Chez Nous - 14 agosto 2025, 08:00

Doutes et certitudes

Dubbi e sicurezze

C’è chi in estate si rilassa con un mojito e chi, come Renzo, preferisce agitare le acque con pensieri appuntiti. Mi scrive: “In questo periodo di vacanza i lettori hanno tempo di meditare, valutare e decidere quali persone valgono — premesso che ci siano”.

Il malessere odierno, sintetizza lui, si spiega così: “al mondo odierno gli stupidi sono strasicuri, mentre gli intelligenti sono pieni di dubbi”. E non serve sfogliare trattati di filosofia: basta guardare un consiglio comunale o regionale, seguire una conferenza stampa di governo, o ascoltare un dibattito televisivo per trovare conferme. Le certezze granitiche sono di casa, le ammissioni di incertezza rare come la neve a Ferragosto.

Renzo rincara: “il massimo della stupidità si raggiunge non tanto ingannando gli altri ma se stessi, sapendolo”. È il ritratto perfetto di una parte della nostra classe dirigente, quella che riesce a costruire castelli di ragioni per giustificare scelte che sa benissimo essere contro l’interesse di chi l’ha votata. Autoinganno consapevole, condito da conferenze stampa trionfalistiche e hashtag ben calibrati, che dura finché la realtà — sotto forma di bilanci, sentenze o elezioni — presenta il conto.

Il guaio è che l’assenza di dubbio non è solo una malattia locale. In Valle d’Aosta possiamo permetterci il lusso di discutere di autonomia e bilinguismo, di ferrovia interrata e bandi opachi, ma appena allarghiamo lo sguardo ci accorgiamo che il virus della sicurezza assoluta è globale. Lo vediamo a Roma, dove le riforme si presentano come verità indiscutibili e chi osa porre una domanda è subito bollato come “gufatore” o “sabotatore”. Lo vediamo a Bruxelles, dove le strategie cambiano in funzione degli umori degli alleati e non delle analisi sui fatti.

E se ci spostiamo sullo scenario internazionale, le certezze cieche diventano ancora più pericolose. Leader convinti di avere il “piano giusto” trascinano intere nazioni verso guerre, crisi economiche, disastri ambientali. La storia insegna — e la cronaca purtroppo conferma — che il peggior nemico della pace non è l’errore, ma l’ostinazione a difenderlo anche quando è evidente a tutti.

Si può ingannare tutti una volta, qualcuno anche qualche volta, ma mai tutti per sempre. Eppure, nel frattempo, i danni restano, e sono spesso irreversibili. Forse dovremmo rivalutare il dubbio come virtù politica, sociale e persino morale. Il dubbio non paralizza, se gestito con intelligenza: obbliga a verificare, a confrontarsi, a correggere la rotta.

Invece no: in politica il dubbio è considerato una debolezza da mascherare. Meglio mostrarsi inflessibili, anche quando il terreno trema sotto i piedi. È così che ci ritroviamo con un’autonomia amministrata da chi ha sempre ragione, una nazione governata da slogan, e un mondo guidato da leader che pensano di essere l’incarnazione della verità.

Quest’estate, tra una passeggiata in quota e un gelato in piazza Chanoux, proviamo l’esercizio suggerito da Renzo: guardare le persone — e i politici, locali, nazionali e internazionali — chiedendoci se le loro certezze nascono da verità o da autoinganni. La risposta, purtroppo, rischia di rovinarci non solo il dessert, ma anche il ritorno dalle vacanze.

Dubbi e sicurezze

Il y a ceux qui, l’été, se détendent avec un mojito, et ceux qui, comme Renzo, préfèrent troubler les eaux avec des pensées pointues. Il m’écrit : « En cette période de vacances, les lecteurs ont le temps de méditer, d’évaluer et de décider quelles personnes valent la peine — à supposer qu’il y en ait. »

Le malaise actuel, résume-t-il, peut s’expliquer ainsi : « de nos jours, les imbéciles sont archi-sûrs, tandis que les intelligents sont pleins de doutes ». Et nul besoin de feuilleter des traités de philosophie : il suffit d’assister à une séance d’un conseil communal ou régional, de suivre une conférence de presse gouvernementale ou d’écouter un débat télévisé pour en avoir la preuve. Les certitudes sont de granit, les aveux d’incertitude aussi rares que la neige au mois d’août.

Renzo enfonce le clou : « le comble de la stupidité n’est pas tant de tromper les autres que de se tromper soi-même, en le sachant ». C’est le portrait parfait d’une partie de notre classe dirigeante : celle qui bâtit des châteaux de raisons pour justifier des choix qu’elle sait pertinemment contraires à l’intérêt de ses électeurs. Un auto-aveuglement volontaire, servi avec des conférences de presse triomphalistes et des hashtags bien choisis, qui dure jusqu’au moment où la réalité — sous forme de bilans, de jugements ou d’élections — présente la facture.

Le problème, c’est que l’absence de doute n’est pas qu’une maladie locale. En Vallée d’Aoste, nous pouvons encore nous offrir le luxe de débattre d’autonomie et de bilinguisme, de voie ferrée enterrée ou d’appels d’offres douteux, mais dès que nous élargissons le regard, nous voyons que le virus de la certitude absolue est mondial. On le constate à Rome, où les réformes sont présentées comme des vérités indiscutables et où celui qui ose poser une question est aussitôt étiqueté « oiseau de mauvais augure » ou « saboteur ». On le voit à Bruxelles, où les stratégies changent selon l’humeur des alliés plutôt qu’en fonction de l’analyse des faits.

Et si l’on se tourne vers la scène internationale, les certitudes aveugles deviennent encore plus dangereuses. Des dirigeants persuadés d’avoir « le bon plan » entraînent des nations entières vers des guerres, des crises économiques, des catastrophes environnementales. L’histoire l’enseigne — et l’actualité le confirme malheureusement — : le pire ennemi de la paix n’est pas l’erreur, mais l’obstination à la défendre même lorsque son évidence saute aux yeux.

On peut tromper tout le monde une fois, quelqu’un plusieurs fois, mais jamais tout le monde indéfiniment. Pourtant, entre-temps, les dégâts demeurent, souvent irréversibles. Peut-être faudrait-il réhabiliter le doute comme vertu politique, sociale et même morale. Le doute ne paralyse pas, s’il est géré intelligemment : il oblige à vérifier, à se confronter, à corriger la trajectoire.

Au contraire, en politique, le doute est considéré comme une faiblesse à dissimuler. Mieux vaut afficher une fermeté inflexible, même lorsque le sol tremble sous les pieds. C’est ainsi que nous nous retrouvons avec une autonomie administrée par ceux qui ont toujours raison, une nation gouvernée par des slogans et un monde dirigé par des leaders convaincus d’incarner la vérité.

Cet été, entre une balade en montagne et une glace place Chanoux, essayons l’exercice suggéré par Renzo : observer les gens — et les politiques, locaux, nationaux et internationaux — en nous demandant si leurs certitudes naissent de vérités ou d’auto-illusions. La réponse risque malheureusement de nous gâcher non seulement le dessert, mais aussi le retour des vacances.

piero.minuzzo@gmail.com