Della finanziaria del Governo Meloni, per ora, si sa una cosa abbastanza chiara: non è una manovra che entusiasma, e soprattutto non è una manovra che guarda lontano. Viene raccontata come prudente, responsabile, inevitabile. In realtà assomiglia molto a quelle manovre dove nessuno decide davvero e il conto finisce sempre sugli stessi tavoli.
Meloni taglia, insomma. E Pantalone paga. Anche da noi. Perché quando a Roma si parla di numeri, percentuali e saldi, in Valle d’Aosta quei numeri diventano servizi in meno, bilanci più stretti, scelte scomode. Altro che teoria. A parole l’autonomia resta intoccabile. Nei fatti, invece, si stringe senza fare rumore.
Tagli lineari, fondi che non crescono, costi che aumentano e responsabilità che scivolano sempre più verso i territori. Roma decide, Aosta si arrangia. E se non basta, peggio per lei.
È un centralismo educato, gentile, quasi invisibile. Ma non per questo meno efficace. L’autonomia resta buona per i discorsi ufficiali, un po’ meno quando c’è da garantire risorse vere.
I Comuni valdostani non navigano nell’oro, lo sappiamo. Personale ridotto, competenze sempre più ampie, territori complicati.
La finanziaria non dà una mano, anzi: li mette davanti a un bivio continuo.
Tagli qui o là? Manutenzioni rinviate? Servizi ridotti? Eventi cancellati?
Qualcosa salta sempre. E quando salta, la Regione deve intervenire, pescando nel proprio bilancio. Tradotto: soldi valdostani per coprire scelte prese altrove.
Sulla sanità il copione è noto. Nessun “taglio” ufficiale, per carità. Ma nemmeno risorse adeguate per affrontare l’aumento dei costi, la carenza di personale, le liste d’attesa che non accorciano da sole.
Qui il problema è semplice: se lo Stato non accompagna, la Regione deve metterci del suo. E il cittadino, nel frattempo, aspetta. O paga.
Altro che diritto universale: sempre più spesso è una corsa a ostacoli.
C’è poi un aspetto che si dice poco, ma che pesa parecchio: le Regioni autonome fanno comodo quando c’è da far quadrare i conti.
Non con prelievi clamorosi, ma con accantonamenti, rigidità, compartecipazioni che sembrano tecniche e invece sono politiche.
Il messaggio è chiaro: “Avete risorse? Usatele”.
Peccato che quelle risorse servano a garantire servizi che altrove sono scontati, non a tappare falle decise a Roma.
Questa finanziaria sembra pensata per un’Italia tutta uguale. Pianura, grandi numeri, grandi città.
La montagna non c’è, le aree interne nemmeno. La Valle d’Aosta compare solo come voce di bilancio compatibile.
Nessuna visione, nessuna strategia, nessuna attenzione alle specificità. Solo conti da far tornare.
E allora il quadro è questo: Meloni taglia a Roma. La Regione paga ad Aosta. I Comuni stringono i denti. I cittadini rinunciano a qualcosa.
L’autonomia resta lì, scritta negli Statuti e citata nei comunicati. Ma finanziaria dopo finanziaria viene svuotata, senza scontri clamorosi, senza titoli urlati. Con la calma di chi sa che tanto, alla fine, Pantalone pagherà comunque.
Meloni taglia, Pantalone paga
De la loi de finances du gouvernement Meloni, une chose apparaît déjà clairement : ce n’est pas une manœuvre qui enthousiasme, et surtout ce n’est pas une manœuvre tournée vers l’avenir. Elle est présentée comme prudente, responsable, presque inévitable. En réalité, elle ressemble à ces budgets sans véritable choix politique, où les décisions sont repoussées et la facture retombe toujours sur les mêmes.
Meloni coupe, donc. Et Pantalone paie.
Ce schéma n’est pas abstrait. Il se vérifie très concrètement dans les territoires périphériques de l’État italien, à commencer par les régions de montagne et les régions à statut spécial, comme la Vallée d’Aoste, petite région alpine à la frontière avec la France et la Suisse.
Car lorsque, à Rome, on parle de soldes budgétaires, de pourcentages et de compatibilité financière, dans les territoires ces chiffres deviennent moins de services publics, des budgets locaux sous tension et des choix de plus en plus contraints. Autre que de la théorie comptable.
Officiellement, l’autonomie régionale reste « intouchable ». Dans les faits, en revanche, elle se contracte sans bruit, loi de finances après loi de finances.
Coupes linéaires, fonds qui stagnent, coûts qui augmentent, responsabilités qui glissent progressivement de l’État vers les collectivités locales. Rome décide, les territoires se débrouillent. Et lorsque les ressources ne suffisent plus, tant pis pour eux.
Il s’agit d’un centralisme feutré, poli, presque invisible. Mais pas pour autant moins efficace.
L’autonomie reste utile dans les discours institutionnels, beaucoup moins lorsqu’il s’agit de garantir des moyens réels.
Les communes, en particulier dans les zones de montagne, sont déjà fragilisées : effectifs réduits, compétences élargies, territoires complexes à gérer.
La loi de finances ne leur apporte aucun soutien structurel. Au contraire, elle les place face à des arbitrages permanents :
réduire des services, reporter des travaux, renoncer à des investissements, supprimer des initiatives locales.
Quelque chose finit toujours par céder. Et lorsque cela arrive, ce sont les régions qui doivent intervenir, en puisant dans leurs propres budgets. Autrement dit : des ressources locales pour compenser des choix décidés au niveau central.
Le cas de la santé publique est emblématique.
Aucune coupe annoncée noir sur blanc, bien sûr. Mais pas non plus de financements suffisants pour faire face à l’augmentation des coûts, au manque de personnel et à l’allongement des listes d’attente.
Dans les territoires périphériques, où l’alternative privée est limitée, le désengagement de l’État se ressent immédiatement.
Si l’État n’accompagne pas, les régions doivent compenser. Et pendant ce temps, les citoyens attendent… ou paient de leur poche.
Le droit universel à la santé devient ainsi, de plus en plus souvent, un parcours semé d’obstacles.
Un autre point mérite d’être souligné : les régions à statut spécial sont particulièrement sollicitées lorsque l’État doit faire tenir ses comptes.
Non par des prélèvements spectaculaires, mais par des mécanismes plus discrets : accantonements, rigidités budgétaires, participations financières présentées comme techniques mais profondément politiques.
Le message implicite est clair : vous avez des ressources, utilisez-les.
Or ces ressources servent avant tout à garantir des services publics essentiels dans des territoires difficiles, et non à colmater des déséquilibres décidés à Rome.
Cette loi de finances semble pensée pour une Italie uniforme, faite de grandes villes et de grands nombres.
Les zones de montagne, les régions périphériques, les territoires transfrontaliers n’y apparaissent pratiquement pas. La Vallée d’Aoste, comme d’autres réalités similaires, n’existe que comme ligne budgétaire “compatible”.
Aucune vision à long terme. Aucune stratégie territoriale. Aucune attention réelle aux spécificités.
Au final, le constat est simple : le gouvernement coupe au centre, les collectivités locales paient, les communes serrent les dents, et les citoyens renoncent peu à peu à des services considérés ailleurs comme acquis.
L’autonomie demeure inscrite dans les textes et invoquée dans les communiqués. Mais année après année, elle se vide de sa substance, sans conflit ouvert, sans éclats médiatiques.
Avec la tranquillité de ceux qui savent que, quoi qu’il arrive, à la fin, Pantalone paiera toujours.