizza, accorpa, si adatta. Chi è il vero amministratore del bene comune?

In un’epoca in cui la scarsità di risorse imporrebbe sobrietà e visione, la politica valdostana si comporta come un ricco decaduto che, pur con i rubinetti a secco, continua a costruire nuove fontane.

L’ultimo esempio arriva dal dibattito in Consiglio regionale: si discute – e si ipotizza con tono serio, grave, addirittura “tecnico” – la creazione di un ente funzionale per la gestione dei servizi alla persona. Una nuova creatura burocratica, con tanto di statuto, comitato, presidente, sede, segretari, verbali, gettoni e poltrone. Mentre il personale che assiste concretamente anziani, disabili, bambini in difficoltà, vive di precarietà e proroghe estive.

Siamo alla farsa. Al teatrino della complessità creata ad arte per giustificare la propria esistenza.

C'è chi ha parlato di «suicidio politico». In realtà è peggio: è un lento omicidio dell’interesse collettivo, per strangolamento da sovrastruttura.

Nel frattempo la Curia, che non è nota per essere all’avanguardia della gestione, ha mostrato un raro esempio di pragmatismo: carenza di sacerdoti? Bene, si accorpano le parrocchie, nascono le Unités pastorales, un prete per più chiese, razionalizzazione della spesa e delle forze. Nessuno ha gridato allo scandalo. Nessuna "Société pastorale à responsabilité limitée". E soprattutto: nessun gettone di presenza.

Se la Chiesa valdostana, stretta dalla crisi di vocazioni, ha saputo riorganizzarsi con le Unités pastorales accorpando parrocchie e riducendo il personale, la politica locale ha scelto la strada opposta: moltiplicare. Strutture, poltrone, società, agenzie, enti strumentali, consigli, consiglietti, comitatini.

Insomma, il vescovo Lovignana fa il taglio lineare. Il Consiglio Valle fa il cesareo alle poltrone.

Ogni difficoltà diventa, per la politica locale, un’occasione per moltiplicarsi come una colonia di lieviti nel mosto. Altro che spending review: qui si pratica una spending ricreation, con nuove società partorite come funghi dopo la pioggia.

Il catalogo delle strutture e delle partecipate regionali è degno della migliore letteratura di Kafka. Finaosta, INVA, Società di Servizi, ARER, AREA, ARPA, USL, Office du Tourisme, IVAT, Institut Gervasone, Maison Festaz, e via elencando. Poi ci sono le controllate di Finaosta, le partecipate indirette, le collegate, le consociate, le infiltrate, le mimetizzate. Se esistesse una società per l’analisi delle società partecipate, probabilmente l’avrebbero già fondata.

E se un extraterrestre atterrasse a Pollein, leggendo l’elenco delle strutture regionali, si convincerebbe che la Valle d’Aosta ha almeno 12 milioni di abitanti. Invece ne abbiamo 130.000, e ogni consigliere regionale "rappresenta" una media di 3.700 anime. Più o meno quanto un caposquadra alla Fiat Mirafiori.

Poi ci sono i Comuni: settantaquattro. Settantaquattro sindaci, settantaquattro giunte, settantaquattro uffici protocollo, e la metà non arriva a 1.000 residenti. Alcuni sotto i 500. Ci sono condomini a Milano con più persone. Per non parlare delle 8 Unités des Communes con i loro presidenti, vicepresidenti, consigli e commissioni. Se un giorno si scoprisse che l’organismo umano ha bisogno di 35 miligrammi al giorno di "consigliarite cronica", la Valle d’Aosta potrebbe brevettare la cura.

E i 35 consiglieri regionali, in tutto questo, a cosa servono? A gestire, controllare, vigilare? O a passarsi il testimone delle nomine, a fare da consiglieri delegati delle proprie clientele, a supervisionare la creazione dell’ennesima scatola? Siamo passati dall’autonomia come esercizio di responsabilità all’autonomia come moltiplicatore di enti fantasma.

Se davvero l’obiettivo della prossima struttura sarà quello di "gestire i servizi alla persona", allora sarà il caso di chiamarla con il suo vero nome: Société de Gestion Politique de la Clientèle s.p.a., con sede in via delle Utenze Elettorali, n. 1.

Una cosa, almeno, è certa: se i consiglieri valdostani dovessero gestire la Chiesa, oggi avremmo una parrocchia per ogni battezzato e un vescovo per ogni frazione.

A cosa servono?

En Vallée d’Aoste, chaque problème devient un prétexte pour créer un nouvel organisme, chaque malaise social une excuse pour bâtir une énième coquille vide. Et pendant que les citoyens peinent à s’en sortir, la politique se multiplie comme une colonie de bactéries dans un laboratoire. Pendant ce temps, la Curie – avec moins de moyens mais plus de conscience – rationalise, regroupe, s’adapte. Qui est le vrai gestionnaire du bien commun ?

À une époque où la rareté des ressources exigerait sobriété et vision, la politique valdôtaine agit comme un riche déchu qui, bien que les robinets soient à sec, continue à construire de nouvelles fontaines.

Le dernier exemple vient du débat au Conseil régional : on discute – et l’on envisage, avec un ton grave, sérieux, voire « technique » – la création d’un organisme fonctionnel pour la gestion des services à la personne. Une nouvelle créature bureaucratique, avec statuts, comité, président, siège, secrétaires, procès-verbaux, jetons de présence et fauteuils. Pendant ce temps, le personnel qui s’occupe réellement des personnes âgées, des handicapés et des enfants en difficulté vit dans la précarité, à coups de contrats estivaux renouvelés.

C’est une farce. Le théâtre de la complexité artificielle, créée pour justifier sa propre existence.

Certains ont parlé d parlé de « suicide politique ». En réalité, c’est pire : un lent assassinat de l’intérêt collectif, par étranglement bureaucratique.

Pendant ce temps, la Curie – qui n’est pas réputée pour son avant-gardisme en matière de gestion – a fait preuve d’un rare pragmatisme : manque de prêtres ? Parfait, on regroupe les paroisses, naissent les Unités pastorales, un prêtre pour plusieurs églises, rationalisation des dépenses et des forces. Personne ne crie au scandale. Aucune « Société pastorale à responsabilité limitée ». Et surtout : aucun jeton de présence.

Si l’Église valdôtaine, confrontée à la crise des vocations, a su se réorganiser en regroupant les paroisses avec les Unités pastorales, la politique locale a choisi l’option inverse : multiplier. Structures, fauteuils, sociétés, agences, organismes satellites, conseils, sous-conseils, mini-comités.

Bref, Mgr Lovignana pratique la coupe linéaire. Le Conseil de la Vallée fait la césarienne… mais pour accoucher de sièges.

Chaque difficulté devient, pour la politique locale, une occasion de se multiplier comme des levures dans la cuve à moût. Plutôt qu’une "spending review", ici on pratique la "spending recreation" : de nouvelles sociétés surgissent comme des champignons après la pluie.

Le catalogue des structures et participations régionales mérite sa place dans la meilleure littérature kafkaïenne. Finaosta, INVA, Société de Services, ARER, AREA, ARPA, USL, Office du Tourisme, IVAT, Institut Gervasone, Maison Festaz… et la liste continue. Sans oublier les filiales de Finaosta, les participations indirectes, les sociétés associées, affiliées, infiltrées, camouflées. Si une société d’analyse des sociétés participées existait, elle serait déjà fondée.

Et si un extraterrestre atterrissait à Pollein et lisait la liste des structures régionales, il penserait que la Vallée d’Aoste compte au moins 12 millions d’habitants. En réalité, nous sommes 130.000, et chaque conseiller régional « représente » environ 3.700 âmes. Autant qu’un chef d’équipe à Fiat Mirafiori.

Puis il y a les communes : soixante-quatorze. Soixante-quatorze maires, soixante-quatorze exécutifs, soixante-quatorze bureaux de protocole. Et la moitié n’atteint pas les 1.000 habitants. Certaines sont sous la barre des 500. Il y a des immeubles à Milan plus peuplés. Sans parler des 8 Unités des Communes, avec leurs présidents, vice-présidents, conseils et commissions. Si un jour l’on découvrait que le corps humain a besoin de 35 milligrammes par jour de « conseillite chronique », la Vallée d’Aoste pourrait breveter le traitement.

Et les 35 conseillers régionaux, dans tout cela, à quoi servent-ils ? À gérer, contrôler, surveiller ? Ou à se passer le relais des nominations, à servir de gestionnaires délégués de leurs clientèles, à superviser la création de la énième coquille vide ? Nous sommes passés de l’autonomie comme exercice de responsabilité à l’autonomie comme multiplicateur d’organismes fantômes.

Si vraiment le but de cette nouvelle structure est de « gérer les services à la personne », alors appelons-la par son vrai nom : Société de Gestion Politique de la Clientèle s.p.a., siège social : rue des Usagers Électoraux, n°1.

Une chose, au moins, est sûre : si les conseillers valdôtains géraient l’Église, nous aurions aujourd’hui une paroisse par baptisé et un évêque par hameau.

piero.minuzzo@gmail.com

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