Chez Nous - 10 dicembre 2025, 08:00

Malheurs

Disgrazie

Un lettore mi scrive: Trump Putin Musk disgrazie internazionali; Salvini La Russa Conte Bonelli Fratoianni disgrazie italiane; Le disgrazie valdostane sono deducibili!

Infatti, c’è un filo rosso, nemmeno tanto sottile, che collega i grandi burattinai globali ai piccoli apprendisti stregoni di casa nostra: l’incapacità — o forse la precisa volontà — di mettere il cittadino al centro. Il mondo si ritrova ostaggio di leader che giocano a Risiko con popoli veri, confini veri, armi vere. Trump, Putin, Musk: tre modi diversi di manomettere l’ordine globale. Uno che sogna muri e rivincite, uno che riscrive confini col sangue, l’altro che si autoproclama Messia dell’innovazione mentre gioca a lanciare missili, satelliti e provocazioni come fossero fuochi d’artificio per ricchi annoiati. Tutti e tre convinti che governare significhi occupare, possedere, dominare.

E il riflesso italiano? Un teatro di polemiche permanenti, dove ogni giorno si cambia scenografia, ma gli interpreti sono sempre gli stessi. Salvini che trasforma la geopolitica in un meme da spiaggia. La Russa che vive tra busti, ricordi e nostalgia d’epoche che dovrebbero rimanere nei libri, non sui taccuini del potere. Conte e Bonelli maestri dell’indignazione di ritorno, quando conviene, se conviene, purché si veda in TV. Fratoianni che crede che la battaglia culturale sia risolta a colpi di post. Il tutto condito da questa fragile illusione che basti essere “contro” qualcosa per essere a favore di qualcuno. Ma quel qualcuno raramente è il cittadino.

E poi ci siamo noi, l’autonomia speciale: laboratorio politico, esperimento di convivenza, orgoglio territoriale… e, al tempo stesso, campo di battaglia tra mini-leader che imitano i grandi del mondo come bambini che giocano a fare i giganti. Da noi esiste un privilegio unico: la sventura politica deducibile. La responsabilità? Scaricata. Il fallimento? Attribuibile. L’errore? Colpa della storia, del confine, del clima, o — quando proprio serve — di Roma. Qui si lotta non per una visione, ma per una variante della visione; non per un’idea, ma per un posto nello scatto fotografico. Le disgrazie valdostane hanno una caratteristica invidiabile: trovano sempre una nota spese.

La verità, per quanto scomoda, è semplice: non ci sono soluzioni senza responsabilità, non ci sono autonomie senza coraggio, non c’è futuro senza ammettere il presente. Il mondo è ostaggio di uomini che non risolvono: alterano. L’Italia è ostaggio di politici che non costruiscono: pontificano. E la Valle d’Aosta rischia di essere ostaggio di chi non guida: galleggia.

Se le disgrazie sono deducibili, vorremmo almeno detrarre qualcosa dal lato dell’orgoglio. Forse è tempo di superare l’epoca degli slogan, dei salotti social, dei comunicati autoparlanti. Forse servirebbe un nuovo alfabeto: fatto di responsabilità, verità e futuro. Perché altrimenti, che si tratti di un miliardario in orbita o di un consigliere in piazza Chanoux, il risultato non cambia: governano loro, paghiamo noi.

E la sola vera domanda rimane questa: quanto ci costano ancora, queste disgrazie?

Disgrazie

Un lecteur m’écrit:Trump Putin Musk malheurs internationaux; Salvini La Russa Conte Bonelli Fratoianni malheurs italiens;
les malheurs valdôtains sont déductibles .

En effet il existe un fil rouge, pas si discret que cela, qui relie les grands marionnettistes mondiaux aux petits apprentis sorciers de notre terroir : l’incapacité — ou peut-être la volonté tout à fait consciente — de placer le citoyen au centre. Le monde se retrouve otage de dirigeants qui jouent au Risk avec des peuples réels, des frontières réelles, des armes bien réelles. Trump, Putin, Musk : trois manières différentes de saboter l’ordre mondial. L’un qui rêve de murs et de revanches, l’autre qui redessine les frontières avec du sang, et le troisième qui s’autoproclame messie de l’innovation tout en s’amusant à lancer fusées, satellites et provocations comme des feux d’artifice pour milliardaires blasés. Tous trois convaincus que gouverner signifie occuper, posséder, dominer.

Et le reflet italien ? Un théâtre de polémiques permanentes, où chaque jour l’on change les décors, mais où les acteurs restent les mêmes. Salvini transformant la géopolitique en meme de plage. La Russa, qui vit entouré de bustes, de souvenirs et de nostalgie pour des époques qui devraient rester dans les livres, pas dans les carnets du pouvoir. Conte et Bonelli, maîtres d’une indignation à géométrie variable, quand cela convient, si cela convient, pourvu que ce soit visible à la télévision. Fratoianni persuadé que la bataille culturelle se règle à coups de posts. Le tout noyé dans cette fragile illusion qu’il suffit d’être “contre” quelque chose pour être “pour” quelqu’un. Mais ce quelqu’un, rarement, est le citoyen.

Et puis il y a nous, l’autonomie spéciale : laboratoire politique, expérience de coexistence, fierté territoriale… et, en même temps, champ de bataille de mini-leaders qui imitent les géants du monde comme des enfants jouant à se croire colosses. Ici, il existe un privilège unique : la malchance politique déductible. La responsabilité ? Délestée. L’échec ? Réaffecté. L’erreur ? Attribuée à l’histoire, à la frontière, au climat, ou — quand il faut vraiment — à Rome. Ici on se bat non pas pour une vision, mais pour une variante de la vision ; non pas pour une idée, mais pour une place sur la photo. Les malheurs valdôtains ont une caractéristique enviable : ils trouvent toujours une note de frais.

La vérité, aussi inconfortable soit-elle, est simple : il n’y a pas de solutions sans responsabilité, pas d’autonomie sans courage, pas d’avenir sans reconnaître le présent. Le monde est otage d’hommes qui ne résolvent pas : ils altèrent. L’Italie est otage de politiciens qui ne construisent pas : ils pontifient. Et la Vallée d’Aoste risque d’être otage de ceux qui ne dirigent pas : ils flottent.

Si les malheurs sont déductibles, nous voudrions au moins déduire quelque chose du côté de la fierté. Il est peut-être temps de dépasser l’époque des slogans, des salons sociaux, des communiqués qui s’autocongratulent. Peut-être faut-il un nouvel alphabet : fait de responsabilité, de réalité et d’avenir. Car sinon, qu’il s’agisse d’un milliardaire en orbite ou d’un conseiller sur la place Chanoux, le résultat ne change pas : ils gouvernent, nous payons.

Et il ne reste qu’une vraie question : combien vont-elles encore nous coûter, ces malheurs ?

piero.minuzzo@gmail.com