Chez Nous - 11 luglio 2025, 08:00

Agri‑Culture et Agri‑Culture

Agri‑Cultura e Agri‑Coltura

C’è tantissima agricoltura in Valle d’Aosta… ma pochissima cultura dell’agricoltura — e nemmeno i muretti a secco tengono il passo.

In Valle d’Aosta si coltiva più che bene: vigneti, frutteti, prati e pascoli pullulano. Ma sorprendentemente manca una vera cultura dell’agricoltura: si punta più ai contributi a pioggia che a un progetto serio per il presente e il futuro. Un po’ perché siamo abituati al clientelismo, un po’ perché preferiamo compiacere l’assessore piuttosto che chiedere davvero qualcosa per chi lavora la terra.

E la natura, nel frattempo, presenta il conto.

I muretti a secco — quei delicatissimi argini in pietra che mantengono i terrazzamenti stabili in montagna — sono in stato di abbandono. Un tempo eravamo orgogliosi di questa architettura millenaria, patrimonio Unesco, strumento di difesa contro frane e erosione. Oggi, però, ne recuperiamo pochi e male. Nel 2025 è stato lanciato un bando — SRD04 — da 600 000 €, ma finché restano pratiche farraginose e anticamera della raccomandazione, quei soldi resteranno nei bilanci, non sui versanti gal.vda.it+1regione.vda.it+1.

Risultato? I franamenti diventano sempre più frequenti, e i torrenti — senza argini delle panchine rurali — tracimano, interrompendo strade, devastando prati e mettendo a rischio case e aziende agricole.

E sì, la responsabilità è politica. Perché i nostri “rappresentanti” continuano a vedere l’agricoltura come una pacchia per distribuire fondi facili, non come una risorsa strategica per la tutela del territorio. Si preferisce sedersi ai tavoli istituzionali a sorridere al politico di turno, invece di bussare alle porte dell’assessorato e dire: “Ehi, senza i muretti abbattuti, qui si salta nel burrone”.

Il dissesto idrogeologico non è una voce astratta nel bilancio: è frane reali, acqua fuori controllo, campi devastati. E se i muretti non si ricostruiscono, quel fenomeno si aggrava, costringendo a spese straordinarie per argini, casse di contenimento e interventi d’emergenza che costano 10 volte di più.

Ma si sa, meglio annunciare in pompa magna un contributo percentuale e lasciar correre che rivendicare manutenzione, controllo, visione. Meglio una buona foto tra le pietre, che un progetto buttato giù da un tecnico sul campo.

Così la nostra agricoltura, che potrebbe essere presidio ambientale, alimentazione locale e difesa del paesaggio, resta un comparto zavorrato da denari male investiti, incapace di reggere l’urto del cambiamento climatico (e del codice idrogeologico). E la Valle rischia di trasformarsi in uno scenario post‐disastro, laddove invece quei versanti avrebbero potuto essere fiore all’occhiello del territori­o.

Quindi, Piero, la nostra agri‑cultura deve crescere: cultura del progetto, cultura del merito, cultura della manutenzione quotidiana. Altrimenti rimarremo con tanti contributi, pochi muri, e frane pronte a farci ricordare quanto poco sappiamo davvero coltivare oltre la nostra pigrizia istituzionale.

Firmato: mani sporche di pietre e rabbia, ma anche col cuore ancora pronto a credere nella nostra montagna.

Agri‑Cultura e Agri‑Coltura

Il y a beaucoup d’agriculture en Vallée d’Aoste… mais bien peu de culture agricole – et même les murets en pierre sèche ne tiennent plus.

En Vallée d’Aoste, on cultive bien : vignobles, vergers, prés et alpages foisonnent. Mais étonnamment, il manque une véritable culture de l’agriculture. On vise surtout les aides à gogo, plutôt qu’un projet sérieux pour le présent et pour l’avenir. Un peu parce qu’on est habitués au clientélisme, un peu parce qu’il est plus commode de plaire à l’assesseur que de réclamer quelque chose de concret pour ceux qui travaillent la terre.

Et pendant ce temps-là, la nature, elle, présente l’addition.

Les murets en pierre sèche, ces chefs-d’œuvre d’architecture paysanne, vieux de plusieurs siècles et reconnus patrimoine immatériel de l’UNESCO, sont à l’abandon. Jadis, on en était fiers : ils stabilisent les pentes, préviennent l’érosion et protègent les cultures. Aujourd’hui ? On les répare au compte-gouttes et mal. En 2025, un appel à projets – le SRD04 – a été lancé avec 600 000 € à la clé, mais tant que les démarches resteront kafkaïennes et qu’il faudra connaître le cousin du président pour espérer un financement, ces fonds resteront dans les bilans… pas sur les versants.

Résultat ? Les glissements de terrain sont de plus en plus fréquents, les torrents – sans soutien, sans entretien, sans digue – débordent, coupent les routes, ravagent les prés, menacent maisons et exploitations agricoles.

Et oui, la responsabilité est politique. Parce que nos représentants voient encore l’agriculture comme une tirelire à subventions faciles, et non comme un levier stratégique pour la protection du territoire. On préfère siéger gentiment aux tables institutionnelles et sourire au politicien de service, plutôt que de frapper à la porte de l’assessorat en disant : « Hé, sans ces murets écroulés, on va droit dans le ravin ! »

Le risque hydrogéologique, ce n’est pas une ligne abstraite dans un budget : ce sont des terres qui s’effondrent, des eaux hors de contrôle, des champs dévastés. Et si les murets ne sont pas reconstruits, ce phénomène s’aggrave, obligeant à des travaux d’urgence coûteux, avec des digues, des bassins de rétention et des millions d’euros de réparations – qui auraient pu être évités.

Mais on le sait : mieux vaut annoncer à grands renforts de communication une subvention à 50 %, que de revendiquer de l’entretien, du contrôle, une vision à long terme. Mieux vaut une belle photo entre deux pierres qu’un vrai plan technique dessiné sur le terrain.

Et ainsi, notre agriculture, qui pourrait être un rempart écologique, un vecteur d’alimentation locale et un joyau paysager, reste un secteur plombé par de l’argent mal investi, incapable de faire face aux effets du changement climatique (et de la mauvaise gestion des cours d’eau).

Alors oui, il nous faut une vraie agri-culture : culture du projet, culture du mérite, culture de l’entretien quotidien. Sinon, il ne nous restera que des subventions, peu de murets, et des torrents prêts à nous rappeler à quel point on ne sait plus cultiver… que notre paresse institutionnelle.

Signé : des mains pleines de pierres et de colère, mais avec le cœur encore prêt à croire en notre montagne.

piero.minuzzo@gmail.com