Una multa. Una semplice, banale multa. Non il verbale, non la motivazione, non il documento da leggere e valutare. Solo un avviso, consegnato da una società privata a centinaia di chilometri di distanza. Nessuno sportello fisico. Nessuna possibilità di confronto. Per leggerla bisogna entrare in un portale digitale, fare il login, scaricare un PDF, a volte pagare un servizio di stampa, e comunque accettare che i propri dati personali passino per mani estranee. Se non riesci? Pazienza. Il sistema considera la notifica avvenuta lo stesso. Fine dei diritti, inizio dell'umiliazione.
È da questo episodio reale – e, purtroppo, sempre meno isolato – che dobbiamo partire per parlare di burocrazia irragionevole. Un mostro che si traveste da innovazione, che promette efficienza ma spesso produce soltanto diseguaglianza. E che, nella sua versione digitale, ha imparato a nascondersi bene: dietro app, piattaforme, QR code e promesse di semplificazione.
Ma semplificare per chi?
Non per l’anziano che deve elemosinare una stampa da 1,40 euro per capire perché è stato sanzionato. Non per chi vive in zone senza connessione stabile o non ha un cellulare “intelligente”. Non per chi è fragile digitalmente, e viene costretto a delegare ad altri un diritto basilare: conoscere un atto che lo riguarda.
La verità è che la digitalizzazione, quando non è accompagnata da presidi fisici, formazione, assistenza gratuita e trasparenza, diventa uno strumento di esclusione. Una gabbia con le sembianze di uno smartphone.
E, paradossalmente, tanta innovazione ci sta riportando indietro. Come quando, in tempo di guerra, i familiari dei soldati dovevano farsi leggere le lettere dal fronte dagli istruiti del paese per sapere se il marito, il figlio, il fratello era ancora vivo. Solo che oggi non si tratta di notizie dal fronte, ma di notifiche digitali. E non si cerca più conforto, ma si deve pagare per sapere cosa l’amministrazione ti contesta.
E dietro ogni click obbligatorio, ogni stampa a pagamento, ogni accesso negato, si consuma una piccola lesione della cittadinanza. Una ferita silenziosa, quotidiana, che dice: “Non sei abbastanza abile per meritarci”.
Che democrazia è quella in cui per comprendere un documento pubblico serve la mediazione di un terzo? Che uguaglianza è quella in cui accedere a un diritto comporta un costo e una rinuncia alla privacy?
La burocrazia irragionevole non è solo inefficienza. È un modo per allontanare i cittadini. È un meccanismo di deresponsabilizzazione. È il sintomo di una politica che non ascolta più.
Perché se chi governa davvero avesse la voglia di ascoltare, si renderebbe conto che non bastano gli slogan sulla digitalizzazione per fare giustizia. E che non si possono “appaltare” i rapporti tra cittadini e istituzioni come se fossero forniture di carta igienica.
C’è un confine preciso che separa il progresso dalla prepotenza. Quel confine si chiama umanità. Si chiama buon senso. E ogni volta che una persona viene umiliata per accedere a un servizio pubblico, quel confine viene superato. Contro di noi.
Non chiediamo miracoli, né ritorni nostalgici all’ufficio del messo comunale. Ma pretendiamo il minimo sindacale: essere trattati come cittadini, non come scocciatori digitalmente inadeguati.
Se davvero vogliamo innovare, allora si cominci da qui: da un sistema accessibile per tutti. Dalla possibilità di scegliere tra carta e digitale. Dalla presenza di uno sportello, di un volto, di qualcuno che spieghi senza pretendere né password né deleghe.
Perché uno Stato – o un Comune, o una Regione – che costringe i suoi cittadini a pagare per conoscere le proprie colpe, non è uno Stato moderno. È semplicemente ingiusto.
E l’ingiustizia, anche quella burocratica, prima o poi presenta il conto. Nelle urne, nelle piazze o nella fiducia che si sgretola, giorno dopo giorno, click dopo click.
Burocrazia irragionevole
Une amende. Une simple, banale amende. Pas le procès-verbal, pas la motivation, pas le document à lire et à examiner. Juste un avis, remis par une société privée située à des centaines de kilomètres. Aucun guichet physique. Aucune possibilité de dialogue. Pour la lire, il faut entrer sur une plateforme numérique, se connecter, télécharger un PDF, parfois payer un service d'impression, et de toute façon accepter que ses données personnelles passent entre des mains étrangères. Et si tu n’y arrives pas ? Tant pis. Le système considère que la notification est effectuée. Fin des droits, début de l’humiliation.
C’est à partir de cet épisode réel – et, malheureusement, de moins en moins isolé – que nous devons parler de bureaucratie déraisonnable. Un monstre déguisé en innovation, qui promet de l’efficacité mais produit souvent de l’inégalité. Et qui, dans sa version numérique, a appris à bien se cacher : derrière des applis, des plateformes, des QR codes et des promesses de simplification.
Mais simplifier pour qui ?
Pas pour la personne âgée qui doit mendier une impression à 1,40 euro pour comprendre pourquoi elle a été sanctionnée. Pas pour ceux qui vivent dans des zones sans connexion stable ou qui ne possèdent pas de téléphone “intelligent”. Pas pour ceux qui sont fragiles numériquement et qui sont obligés de déléguer à d'autres un droit fondamental : connaître un acte administratif qui les concerne.
La vérité, c’est que la numérisation, lorsqu’elle n’est pas accompagnée de guichets physiques, de formation, d’assistance gratuite et de transparence, devient un outil d’exclusion. Une prison qui prend la forme d’un smartphone.
Et paradoxalement, toute cette innovation nous fait reculer. Comme à l’époque de la guerre, quand les familles des soldats devaient faire lire les lettres venues du front par les lettrés du village pour savoir si leur mari, leur fils, leur frère était encore en vie. Sauf qu’aujourd’hui, il ne s’agit plus de nouvelles du front, mais de notifications numériques. Et l’on ne cherche plus du réconfort, mais on doit payer pour savoir ce que l’administration nous reproche.
Et derrière chaque clic obligatoire, chaque impression payante, chaque accès refusé, se consomme une petite atteinte à la citoyenneté. Une blessure silencieuse, quotidienne, qui dit : “Tu n’es pas assez compétent pour mériter qu’on te parle”.
Quelle démocratie est-ce là, si pour comprendre un document public il faut passer par un tiers ? Quelle égalité, si accéder à un droit implique un coût et un renoncement à sa vie privée ?
La bureaucratie déraisonnable, ce n’est pas seulement de l’inefficacité. C’est une manière d’éloigner les citoyens. Un mécanisme de déresponsabilisation. Le symptôme d’une politique qui n’écoute plus.
Parce que si ceux qui gouvernent avaient encore envie d’écouter, ils comprendraient que les slogans sur la numérisation ne suffisent pas pour faire justice. Et qu’on ne peut pas “externaliser” la relation entre les citoyens et les institutions comme on externalise des fournitures de papier toilette.
Il y a une ligne bien nette entre le progrès et l’arrogance. Cette ligne s’appelle l’humanité. Elle s’appelle le bon sens. Et chaque fois qu’une personne est humiliée en tentant d’accéder à un service public, cette ligne est franchie. Contre nous.
Nous ne demandons pas des miracles, ni un retour nostalgique au bureau du facteur communal. Mais nous exigeons le strict minimum : être traités comme des citoyens, pas comme des emmerdeurs numériquement incompétents.
Si nous voulons vraiment innover, alors commençons par là : un système accessible à tous. La possibilité de choisir entre papier et numérique. La présence d’un guichet, d’un visage, de quelqu’un qui explique, sans exiger ni mot de passe, ni procuration.
Parce qu’un État – ou une Commune, ou une Région – qui oblige ses citoyens à payer pour connaître leurs fautes, ce n’est pas un État moderne. C’est simplement injuste.
Et l’injustice, même bureaucratique, finit toujours par présenter l’addition. Dans les urnes, dans la rue, ou dans cette confiance qui s’effrite, jour après jour, clic après clic.