La Giornata internazionale delle persone con disabilità è passata tra comunicati di rito, festività dell’Avvento e faccende di coalizione: ma sul tema, la politica valdostana sembra aver perso la voce.
C’è un silenzio che non è rispetto, non è riflessione, non è nemmeno distrazione. È un silenzio che pesa, e pesa sulle spalle di chi ogni giorno deve misurare la propria libertà con un gradino troppo alto, una porta troppo stretta, un autobus senza pedana, una burocrazia che invece di aiutare chiede “moduli, certificati, autorizzazioni”.
La Giornata internazionale delle persone con disabilità, ieri 3 dicembre, è trascorsa quasi inosservata nella nostra Valle. Poche parole, zero programmi, nessuna agenda pubblica. Passata come se non ci riguardasse, come se fosse un tema di altri, altrove.
Eppure questa ricorrenza non è una bandierina da appendere per un giorno, è un richiamo delle Nazioni Unite a rinnovare l’impegno per la piena partecipazione di tutti alla vita sociale, culturale, lavorativa, alla mobilità. Non un regalo, ma un diritto. Non un assistenzialismo pietoso, ma un’idea di comunità.
E invece no. Noi festeggiamo l’autonomia, ne facciamo vanto identitario, la imprigioniamo nei simboli, ma poi non riusciamo a garantire l’autonomia della persona, quella vera, quella che significa aprire la porta di casa ed essere liberi di muoversi, di scegliere, di lavorare, di partecipare.
Il tema delle barriere architettoniche, e ancora di più di quelle culturali, non è scomparso: è stato rimosso. Lo abbiamo archiviato senza mai affrontarlo davvero.
Da quanti anni sentiamo parlare di piani comunali, censimenti degli ostacoli, mappature dei disagi? Da quanti anni chi convivere con una disabilità sente le solite frasi – “stiamo valutando”, “serve una verifica”, “non ci sono fondi” – che in realtà vogliono dire solo una cosa: aspettate?
La verità è semplice e scomoda: nessuno, al momento, ha un programma chiaro e pubblico per l’abbattimento delle barriere. Né architettoniche, né culturali.
E l’assenza di parole non è neutra: quando si tace, spesso si alza un muro.
E allora chiediamocelo, tutti, senza ipocrisie: cosa racconta di una comunità il modo in cui si prende cura di chi ha bisogno di più? Cosa dice di noi la porta del municipio impossibile da raggiungere con una carrozzina, l’incrocio senza scivolo, il cinema senza posti adeguati, la scuola pensata solo per chi cammina, vede e sente come noi?
Dietro al “silenzio” si nasconde la cultura dell’eccezione: ti aiutiamo se capita, se c’è tempo, se troviamo la soluzione. Ma i diritti non sono eccezioni.
La politica valdostana – tutta – ha avuto un’occasione e l’ha sprecata. Bastavano parole? No. Ma le parole avrebbero indicato una direzione. Invece abbiamo avuto uno strano vuoto, tanto eloquente quanto imbarazzante.
Se davvero vogliamo una Valle autonoma, allora che sia autonoma per tutti. Perché una comunità si riconosce non da come celebra sé stessa, ma da come abbatte i muri che qualcuno, ogni giorno, è costretto a vedere più vicini e più alti degli altri. E in certi silenzi, quei muri si fanno ancora più alti. E sono difficili da ignorare, anche quando preferiamo voltare lo sguardo.
Preoccupante silenzio
La Journée internationale des personnes handicapées est passée entre communiqués de circonstance, festivités de l’Avent et calculs de coalition : mais sur ce thème, la politique valdôtaine semble avoir perdu la voix.
Il existe un silence qui n’est ni respect, ni réflexion, ni même distraction. C’est un silence qui pèse, et qui pèse sur les épaules de celles et ceux qui, chaque jour, doivent mesurer leur liberté à un marchepied trop haut, une porte trop étroite, un bus sans rampe, une bureaucratie qui, au lieu d’aider, demande « formulaires, certificats, autorisations ».
La Journée internationale des personnes handicapées, hier 3 décembre, s’est déroulée presque inaperçue dans notre Vallée. Peu de mots, aucun programme, aucune annonce publique. Passée comme si cela ne nous concernait pas, comme s’il s’agissait d’un sujet d’autres, ailleurs.
Et pourtant, cette journée n’est pas un petit drapeau à accrocher pour 24 heures, mais un rappel des Nations Unies à renouveler notre engagement pour la pleine participation de toutes et tous à la vie sociale, culturelle, professionnelle, à la mobilité. Pas un cadeau, mais un droit. Pas de l’assistanat compatissant, mais une idée de communauté.
Et au contraire. Nous célébrons l’autonomie, nous en faisons un motif identitaire, nous l’enfermons dans les symboles, mais nous ne parvenons pas à garantir l’autonomie de la personne, la vraie, celle qui signifie ouvrir la porte de sa maison et être libre de se déplacer, de choisir, de travailler, de participer.
La question des barrières architecturales, et plus encore de celles culturelles, n’a pas disparu : elle a été effacée. Nous l’avons rangée sans jamais l’avoir vraiment affrontée.
Depuis combien d’années entendons-nous parler de plans communaux, de recensements des obstacles, de cartographies des difficultés ? Depuis combien d’années celles et ceux qui vivent avec un handicap entendent-ils les mêmes phrases – « nous évaluons », « une vérification s’impose », « il n’y a pas de budget » – qui veulent dire en réalité une seule chose : attendez ?
La vérité est simple et dérangeante : personne, à ce jour, n’a un programme clair et public pour l’élimination des barrières. Ni architecturales, ni culturelles.
Et l’absence de mots n’est pas neutre : quand on se tait, souvent, on dresse un mur.
Alors posons-nous la question, tous, sans hypocrisie : que dit de sa communauté la manière dont elle prend soin de celles et ceux qui ont le plus besoin ? Que dit de nous la porte de la mairie inaccessible en fauteuil, le carrefour sans rampe, le cinéma sans places adaptées, l’école pensée uniquement pour ceux qui marchent, voient et entendent comme nous ?
Derrière le « silence » se cache la culture de l’exception : on aide si cela arrive, si on a le temps, si on trouve une solution. Mais les droits ne sont pas des exceptions.
La politique valdôtaine – toute entière – a eu une occasion et l’a gâchée. Les mots auraient-ils suffi ? Non. Mais les mots auraient indiqué une direction. À la place, nous avons eu un étrange vide, aussi éloquent qu’embarrassant.
Si nous voulons vraiment une Vallée autonome, alors qu’elle le soit pour toutes et tous. Parce qu’une communauté se reconnaît non pas à la manière dont elle se célèbre, mais à la manière dont elle abat les murs que certains, chaque jour, voient plus proches et plus hauts que les autres. Et dans certains silences, ces murs deviennent encore plus hauts. Et il devient difficile de les ignorer, même quand nous préférons détourner le regard.