Chez Nous - 31 luglio 2025, 10:20

Petite Patrie et patriotes

Petite Patrie e patrioti

Ad Aosta, sabato 2 e domenica 3 agosto, si ritroveranno i cosiddetti "Giovani Patrioti". È il primo meeting valdostano organizzato dalla Lega Giovani Vallée d’Aoste, che ha deciso di ospitare in città esponenti di movimenti giovanili provenienti da diversi Paesi europei: dai francesi di Rassemblement National Jeunesse agli spagnoli di Vox, dagli ungheresi di Fidelitas ai belgi del Vlaams Belang Jongeren, passando per il movimento femminista Nemesis e per i giovani leghisti del Ticino.

Si parlerà – così è stato annunciato – di Europa e di montagna, si dibatterà del futuro dell’Unione e si brinderà a Pila, tra patriots party e convivialità. Una due giorni legittima, ovviamente: in democrazia ognuno ha il diritto di riunirsi, di confrontarsi, di esprimere le proprie idee, anche quelle più lontane dalle sensibilità di chi scrive. Ma il diritto non basta a tacitare il disagio.

Perché in Valle d’Aosta, terra di confine e di resistenza, certe presenze suonano come stonate. Suonano come una provocazione. Anzi, peggio: come un’involontaria offesa. A chi ha lottato per la libertà. A chi ha sacrificato la propria vita per difendere non un’ideologia, ma il diritto stesso di scegliere, pensare, parlare. A chi ha combattuto contro l’occupazione nazifascista nel nome di quella Petite Patrie che oggi viene, forse troppo spesso, evocata in modo retorico e sfilacciato.

La Valle d’Aosta è stata insignita della Medaglia d’oro al valor militare per la Resistenza. Non è una medaglia simbolica, ma il riconoscimento concreto a un popolo che si è alzato in piedi, che ha scelto da che parte stare quando non farlo avrebbe significato restare complici. La motivazione recita così:
«Fiera di tradizioni guerriere e di libertà, la Valle d’Aosta, con perizia di capi, valore di combattenti, passione e sacrificio del suo popolo prode, combatteva per venti mesi la dura guerra partigiana contro l’occupazione nazifascista».

Ecco, forse è proprio questo il punto. In quella parola, patriots, oggi così abusata, così sbandierata nei discorsi sovranisti e identitari, si è rovesciato il significato originario. Patriota, in questa terra, è stato chi ha detto no al regime, no alla dittatura, no al collaborazionismo con il nazismo. Non chi oggi intona inni di chiusura, non chi sogna un’Europa dei muri, non chi inneggia a un’identità che esclude anziché accogliere.

Chi ama davvero la Petite Patrie, chi ne riconosce la complessità storica e il valore civile, non può restare indifferente a questi segnali. Li si può tollerare, certo, ma non normalizzare. Non senza dire, almeno sottovoce, che non in nostro nome.

Perché la libertà che consente oggi ai patriots di radunarsi ad Aosta è la stessa conquistata da chi ha dato la vita per un’idea più grande: quella di una Valle d’Aosta libera, plurale, aperta, capace di difendere la propria autonomia senza barattarla con la nostalgia del passato peggiore. 

Petite Patrie e patrioti 

À Aoste, les samedi 2 et dimanche 3 août, se tiendra le premier rassemblement des « Jeunes Patriotes » organisé par la Lega Giovani Vallée d’Aoste. L’événement accueillera des représentants de mouvements de jeunesse venus de plusieurs pays européens : les Français du Rassemblement National Jeunesse, les Espagnols de Vox, les Hongrois de Fidelitas, les Flamands de Vlaams Belang Jongeren, ainsi qu’un mouvement féministe appelé Nemesis et des jeunes militants de la Lega du Tessin.

Il sera question d’Europe et de montagne, d’avenir de l’Union, de débats politiques et d’apéritifs à Pila, dans une ambiance festive et conviviale. L’initiative est légitime, bien entendu : dans une démocratie, chacun a le droit de s’exprimer, de se réunir, de faire entendre sa voix — même si cette voix résonne à l’opposé de certaines sensibilités. Mais le droit, à lui seul, n’efface pas le malaise.

Car en Vallée d’Aoste, terre de frontière et de résistance, certaines présences sonnent faux. Elles résonnent comme une provocation. Ou pire encore : comme une offense involontaire. À celles et ceux qui se sont battus pour la liberté. À ceux qui ont donné leur vie non pour une idéologie, mais pour un principe fondamental : celui de pouvoir choisir, penser, parler. À ceux qui ont lutté contre l’occupation nazi-fasciste au nom de cette Petite Patrie que l’on évoque aujourd’hui trop souvent de manière creuse ou instrumentale.

La Vallée d’Aoste a reçu la Médaille d’or de la valeur militaire pour la Résistance. Ce n’est pas une médaille décorative, mais la reconnaissance d’un peuple qui s’est levé, qui a pris parti quand ne pas choisir revenait à collaborer. La citation est claire :
« Fière de ses traditions guerrières et de sa liberté, la Vallée d’Aoste, grâce à l’habileté de ses chefs, à la bravoure de ses combattants, à la passion et au sacrifice de son peuple valeureux, a mené pendant vingt mois une guerre de partisans acharnée contre l’occupation nazifasciste. »

Voilà le cœur du problème. Le mot patriote, aujourd’hui tant galvaudé, tant brandi dans les discours souverainistes et identitaires, a changé de sens. Ici, en Vallée d’Aoste, les patriotes furent ceux qui dirent non au régime, non à la dictature, non à la collaboration avec le nazisme. Pas ceux qui rêvent aujourd’hui d’une Europe fermée, repliée, barricadée derrière ses frontières, et qui brandissent une identité qui exclut plutôt qu’elle n’unit.

Aimer la Petite Patrie, vraiment, c’est aussi se souvenir de ce qu’elle a été. C’est défendre son histoire, sa complexité, son autonomie. On peut tolérer certains discours, bien sûr, mais pas les banaliser. Et surtout pas sans dire, ne serait-ce qu’à mi-voix : pas en notre nom.

La liberté qui permet aujourd’hui aux patriotes de se réunir à Aoste est la même que celle conquise par ceux qui sont tombés pour une idée bien plus grande : celle d’une Vallée d’Aoste libre, plurielle, ouverte, et capable de défendre son autonomie sans la troquer contre les nostalgies les plus sombres.

piero.minuzzo@gmail.com