Nel giorno della morte di Papa Francesco — una figura che ha fatto della coerenza e della radicalità evangelica il centro della sua testimonianza — assistiamo a un pietoso spettacolo mondiale: il festival dell’ipocrisia.
Da ogni angolo del potere, da ogni trono imbottito di cinismo, piovono dichiarazioni al miele, tweet intrisi di commozione, frasi levigate da addetti stampa che probabilmente non sapevano distinguere una sua enciclica da un bollettino meteo. È la solita liturgia del cordoglio opportunista, quella che trasforma persino la morte di un uomo giusto in palcoscenico per autoincensarsi.
Giorgia Meloni, per esempio, afferma oggi con voce tremante di aver goduto della “amicizia, dei consigli e degli insegnamenti” del Papa. Ma quali insegnamenti? Quelli sulla fratellanza universale? Sull’accoglienza dei migranti? Sul costruire ponti e non muri? Perché se è così, l’Italia dei porti chiusi e delle mani alzate contro i disperati non ha seguito nemmeno una sillaba di quegli insegnamenti. O vogliamo credere che sia stata proprio quell’amicizia, mal compresa, a contribuire alla strage nel Mediterraneo?
Poi c’è Salvini, l’uomo dei rosari branditi in piazza come manganelli ideologici. L’uomo che ha osato mettere sullo stesso piano la Madonna e la ruspa, il Vangelo e il decreto sicurezza. Anche lui oggi si accoda, magari afferma che il Papa era una guida. Ma di quale guida parliamo? Francesco parlava di “Chiesa in uscita”, lui voleva una “società in chiusura”. Altro che Vangelo, sembrava piuttosto un manuale da doganiere.
E Trump? L’ex presidente che ha separato bambini dai genitori, fatto costruire muri, deportato poveri, criminalizzato la compassione. Ora dice che parteciperà ai funerali. Si presume per farsi vedere, perché in cuor suo — e nel suo agire politico — della misericordia di Francesco non è rimasta neppure l’ombra. Il Papa dei ponti, Trump dei reticolati.
Poi c’è la dichiarazione più aberrante, quella di Vladimir Putin. Il macellaio del Donbass, il bombarolo di ospedali pediatrici, il rapitore sistematico di bambini ucraini, oggi si lascia andare a un elogio funebre: “Una persona estremamente positiva nei confronti della Russia”. Parole che sembrano rubate a un doppiatore dell’Unione Sovietica. Ma Francesco, da uomo di pace qual era, ha incontrato chiunque per tenere aperto un varco nel buio. La sua gentilezza non va confusa con l’assenso, e il rispetto diplomatico non è mai stato sinonimo di approvazione. Anzi, il Papa ha sempre denunciato le guerre “sacrileghe”, compresa quella scatenata da Putin stesso. Altro che simpatia: Francesco era l’opposto dell’uomo di Mosca.
In Europa, anche Ursula von der Leyen e Charles Michel si sono affrettati a dichiarare che “l’Europa perde una voce di pace”. Ma questa stessa Europa è quella che oggi finanzia muri e filo spinato ai confini, tratta i migranti come numeri e relega la solidarietà a fastidioso imprevisto. Francesco, che parlava di “globalizzazione dell’indifferenza”, vedeva benissimo la deriva burocratica e disumanizzante di questa Unione che proclama valori ma pratica respingimenti.
E a livello italiano, dov’erano gli insegnamenti del Papa nei giorni in cui il decreto Cutro ha fatto carta straccia del diritto d’asilo? Quando il governo ha reso impossibile il soccorso in mare alle ONG? Quando, perfino qui in Valle d’Aosta, ci sono famiglie straniere che non riescono ad avere un tetto stabile, mentre si predica accoglienza nei convegni ma si chiudono gli occhi nella pratica quotidiana?
Il “Papa venuto dalla fine del mondo” era scomodo anche per noi, qui tra le Alpi. Parlava di terre da custodire, di comunità da curare, di autonomie che non devono diventare egoismi localistici. Ha spinto anche la Chiesa valdostana a interrogarsi sul senso dell’essere comunità aperta, non fortezza chiusa. Eppure, troppo spesso, anche qui abbiamo fatto finta di niente.
In questi giorni di lutto, chi amava davvero Papa Francesco dovrebbe fare silenzio. Silenzio pieno, non vuoto. Silenzio per riflettere, per riconoscere la distanza tra le parole e la vita, tra il potere e il Vangelo.
Il Papa non era un amico dei potenti. Era uno che disturbava. Che rompeva le uova nel paniere della politica, che usava la parola “popolo” senza trasformarla in propaganda. Uno che ha speso la sua voce per i migranti, i poveri, i carcerati, i senza tetto, i dimenticati.
Ecco perché oggi non basta commuoversi: bisogna chiedersi se si sta davvero camminando nella sua direzione o se si sta semplicemente approfittando della sua morte per lavarsi la coscienza. E magari, pure l’immagine.
Il festival dell'ipocrisia
Le jour de la mort du Pape François — une figure qui a fait de la cohérence et de la radicalité évangélique le cœur de son témoignage — nous assistons à un triste spectacle mondial : le festival de l’hypocrisie.
De tous les recoins du pouvoir, de tous les trônes rembourrés de cynisme, pleuvent des déclarations mielleuses, des tweets chargés d’émotion, des phrases polies par des attachés de presse qui, probablement, ne sauraient pas distinguer une encyclique papale d’un bulletin météo. C’est la liturgie habituelle du deuil opportuniste, celle qui transforme même la mort d’un homme juste en scène d’auto-célébration.
Giorgia Meloni, par exemple, affirme aujourd’hui d’une voix tremblante avoir bénéficié de « l’amitié, des conseils et des enseignements » du Pape. Mais de quels enseignements parle-t-on ? De ceux sur la fraternité universelle ? Sur l’accueil des migrants ? Sur la construction de ponts et non de murs ? Car si c’est le cas, l’Italie des ports fermés et des poings levés contre les désespérés n’a suivi pas même une syllabe de ces enseignements. Ou faut-il croire que cette amitié mal interprétée a contribué aux massacres en Méditerranée ?
Puis vient Salvini, l’homme des chapelets brandis en place publique comme des matraques idéologiques. L’homme qui a osé mettre sur le même plan la Vierge Marie et le bulldozer, l’Évangile et les décrets sécuritaires. Lui aussi s’aligne aujourd’hui, peut-être en affirmant que le Pape était un guide. Mais de quel guide parlons-nous ? François parlait d’une « Église en sortie », lui voulait une « société en repli ». Rien à voir avec l’Évangile : plutôt un manuel pour douaniers.
Et Trump ? L’ancien président qui a séparé des enfants de leurs parents, fait construire des murs, déporté les pauvres, criminalisé la compassion. Aujourd’hui, il dit qu’il assistera aux funérailles. On imagine que c’est pour se montrer, car dans son cœur — et dans son action politique — il ne reste même pas l’ombre de la miséricorde prêchée par François. Le Pape des ponts, Trump des barbelés.
Et puis il y a la déclaration la plus abjecte, celle de Vladimir Poutine. Le boucher du Donbass, le bombardier d’hôpitaux pédiatriques, le ravisseur systématique d’enfants ukrainiens, se lance aujourd’hui dans un éloge funèbre : « Une personne extrêmement positive envers la Russie. » Des mots qui semblent volés à un doubleur soviétique. Mais François, homme de paix qu’il était, a rencontré tout le monde pour maintenir un filet de lumière dans l’obscurité. Sa douceur ne doit pas être confondue avec de l’assentiment, et le respect diplomatique n’a jamais signifié approbation. Au contraire, le Pape a toujours dénoncé les guerres « sacrilèges », y compris celle déclenchée par Poutine lui-même. Rien à voir avec une quelconque sympathie : François était l’exact opposé de l’homme de Moscou.
En Europe, Ursula von der Leyen et Charles Michel se sont empressés de déclarer que « l’Europe perd une voix de paix ». Mais cette même Europe finance aujourd’hui des murs et des barbelés à ses frontières, traite les migrants comme des chiffres et relègue la solidarité au rang de désagrément imprévu. François, qui parlait de « mondialisation de l’indifférence », voyait très bien la dérive bureaucratique et déshumanisante de cette Union qui proclame des valeurs mais pratique le refoulement.
Et en Italie, où étaient les enseignements du Pape lors des jours sombres du décret Cutro, qui a réduit le droit d’asile en miettes ? Quand le gouvernement a rendu impossible le secours en mer des ONG ? Quand, même ici en Vallée d’Aoste, des familles étrangères peinent à trouver un toit stable, alors qu’on prêche l’accueil lors de colloques mais qu’on ferme les yeux dans la vie de tous les jours ?
Le « Pape venu du bout du monde » était gênant même pour nous, ici, dans les Alpes. Il parlait de terres à protéger, de communautés à soigner, d’autonomies qui ne doivent pas devenir des égoïsmes localistes. Il a même poussé l’Église valdôtaine à s’interroger sur le sens d’être une communauté ouverte, et non une forteresse. Et pourtant, trop souvent, même ici, nous avons fait semblant de rien.
En ces jours de deuil, ceux qui aimaient vraiment le Pape François devraient garder le silence. Un silence plein, pas vide. Un silence pour réfléchir, pour reconnaître la distance entre les mots et la vie, entre le pouvoir et l’Évangile.
Le Pape n’était pas l’ami des puissants. Il était un gêneur. Un homme qui mettait du sable dans les rouages de la politique, qui utilisait le mot « peuple » sans le transformer en propagande. Un homme qui a élevé sa voix pour les migrants, les pauvres, les prisonniers, les sans-abri, les oubliés.
Voilà pourquoi aujourd’hui, il ne suffit pas d’être ému : il faut se demander si l’on marche vraiment dans sa direction, ou si l’on profite simplement de sa mort pour se laver la conscience. Et peut-être, même… l’image.